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Daniel Kaplan - Portail documentaire du Ministère de l'Ecologie

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146<br />

Développement économique local :<br />

différencier et valoriser la collectivité<br />

La circulation globale <strong>de</strong>s données affranchit<br />

aujourd’hui les entreprises <strong>de</strong>s contraintes d’implantation<br />

géographique. Le développement <strong>du</strong><br />

commerce électronique, la sécurisation <strong>de</strong>s<br />

procé<strong>du</strong>res sur l’Internet et la normalisation <strong>de</strong>s<br />

échanges vont positionner les entreprises à égalité<br />

dans l’espace économique européen et mondial,<br />

quelle que soit leur implantation régionale, pour peu<br />

qu’elles trouvent <strong>de</strong>s ressources et <strong>de</strong>s services locaux<br />

adaptés. Pour mener une politique <strong>de</strong> développement<br />

<strong>du</strong> tissu économique existant et pour<br />

susciter l’implantation <strong>de</strong> nouvelles entreprises, les<br />

collectivités locales se placent dans une logique <strong>de</strong><br />

différenciation et <strong>de</strong> valorisation <strong>du</strong> territoire,<br />

dépassant les logiques <strong>de</strong> marché <strong>de</strong>s opérateurs<br />

privés. Il s’agit alors principalement d’offrir aux<br />

entreprises et aux professionnels quatre types <strong>de</strong><br />

service.<br />

La connectivité<br />

Il s’agit d’une connectivité aux réseaux <strong>de</strong><br />

télécommunication nationaux et internationaux<br />

(téléphonie, transmission <strong>de</strong> données et accès à<br />

l’Internet), en développant une offre concurrentielle<br />

ou complémentaire au secteur. Pour assurer cette<br />

connectivité aux réseaux nationaux et internationaux,<br />

il existe trois grands types d’équipements<br />

alternatifs au réseau public : les téléports, les<br />

télécentres et les boucles locales.<br />

Le concept <strong>de</strong> téléport, importé <strong>de</strong>s États-Unis,<br />

a été transposé en France dans un contexte encore<br />

monopolistique à l’époque. Le concept, sauf <strong>de</strong>ux<br />

rares exceptions, ne s’est jamais vraiment imposé,<br />

oscillant entre concentration d’équipements et <strong>de</strong><br />

services <strong>de</strong> télécommunication alternatifs avancés<br />

haut débit et programme immobilier <strong>de</strong> type<br />

technopole, avec mutualisation <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong><br />

télécommunications.<br />

Les quelques expériences France Télécom <strong>de</strong><br />

téléport portaient en elles une contradiction :<br />

comment l’opérateur public pouvait-il proposer sur<br />

certaines zones privilégiées <strong>de</strong>s services plus performants<br />

et moins coûteux que ceux dispensés sur<br />

l’ensemble <strong>du</strong> territoire national dans le cadre <strong>du</strong><br />

service public ? Les <strong>de</strong>ux seuls téléports français<br />

vraiment opérationnels sont l’Eurotéléport <strong>de</strong><br />

Roubaix, financé au départ par les collectivités <strong>de</strong><br />

Roubaix et Lille et exploité aujourd’hui par<br />

l’opérateur belge Belgacom, et le Téléport Marseille-<br />

Provence, créé sur l’initiative <strong>de</strong> la CCI <strong>de</strong> Marseille,<br />

<strong>de</strong> la Compagnie Maritime d’Affrètement et <strong>de</strong><br />

plusieurs acteurs économiques locaux (dont<br />

Gemplus) et repris <strong>de</strong>puis pour partie par l’opérateur<br />

américain RSL Com.<br />

Jacques Balmes & Olivier Jonas<br />

Au concept <strong>de</strong> téléport se substitue aujourd’hui<br />

celui <strong>de</strong> télécentre ou télébureau regroupant dans un<br />

ensemble immobilier, sorte <strong>de</strong> « mini-téléport », <strong>de</strong>s<br />

moyens informatiques et télématiques loués à <strong>de</strong>s<br />

micro-entreprises ou à <strong>de</strong>s professionnels. Le concept<br />

<strong>de</strong> télécentre fait l’objet d’approches très diverses,<br />

allant <strong>du</strong> centre d’affaires disposant <strong>de</strong> bureaux<br />

aménagés loués à l’heure, à la journée ou au mois dans<br />

une optique, le cas échéant, <strong>de</strong> pépinière d’entreprises.<br />

La ville d’Amiens met en place, autour d’un<br />

futur réseau d’agglomération, certaines dispositions<br />

pour favoriser l’implantation <strong>de</strong> centres d’appels.<br />

À cette fonction d’hébergement d’activités<br />

économiques se superposent parfois <strong>de</strong>s services <strong>de</strong><br />

téléguichets administratifs – c’est le cas <strong>de</strong>s bureaux<br />

<strong>de</strong> voisinage franciliens – ou encore <strong>de</strong>s services <strong>de</strong><br />

formation grand public aux nouvelles technologies.<br />

L’exemple <strong>de</strong>s télémédiacentres <strong>du</strong> Tarn sera traité<br />

plus loin.<br />

Les boucles locales sont, dans leur dénomination<br />

<strong>de</strong> base, <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> télécommunication déployés<br />

dans <strong>de</strong>s zones à forte concentration d’activités<br />

« communicantes ». Plusieurs collectivités ont installé<br />

<strong>de</strong>s boucles locales, essentiellement autour d’un<br />

groupe d’abonnés restreint : on parle <strong>de</strong> réseau<br />

indépendant. L’objectif est <strong>de</strong> mutualiser les coûts et<br />

se constituer ainsi une ressource télécommunications<br />

en propre moins onéreuse, afin <strong>de</strong> satisfaire à <strong>de</strong>s<br />

besoins d’échanges <strong>de</strong> données entre services et<br />

d’interconnexion <strong>de</strong> réseaux locaux. Les partenariats<br />

se nouent en général entre <strong>de</strong>s services gros consommateurs<br />

et multisites (services <strong>de</strong>s collectivités, centres<br />

hospitaliers, centres <strong>de</strong> recherche et universitaires…).<br />

Les plus connus sont Besançon, Nancy, Colmar,<br />

Caen, Toulouse et, en projet, Angers, district <strong>de</strong><br />

Nantes…<br />

Ces boucles sont parfois supracommunales, à<br />

l’initiative <strong>de</strong>s départements ou régions<br />

(inforoutes). Elles sont généralement traitées par<br />

<strong>de</strong>s opérateurs privés, avec pour objectif principal<br />

l’interconnexion <strong>de</strong> réseaux d’agglomération ou <strong>de</strong><br />

services publics départementaux ou régionaux.<br />

Citons l’Ardèche, le Pays-<strong>de</strong>-Loire, le Nord-<br />

Pas-<strong>de</strong>-Calais, l’Alsace (réseau Cristal), la Bretagne,<br />

le Midi-Pyrénées.<br />

Certaines collectivités locales, qui ont déployé<br />

leur propre réseau, envisagent <strong>de</strong> commercialiser<br />

leur surcapacité <strong>de</strong> fibres noires afin <strong>de</strong> compléter<br />

l’offre privée, préoccupées par une couverture plus<br />

complète <strong>de</strong> leur territoire. Cependant, le chemin<br />

est difficile car le cadre réglementaire actuel,<br />

récemment modifié par un article <strong>de</strong> la loi sur<br />

l’aménagement <strong>du</strong>rable <strong>du</strong> territoire, les contraint à<br />

faire la démonstration d’une carence <strong>de</strong> l’offre<br />

privée et <strong>du</strong> bon niveau <strong>de</strong> service.

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