A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
l'Océan. Le Colonel Landson connaissait bien tous les soldats qui
travaillaient cet après-midi là, dans la capitale de l'Occident. Il était
avant tout leur chef et de plus, il avait organisé le dispositif de
protection contre les cyclones, en place depuis quelque temps dans
Gammapolis. Pendant qu'il marchait dans la ville, on ne cessait de le
saluer. Lui, répondait poliment, avec dans le regard une petite lueur de
satisfaction.
Anderson revint dans la villa vers quatorze heures. Les ateliers du
groupe étaient en pleine évolution et le désassemblage des modules de
production étant un travail répétitif ne nécessitant pas la présence d'un
ingénieur, le jeune homme avait préféré rentrer chez lui, pour y
retrouver sa future femme dans la paix du foyer familial. En pénétrant
dans une maison vide, il ressentit un certain malaise. Tout en
s'interrogeant avec anxiété sur les raisons qui avaient poussé sa
compagne à sortir en ville sans le prévenir, Reck rechercha une lettre
d'explication qu'aurait pu lui laisser celle-ci, afin de le rassurer. Il vérifia
soigneusement le bloc de papier pour correspondance. Des traces
récentes marquaient la première feuille de la pile et, en les observant à
contre-jour, le garçon s'aperçut qu'elles constituaient l'empreinte d'un
texte écrit quelques heures avant, sur la page précédente. Anderson
réussit à déchiffrer le message aisément et se rendit compte avec
désarroi que ce dernier était adressé à Thomas Landson. Sa tête devint
douloureuse et il sentit ses jambes se dérober sous lui, puis, la tristesse
et la colère reprirent le dessus. Le Colonel était un grand ami de Reck
et le jeune homme ne pouvait pas imaginer que cet officier loyal
céderait aux avances de l'adolescente ; mais, si le Prince de la Plaine
ne connaissait pas de reproches à faire au titan, son appréciation
d'Ange ne se présentait pas sous le même jour. En effet, en trahissant
son fiancé, la jeune fille lui rendait comme si elle lui avait donné autant
de coups de poing, tous les sacrifices que ce dernier avait faits pour
elle. Profondément humilié, le malheureux commençait à haïr la
traîtresse. Il ne parvenait d'ailleurs pas à comprendre ce qui attirait sa
compagne vers l'officier. Il est incontestable que Landson possédait en
plus de sa personnalité étonnante, un charme discret qui ravageait le
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