Daniel Kaplan - Portail documentaire du Ministère de l'Ecologie

244
Introduction
Questionnée par Cynthia Ghorra-Gobin, la possible substitution des espaces publics
urbains par le cyberspace est l’objet d’autres nuances. Si la mise en réseau généralisée est ici
décrite comme à même de « renforcer les liens sociaux », c’est « en dehors de toute référence aux
espaces publics » qui supposent une mise en scène de la diversité sociale. Tout en infirmant
l’hypothèse d’une nouvelle agora virtuelle, cette contribution souligne en revanche le potentiel
politique des dispositifs de mise en réseau. D’où le volontarisme de sa conclusion qui suggère
l’intervention de l’État en vue de promouvoir l’exercice d’une « cyberdémocratie ».
La mise en avant de telles potentialités forme le substrat du dernier article. Philippe
Blancher y présente la façon dont les différents acteurs, et en particulier les organisation
intermédiaires (associations, syndicats, partis politiques), se saisissent de ces outils éloignés du
cadre traditionnel de la citoyenneté que sont les TIC. Son propos s’organise autour de trois
moments singuliers de l’interaction liant les pouvoirs publics aux citoyens : « informer, former »
puis « consulter, concerter, débattre » et enfin « agréger les points de vue, voter ». Considérant la
rareté des expériences tangibles et l’absence d’évaluation sérieuse, l’auteur insiste autant sur la
difficulté du chemin restant à parcourir, dans ce qu’il requiert notamment d’« innovation sociale
et politique », que sur le caractère prometteur des instruments aujourd’hui mobilisables.