A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
Enfin, le sifflement strident du transporteur aérien Menstragalais
retentit dans le ciel de Délhiapolis. L'engin apparut face au soleil et
rejoignit le sol dans une parfaite descente verticale. Lorsque les
moteurs furent arrêtés, les passerelles sortirent et permirent aux
passagers de quitter la carlingue. L'air limpide scintillait et les massifs
de dahlias, ces fleurs qui avaient donné leur nom à la cité, illuminaient
de leurs couleurs chatoyantes la ville aux murs blancs. Sylvie était
accourue sur l'air d'atterrissage et dévisageait les nouveaux venus qui
sortaient de l'appareil. Soudain, un sourire radieux barra son joli visage.
Reck venait d'apparaître et admirait la jeune femme du haut de la
passerelle. Il n'était plus l'adolescent élancé qu'elle avait quitté une
année plus tôt, il s'était étoffé et ses traits s'étaient accentués. Le
Prince de la Plaine possédait désormais la carrure et la puissance d'un
ours des montagnes. Brutalement, il était devenu adulte et son corps
avait pris une ampleur étonnante. Sa finesse, en moins de douze mois,
s'était transformée en largeur majestueuse. Comme son ami le Colonel
Landson, Anderson était devenu monolithique. La robustesse
Scandinave de son père avait pris le pas sur la légèreté Espagnole de
sa mère. En descendant les marches vers sa future épouse, le Prince
de la Plaine paraissait si solidement campé sur ses jambes, si massif,
si immuable, que Sylvie en frémit d'amour. Aussi, lorsqu'elle se sentit
soulevée par les bras énergiques de son fiancé, elle crut défaillir de
plaisir. Seul le vigoureux baiser que ce dernier lui donna avec passion,
lui permit de rester consciente.
Anderson, grâce à la petite promenade en chasseur supersonique
qu'il s'était autorisé, avait découvert la région de France comprise entre
Fécamp et Granville. Sylvie l'avait accompagné bien sûr et elle avait
répondu à toutes les questions que pouvait se poser Reck sur les
paysages visités. Un autre monde s'était offert aux regards de
l'Océanien. Il était dommage que ce pays soit entre de si mauvaises
mains. Le soir venu, après cette douce journée passée en amoureux, le
Prince de la Plaine et la mécanicienne s'installèrent sur la terrasse d'un
café du port. Tout en admirant le soleil qui se couchait, éclaboussant de
rouge vif les grandes vedettes des soldats Menstragalais, ils parlèrent
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