Programme congres - Pierre TAP
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6B. Recherches méthodologiques en psychologie de la santé<br />
1. Martine Batt (GRC-LPI (EA 1129) Université Nancy 2), Alain Trognon (GRC-LPI (EA 1129) Université Nancy<br />
2), Elisabeth Luporsi (Centre Alexis Vautrin. Vandoeuvre les Nancy), Jennifer Laux (GRC-LPI (EA 1129)<br />
Université Nancy 2)<br />
La consultation d’oncogénétique : contexte interlocutoire de la mise en scène des probabilités subjectives<br />
Contact : m.batt@chu-nancy.fr<br />
La situation que nous analyserons dans cette contribution est issue d’une consultation d’oncogénétique orientée<br />
vers le cancer du sein et de l’ovaire. Cette consultation a pour objectif d’accompagner une personne qui souhaite<br />
savoir si elle est prédisposée à développer un tel cancer au cours de sa vie. Révéler à une personne son statut<br />
génétique est une situation extrêmement délicate, au point que la loi préconise l’encadrement de cette démarche<br />
par une équipe pluridisciplinaire (généticien, oncologue, psychologue) qui, par ses compétences à la fois cliniques<br />
et génétiques, accompagne la personne à risque avant, pendant et après le test. En amont de l’annonce du<br />
diagnostic, la consultation prédictive a pour mission d’éclairer le demandeur du test génétique pendant la période<br />
pré-décisionnelle. A ce stade, il apparaît donc crucial qu’au fur et à mesure du déroulement itératif de la<br />
consultation en plusieurs étapes, et grâce à la relation qui s’établit avec l’équipe (Batt, 2003), la personne à risque<br />
comprenne non seulement les informations « scientifiques » liées aux probabilités de transmission génétique, mais<br />
aussi les conséquences subjectives et intersubjectives qui font suite à la révélation par le test. Outre l’acquisition<br />
d’un savoir mutuellement et progressivement construit avec les professionnels, c’est aussi à l’appropriation<br />
subjective des probabilités liées au risque (Tversky & Kahneman, 1980) et à leur négociation en interaction que<br />
nous nous intéresserons. Notre présentation s’enchaînera en deux mouvements sous l’éclairage d’une analyse<br />
interlocutoire (Trognon & Batt, 2003) : premièrement, à l’appui de résultats descriptifs issus d’une analyse en<br />
composantes principales, nous présenterons le contexte dans lequel se jouent les scènes interactives des «<br />
transferts » de savoirs de l’un à l’autre ; deuxièmement, nous examinerons plus particulièrement un exemple de<br />
tentative de modification des croyances d’une consultante par un professionnel. Références BATT, M. (2003).<br />
Analyse d’une pratique interlocutoire : la consultation médicale prédictive. Thèse de psychologie. Université Nancy<br />
2. TROGNON, A. & BATT, M. (2003) Comment représenter le passage de l’Intersubjectif à l’Intrasubjectif ? Essai<br />
de Logique Interlocutoire. L’Orientation Scolaire et Professionnelle, 32, 3, 399-436. TVERSKY, A. & KAHNEMAN,<br />
D. (1981) The framing of decisions and the psychology of choice, Science, 211, 453-458.<br />
2. Bruno Quintard (Université Victor Segalen Bordeaux 2), Carine Segrestan (Université Victor Segalen<br />
Bordeaux 2), Sandrine Tastet (Hôpital du Haut Lévêque, Pessac), Florence Gélie (Université Victor Segalen<br />
Bordeaux 2)<br />
Construction et validation d’un questionnaire évaluant les réactions de stress liées à l’annonce d’une<br />
biopsie mammaire<br />
Contact : bruno.quintard@free.fr, Bruno.Quintard@u-bordeaux2.fr<br />
Introduction. La généralisation du dépistage de masse ou sur prescription individuelle induit un nombre croissant<br />
de biopsies chirurgicales mammaires qui sont parfois considérée, à tort, comme un geste technique de routine.<br />
L’annonce de la biopsie, même si le diagnostic histologique confirme ensuite la bénignité, est particulièrement<br />
anxiogène (Scott, 1983 ; Weinman, 1988). L’objectif de cette recherche est de construire et de valider un<br />
questionnaire permettant d’évaluer le stress lié à une telle annonce. Méthode. 18 patientes en attente d’une<br />
biopsie mammaire ont participé à un entretien semi-directif organisé autour de la question suivante : « On vous a<br />
appris que vous deviez avoir une biopsie mammaire. Quelles ont été vos réactions pendant l’entretien avec le<br />
médecin, à l’issue de l’entretien, dans la période d’attente de la biopsie ? ». Une analyse de contenu des réponses<br />
des sujets a permis de dégager 3 grands domaines de réactions : celles liées à l’annonce de la nécessité d’une<br />
biopsie, celles associées au geste chirurgical, celles concernant le résultat de la biopsie. A partir des réponses des<br />
sujets et des sous-catégories mises en évidence, un questionnaire de 36 items a été construit puis complété par<br />
174 femmes en attente d’une biopsie mammaire. Résultats. Une ACP, suivie de rotations varimax, a mis en<br />
évidence trois facteurs qui rendent compte de 43,85% de la variance totale. Le premier facteur (9 items ; 19,43%<br />
de la VT ; α = 0,85) peut être interprété comme un facteur de préoccupations anxieuses (ie : « c’est le résultat qui<br />
me fait le plus peur »). Le facteur 2 (10 items ; 16,05% de la VT ; α = 0,78) peut être défini comme un facteur de<br />
troubles comportementaux et d’inquiétudes liés à l’intervention (ie : « j’ai peur qu’on ne m’abîme le sein »). Le<br />
facteur 3 (5 items ; 10,69% de la VT ; α = 0,69) correspond à la peur de l’anesthésie (ie : « j’ai peur de ne pas me<br />
réveiller »). Conclusion Cet outil devrait permettre de mieux apprécier l’impact différentiel de l’annonce d’une<br />
biopsie mammaire sur le vécu des patientes avant et après l’examen, et d’adapter au mieux la prise en charge de<br />
ces sujets.<br />
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