A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
- Alors, je vais en parler avec mes hommes et nous verrons bien si
ces macaques insulaires continuent de se pavaner impunément devant
nous, rugit Stark. Quand je pense qu'habituellement, ces gens nous
servent de boys dans nos plantations.
- Espèce d'inconcevable imbécile, grogna le Gouverneur. Les
Océaniens, bien que leur peau soit brunie par le soleil des tropiques,
ont tous dans leur arbre généalogique des ancêtres Européens. Et
même s'ils n'étaient pas de race blanche, votre réflexion ne mériterait
que du mépris. Demandez donc à la firme Handley Page de construire
des aéroporteurs !
- Cette fois, les limites sont dépassées, s'insurgea l'officier. Je vais
chercher mes hommes pour vous mettre aux arrêts.
Sur ces mots, Stark sortit de la pièce et se rua hors du palais
gouvernemental en bousculant au passage, Élisabeth qui avait entendu
toute la conversation. John Brighton, ahuri par le comportement de son
subalterne, ne parvenait plus à prendre de décision. Alors, la jeune
Lady réalisa qu'il ne lui restait qu'une solution pour sauver le Népal de
la guerre civile. Elle devait supplier Thomas Landson et ses
compagnons d'intervenir. Si ces derniers ne parvenaient pas à rétablir
l'ordre dans les rangs de la garnison Anglaise de Katmandu, la
population Népalaise se soulèverait et chasserait violemment les
Britanniques. Les forestiers d'Aurorapolis et de Gammapolis étaient
donc les derniers soldats susceptibles de sauver le Gouverneur et sa
fille. C'est ainsi qu'Élisabeth courut jusqu'aux aéroporteurs et pénétra,
accompagnée d'un officier, dans le bureau du Colonel titanesque. Ce
dernier étudiait soigneusement le rapport des mécaniciens sur l'état de
l'Aurorapolis-Etna-Star, lorsque la jeune fille entra, les yeux emplis de
larmes. Etonné par la soudaine tristesse de la petite Anglaise, l'hercule
Océanien se leva, s'approcha d'elle et la laissa pleurer abondamment
entre ses bras, avant de la questionner sur les raisons de ses
tourments. Lorsqu'elle eut épuisé toute sa réserve de larmes, elle
déclara: “ Colonel, j'ai besoin de vous. Le major Stark a organisé une
mutinerie, il veut vous faire prisonnier et destituer mon père. Non
content de mettre en danger la paix au Népal, il risque de déclencher
Page : 73