Programme congres - Pierre TAP
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Sessions parallèles 3 : jeudi 23 juin : 16h30-18h<br />
3A :Stress professionnel et personnel soignant<br />
1. André Mariage (Université de Franche-Comté)<br />
Rôle de la personnalité dans les stratégies de coping : Etude auprès de personnels soignants<br />
Contact : andre.mariage@univ-fcomte.fr<br />
La recherche présentée vise à identifier les stratégies d’adaptation utilisés par un groupe de soignants en milieu<br />
hospitalier pour faire face au stress professionnel ainsi qu’à montrer les liens entre traits de personnalité et<br />
stratégies d’adaptation, en particulier dans le cas de personnalité dépressive. L’impasse est volontairement faite<br />
sur l’activité de travail en tant que processus dynamique marqué par l’action du soignant pour se centrer sur<br />
l’impact de l’organisation de la personnalité dans les réactions d’adaptation au stress, sans pour autant nier la part<br />
de l’environnement, ni non plus ignorer que le stress professionnel peut être envisagé comme produit de la<br />
confrontation entre l’individu et l’organisation ou encore ne pas s’intéresser à l’identification des éléments qui<br />
permettent au travailleur de maintenir un équilibre psychologique malgré les contraintes rencontrées dans son<br />
travail. Méthodologie L’échantillon est composé de 68 soignantes (Cadres, Infirmières et Aides-Soignantes).<br />
Toutes ont participé à la passation de 2 échelles : le CISS et la MMPI-2. Les résultats montrent que la population<br />
globale des soignantes n’élabore pas un type de coping spécifique (tâche, émotion ou évitement), même si on<br />
constate un investissement privilégié de certaines stratégies en relation avec la fonction exercée. La recherche<br />
souligne aussi la fragilité et le vécu de souffrance de certains soignants, corrélées positivement avec des stratégies<br />
d’ajustement orientées vers l’émotion et l’évitement, en particulier par la diversion sociale. Les personnes<br />
dépressives utilisent préférentiellement les stratégies de coping centrées sur l’émotion. Une stratégie de coping est<br />
efficace si elle permet à l’individu de maîtriser ou de diminuer l’impact des stresseurs sur son bien-être. S’il est<br />
admis que le coping centré sur l’émotion est protecteur à court terme et pour des événements incontrôlables, il<br />
n’est pas étonnant dès lors que les personnels dépressifs investissent ce type de coping particulier. En revanche,<br />
le fait d’élaborer préférentiellement des stratégies émotionnelles serait plutôt nocif en induisant par exemple des<br />
issues dysfonctionnelles somatiques et psychiques. La question posée maintenant est de comment agir sur les<br />
facteurs dispositionnels (et environnementaux), comment intervenir sur les processus d’évaluation et les stratégies<br />
d’ajustement afin de prévenir la souffrance personnelle et professionnelle.<br />
2. Fabienne Fasseur (Institut de psychologie. Psychologie de la santé. Université de Lausanne. Suisse),<br />
Marie Santiago (Institut de psychologie. Psychologie de la santé. Université de Lausanne. Suisse)<br />
Analyse exploratoire de la signification de "santé au travail" pour des soignantes<br />
Contact : fabienne.fasseur@unil.ch<br />
Les femmes qui travaillent sont de plus en plus soumises à des exigences professionnelles comportant des stress<br />
physiques et émotionnels dont la réalité est occultée (Messing, 2000, 2003). Dans les milieux du travail, leur<br />
activité tend à être perçue et jugée plutôt en termes d'identité féminine qu'en termes de professionnalisation<br />
(Molinier, 2003). Ainsi, plus particulièrement dans le domaine de l'aide aux personnes, l’attention portée à leur<br />
propre santé est sous-estimée car leur activité professionnelle est évaluée comme ne comportant pas de risques.<br />
Pour leur part, les femmes elles-mêmes ont tendance à ne pas prendre en compte, ou pas assez rapidement, leur<br />
santé au travail (cf., entre autres, la problématique du burn-out pour les infirmières). A partir d'une analyse<br />
qualitative d'entretiens semi-directifs, nous avons examiné la signification de la "santé au travail" pour des femmes<br />
travaillant en Suisse. Dans ce pays, l’intérêt pour la santé au travail est relativement récent (la loi fédérale date de<br />
1996-2000) et les lois de protection différentes. C’est donc un champ nouveau de recherche par rapport à la<br />
France. L'analyse comporte une grille d'explicitation des thématiques obtenues dans les discours selon les critères<br />
de la recherche en psychologie phénoménologique (Smith, 2003 ; Giorgi, 1997 ; Santiago Delefosse, 2001). Les<br />
résultats présentent "un style cognitif du monde de la vie au travail" (Schutz, 1987). Ce "style cognitif" donne un<br />
accès privilégié au monde de la santé au travail tel qu’il est décrit, perçu et vécu par ces femmes. Cette étude<br />
préliminaire constitue le départ d’une étude de "l'impact de la subjectivité sur la perception de la santé au travail<br />
par des infirmières". Cette étude permettrait de mieux expliquer les raisons pour lesquelles un certain nombre<br />
d'entre elles semblent dans l'incapacité d'agir préventivement face à l'épuisement professionnel.<br />
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