A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
aidant, Élisabeth s'était pelotonnée avec tendresse contre lui. Elle ne
comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle était en train d'oublier tous les
principes qu'elle avait appris en Angleterre. Elle découvrait que les
garçons Menstragalais ne ressemblaient pas du tout aux voyous
assoiffés de sexe contre lesquels, sa mère l'avait souvent mise en
garde. Ils étaient charmants. Certes, les Princes de la Plaine avec qui la
petite Lady avait dansé, ce soir-là, admiraient le corps de cette
dernière. Tous, lui avaient même expliqué cette attirance avec
délicatesse. Cependant, aucun n'avait fait preuve de vulgarité au cours
de ses aveux. Ce soir-là, en s'allongeant auprès d'Anderson, c'était elle
qui s'était surprise à apprécier le corps et la proximité de son ami. La
chaleur de la nuit équatoriale augmentant, Élisabeth avait fini par se
dénuder afin de mieux respirer et de sentir les muscles qu'Anderson
s'obstinait à dissimuler sous son pyjama de satin. Il avait fallu beaucoup
de courage à la jeune Britannique pour retirer sa nuisette et laisser les
parties les plus intimes de son corps accessibles au Prince de la Plaine.
Mais cette nuit-là, elle avait découvert qu'elle était belle, qu'elle avait un
coeur et que les hommes pouvaient être d'affectueux compagnons.
Entre les bras de Reck qui s'étaient refermés doucement autour d'elle,
elle s'était sentie si bien, qu'elle n'avait pas essayé de réprimer ses
instincts. Oubliant toutes les frustrations qu'elle s'imposait à cause de
son éducation, elle avait entrepris d'apprendre les plaisirs de l'amitié
coquine entre les sexes opposés. Quant au garçon, perdu dans la
volupté d'un rêve érotique, en sentant une jeune femme se blottir contre
lui, il s'était cru en compagnie de Sylvie. Il avait alors commencé à
embrasser tendrement sa voisine, dans un demi-sommeil. Lorsqu'il
s'était totalement réveillé, il avait sursauté et arrêté immédiatement ce
qu'il avait commencé. Mais son étreinte avait été si fiévreuse,
qu'Élisabeth ressentait maintenant tous les désirs qu'une femme peut
connaître. Aussi, haletante, elle l'avait supplié de continuer. Alors,
pensif et ému, Anderson avait déclaré: “ je suis désolé ma puce mais tu
sais bien que je suis amoureux de mademoiselle Ladyson. Toi tu ne me
laisses pas indifférent. Mais même si j'envisageais entre nous une
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