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Programme congres - Pierre TAP

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3. Claudie Haxaire (Département de Sciences Humaines et Sociales, Faculté de médecine Brest)<br />

Douleur, expression de la souffrance psychique dans la pratique de médecins généralistes de Bretagne<br />

Occidentale<br />

Contact : claudie.taxaire@univ-brest.fr<br />

En France aujourd'hui, les troubles psychosociaux référencés sous l'étiquette souffrance psychique constituent les<br />

seconds motifs de consultation en médecine générale. Pour prendre en charge ces troubles, qui débordent la<br />

psychiatrie de secteur elle-même, les médecins généralistes ont dû élaborer un savoir pratique, issu de leur<br />

expérience, portant sur le diagnostic et sur les recours possibles. Dans le cadre d'un projet de recherche<br />

pluridisciplinaire financé par la MIRE sur les « représentations de la souffrance psychique par les médecins<br />

généralistes de Bretagne Occidentale » (Haxaire et al. 2002) nous avons recueilli quatre corpus dans des<br />

contextes d'interlocution plus ou moins liés à l'institution hospitalière. Dans 6 comptes rendu de pratiques portant<br />

sur les consultations d'une journée, et 4 focus groupes organisés entre 6 à 8 généralistes recrutés dans des<br />

groupes de formation continue, la consigne était de décrire les formes de souffrances psychique rencontrées dans<br />

la pratique et de parler des modalités de prise en charge. Le corpus suivant correspond aux enseignements<br />

donnés par deux généralistes maîtres de stage à leur interne à propos de la reconnaissance de ce type de<br />

souffrance chez les patients reçus dans la journée. Enfin, nous avons analysé 200 lettres envoyées par des<br />

généralistes aux urgences psychiatriques du CHU de Brest. Partant des réflexions des médecins de l'un des focus<br />

groupe estimant que, dans leur pratique, la distinction douleur/souffrance était de peu de pertinence, la première<br />

servant de signe d'appel pour la prise en charge de la seconde, nous avons analysé plus en détail ces associations<br />

telles que restituées dans l'histoire des relations thérapeutiques rapportées par les généralistes. Nous avons en<br />

particulier recherché, d'une part dans quel contexte connu du médecin les douleurs apparaissent suspectes au<br />

regard de l'histoire personnelle ou familiale, de l'autre et réciproquement, dans quel cas, par quelle pratique, de<br />

questionnement, d'écoute, le médecin dévoile, derrière la plainte, une souffrance longtemps masquée.<br />

4. Cristina Dumitru Lahaye (Université Paris V)<br />

Expression de la souffrance psychique de médecins généralistes à travers les comptes-rendus de leur<br />

pratique<br />

Contact : cristinalahaye@yahoo.fr<br />

Les enquêtes INSERM et SEMG révèlent qu'en France, 80% des troubles mentaux et psychosociaux sont vus en<br />

médecine générale (deuxième cause de recours aux soins). Nombre de problèmes de vie sont aujourd'hui vécus<br />

comme des souffrances psychosociales qui tendent à être médicalisées, dans une société où la souffrance<br />

psychique est devenue le nouveau mode d'expression du mal être (Ehrenberg 1998, 2004). Le plus souvent, ces<br />

troubles ne relèvent pas de la psychiatrie, à laquelle d'ailleurs les généralistes sont très peu formés. Devant la<br />

nécessité de prise en charge de ce mal-être, les médecins généralistes se construisent un savoir pratique,<br />

mobilisant des ressources tant personnelles que sociales. Ils se sentent néanmoins le « réceptacle » où chacun<br />

vient déverser son malheur et disent cruellement manquer de « techniques », d'outils d'analyse et de prise en<br />

charge. Ceci n'est pas sans coût et peut générer de la souffrance chez certains praticiens qui nous l'ont exprimé au<br />

décours d'une étude pluridisciplinaire, financée par la MIRE, sur « les représentations de la souffrance psychique<br />

par des médecins généralistes de Bretagne Occidentale » (Haxaire et al. 2002). Cette étude comporte des compte<br />

rendus de pratiques (6) portant sur les consultations d'une journée, et 4 focus groupes où il était demandé aux<br />

généralistes de parler des formes de souffrance psychique qu'ils rencontraient et des modalités de leur pratique à<br />

ce propos. Nous avons analysé les verbatim. Les discours recueillis, indexés aux situations particulières<br />

rencontrées, gardent trâce de la souffrance du médecin, ce que dégage l'analyse de discours. En observant les<br />

euphémismes et les unités sémantiquement « subjectives » (cf. Kerbrat-Orecchionni) employés à la construction<br />

de l'objet de discours, nous avons mis en évidence une part de la souffrance qui n'est pas nommée explicitement<br />

par les médecins de l'étude, mais qui se manifeste à travers l'interlocution (stress, malaise, rire, lassitude). Nous<br />

avons également analysé dans les discours rapportés et intégrés ce qui les met mal à l'aise dans la relation avec<br />

leurs patients (tensions, désaccords, situations conflictuelles, etc.).<br />

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