A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
-II-
La contrée des Cornouailles baignait dans l'humidité de saison en
saison, d'année en année, de siècle en siècle. Ainsi, cette partie du
Royaume Uni était merveilleusement verdoyante et douce à admirer.
Alternance de landes vallonnées et de bosquets touffus, cette presqu'île
fuyant dans la Manche comme si elle avait voulu se séparer
définitivement de la mère Angleterre semblait une émeraude pour Reck
Anderson, l'enfant du soleil équatorial. Un navire de guerre Océanien
avait amené ce dernier à Plymouth où les autorités Anglaises, John
Brighton en tête, l'avaient accueilli avec enthousiasme. Pour la
première fois, un Menstragalais visitait officiellement la Grande
Bretagne. Les relations futures entre les deux pays, dépendant
exclusivement de ce premier contact, il convenait de soigner l'ambiance
de cet événement primordial. Le Gouverneur du Népal dès que
l'Océanien fut débarqué, avait pris place dans l'aéromobile amenée de
Menstragaleste par son ami, le Prince de la Plaine. Silencieusement,
l'engin dans lequel se trouvait les deux hommes s'était soulevé et était
ensuite venu se glisser entre l'automobile pétaradante des officiels
présents et les camions des soldats de l'escorte. Enfin, la colonne
s'était ébranlée puis, avait quitté le port. Fumants et bringuebalants, les
produits de la technologie Européenne avançaient péniblement sur le
chemin creux qui serpentait à travers les bois jusqu'au manoir des
Brighton. L'évolution chaotique des machines Anglaises détonnait
étrangement avec la translation souple et quasiment féerique de
l'appareil Océanien. Au bout d'une heure, le convoi atteignit une
clairière au centre de laquelle se dressait une bâtisse de briques
rouges. Reck pensa que seul, il lui aurait fallu quinze minutes pour
parcourir la distance couverte en compagnie de la colonne Britannique.
Cependant, protocole et diplomatie obligent, il n'en toucha mot à
personne. Malgré tout, il déclencha une petite révolution, lorsqu'il sortit
de son véhicule vêtu d'un léger Spencer scintillant et d'une chemise
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