A l'Occident de Menstragaleste, 1980 - les Romans de Guy RICHART

A l’Occident de Menstragaleste
formait à dix mille mètres du convoi. Cependant, reprit-il, je sens qu'une
montagne d'énergie est à leurs trousses. Nous risquons de les voir
détruits si ce monstre les rejoint. ”
- Merci Everett, grogna Landson puis, saisissant sa radio, il ordonna.
Roulez tous pied au plancher ! Mettez en charge vos pièces d'artillerie !
Nous allons enfin faire goûter aux Elfes la saveur des productions du
Groupe Anderson.
Aussitôt, les machines de guerre Menstragalaises s'enveloppèrent
d'une nappe protectrice bleutée et leur allure s'aviva sensiblement à la
grande joie de Lionel ainsi que celle de ses compagnons qui venaient
de les apercevoir.
Surgit du “ Collège Impérial ”, le maître des Elfes se ruait dans les
gorges du Styx où il comptait retrouver les fuyards. Derrière lui, il
laissait une longue traînée de flammes et de souffre dégageant de tels
rayonnements, que les arbres trop proches de ceux-ci s'évanouissaient
en épaisse fumée sans même un contact. Le monstre était plongé dans
la plus grande fureur concevable. Il sentait glisser entre ses doigts
l'âme des Océaniens qu'il avait eu tant de difficultés à neutraliser. Ils
redevenaient eux-mêmes ces ennemis du mal. Bientôt, ils pourraient de
nouveau rejeter les forces des ténèbres. Le libéralisme économique
avait été de toutes pièces imaginé par les démons de la “ Vallée des
Souffres ”. Comme ces derniers s'abreuvaient de l'énergie négative
générée par les actes malfaisants des hommes, ce principe de gestion
des richesses était une merveilleuse fontaine Elfique. Sous une
apparence égalitaire et démocratique, la société capitaliste dissimulait
les plus noires turpitudes. Que de trahisons déchiraient les amitiés au
nom de l'argent ! Que de valeurs morales étaient foulées du pied par
les tenants du pouvoir fiduciaire ! Chaque malheureux ouvrier jeté à la
porte de son usine nourrissait des noirs desseins qu'il formait pour
venger son échec les hordes de la “ Vallée des Souffres ”. Chaque
hectare de forêt dévasté par les bûcherons des promoteurs immobiliers
engraissait de ses larmes de sève les légions du mal. Ces dernières
puisaient en fait leurs ressources dans la moisissure qui germait
abondamment sur les colonnes de marbre des palais du libéralisme.
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