A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
-III-
Les invités venaient de quitter le domaine des Brighton. John et Reck
s'étaient installés dans le fumoir, laissant la salle aux serviteurs qui la
rangeaient. Le silence régnait maintenant et les deux hommes se
reposaient seuls, tout en se questionnant intérieurement sur les
phénomènes qui les avaient troublés au début de la soirée. Personne
n'avait rien remarqué dans le château et même Élisabeth, qui
maintenant dormait dans sa chambre, affirmait que son père et son ami
avaient été victimes d'une hallucination. Cependant, l'illusion avait eu
un tel accent de vérité que le mystère n'était éclairci pour aucun des
deux hommes. L'Océanien, le menton soutenu par l'avant-bras et le
poing qu'il avait appuyé sur l'accoudoir de son fauteuil, admirait en
rêvassant le parc embrumé que la pleine lune éclairait d'une lumière
bleutée. John lui, s'était saisi d'une superbe pipe d'écume puis, ayant
chargé le fourneau de celle-ci avec un tabac aromatique, il l'alluma
délicatement à l'aide d'un briquet d'étoupe tout en tirant des bouffées de
fumée avec délectation. Reck n'avait jamais vu personne se livrer à
cette cérémonie, il ne put s'empêcher de demander: “ que faitesvous
? ”
- Je fume. A Menstragaleste, vous n'avez pas cette habitude !
répondit le Gouverneur.
- Non et je crois que c'est préférable. Si l'odeur qui se dégage de la
combustion de l'herbe que vous venez d'enflammer est agréable, elle
n'en contient pas moins d'après son arôme, une certaine quantité de
nicotine. C'est une drogue nocive que je vous déconseille, précisa le
Menstragalais.
- C'est vrai. Je voulais d'ailleurs profiter de la normalisation des
relations entre nos deux pays pour vous demander d'utiliser votre
avance scientifique afin de découvrir une plante capable de remplacer
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