Daniel Kaplan - Portail documentaire du Ministère de l'Ecologie
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Développement économique local :<br />
différencier et valoriser la collectivité<br />
La circulation globale <strong>de</strong>s données affranchit<br />
aujourd’hui les entreprises <strong>de</strong>s contraintes d’implantation<br />
géographique. Le développement <strong>du</strong><br />
commerce électronique, la sécurisation <strong>de</strong>s<br />
procé<strong>du</strong>res sur l’Internet et la normalisation <strong>de</strong>s<br />
échanges vont positionner les entreprises à égalité<br />
dans l’espace économique européen et mondial,<br />
quelle que soit leur implantation régionale, pour peu<br />
qu’elles trouvent <strong>de</strong>s ressources et <strong>de</strong>s services locaux<br />
adaptés. Pour mener une politique <strong>de</strong> développement<br />
<strong>du</strong> tissu économique existant et pour<br />
susciter l’implantation <strong>de</strong> nouvelles entreprises, les<br />
collectivités locales se placent dans une logique <strong>de</strong><br />
différenciation et <strong>de</strong> valorisation <strong>du</strong> territoire,<br />
dépassant les logiques <strong>de</strong> marché <strong>de</strong>s opérateurs<br />
privés. Il s’agit alors principalement d’offrir aux<br />
entreprises et aux professionnels quatre types <strong>de</strong><br />
service.<br />
La connectivité<br />
Il s’agit d’une connectivité aux réseaux <strong>de</strong><br />
télécommunication nationaux et internationaux<br />
(téléphonie, transmission <strong>de</strong> données et accès à<br />
l’Internet), en développant une offre concurrentielle<br />
ou complémentaire au secteur. Pour assurer cette<br />
connectivité aux réseaux nationaux et internationaux,<br />
il existe trois grands types d’équipements<br />
alternatifs au réseau public : les téléports, les<br />
télécentres et les boucles locales.<br />
Le concept <strong>de</strong> téléport, importé <strong>de</strong>s États-Unis,<br />
a été transposé en France dans un contexte encore<br />
monopolistique à l’époque. Le concept, sauf <strong>de</strong>ux<br />
rares exceptions, ne s’est jamais vraiment imposé,<br />
oscillant entre concentration d’équipements et <strong>de</strong><br />
services <strong>de</strong> télécommunication alternatifs avancés<br />
haut débit et programme immobilier <strong>de</strong> type<br />
technopole, avec mutualisation <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong><br />
télécommunications.<br />
Les quelques expériences France Télécom <strong>de</strong><br />
téléport portaient en elles une contradiction :<br />
comment l’opérateur public pouvait-il proposer sur<br />
certaines zones privilégiées <strong>de</strong>s services plus performants<br />
et moins coûteux que ceux dispensés sur<br />
l’ensemble <strong>du</strong> territoire national dans le cadre <strong>du</strong><br />
service public ? Les <strong>de</strong>ux seuls téléports français<br />
vraiment opérationnels sont l’Eurotéléport <strong>de</strong><br />
Roubaix, financé au départ par les collectivités <strong>de</strong><br />
Roubaix et Lille et exploité aujourd’hui par<br />
l’opérateur belge Belgacom, et le Téléport Marseille-<br />
Provence, créé sur l’initiative <strong>de</strong> la CCI <strong>de</strong> Marseille,<br />
<strong>de</strong> la Compagnie Maritime d’Affrètement et <strong>de</strong><br />
plusieurs acteurs économiques locaux (dont<br />
Gemplus) et repris <strong>de</strong>puis pour partie par l’opérateur<br />
américain RSL Com.<br />
Jacques Balmes & Olivier Jonas<br />
Au concept <strong>de</strong> téléport se substitue aujourd’hui<br />
celui <strong>de</strong> télécentre ou télébureau regroupant dans un<br />
ensemble immobilier, sorte <strong>de</strong> « mini-téléport », <strong>de</strong>s<br />
moyens informatiques et télématiques loués à <strong>de</strong>s<br />
micro-entreprises ou à <strong>de</strong>s professionnels. Le concept<br />
<strong>de</strong> télécentre fait l’objet d’approches très diverses,<br />
allant <strong>du</strong> centre d’affaires disposant <strong>de</strong> bureaux<br />
aménagés loués à l’heure, à la journée ou au mois dans<br />
une optique, le cas échéant, <strong>de</strong> pépinière d’entreprises.<br />
La ville d’Amiens met en place, autour d’un<br />
futur réseau d’agglomération, certaines dispositions<br />
pour favoriser l’implantation <strong>de</strong> centres d’appels.<br />
À cette fonction d’hébergement d’activités<br />
économiques se superposent parfois <strong>de</strong>s services <strong>de</strong><br />
téléguichets administratifs – c’est le cas <strong>de</strong>s bureaux<br />
<strong>de</strong> voisinage franciliens – ou encore <strong>de</strong>s services <strong>de</strong><br />
formation grand public aux nouvelles technologies.<br />
L’exemple <strong>de</strong>s télémédiacentres <strong>du</strong> Tarn sera traité<br />
plus loin.<br />
Les boucles locales sont, dans leur dénomination<br />
<strong>de</strong> base, <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> télécommunication déployés<br />
dans <strong>de</strong>s zones à forte concentration d’activités<br />
« communicantes ». Plusieurs collectivités ont installé<br />
<strong>de</strong>s boucles locales, essentiellement autour d’un<br />
groupe d’abonnés restreint : on parle <strong>de</strong> réseau<br />
indépendant. L’objectif est <strong>de</strong> mutualiser les coûts et<br />
se constituer ainsi une ressource télécommunications<br />
en propre moins onéreuse, afin <strong>de</strong> satisfaire à <strong>de</strong>s<br />
besoins d’échanges <strong>de</strong> données entre services et<br />
d’interconnexion <strong>de</strong> réseaux locaux. Les partenariats<br />
se nouent en général entre <strong>de</strong>s services gros consommateurs<br />
et multisites (services <strong>de</strong>s collectivités, centres<br />
hospitaliers, centres <strong>de</strong> recherche et universitaires…).<br />
Les plus connus sont Besançon, Nancy, Colmar,<br />
Caen, Toulouse et, en projet, Angers, district <strong>de</strong><br />
Nantes…<br />
Ces boucles sont parfois supracommunales, à<br />
l’initiative <strong>de</strong>s départements ou régions<br />
(inforoutes). Elles sont généralement traitées par<br />
<strong>de</strong>s opérateurs privés, avec pour objectif principal<br />
l’interconnexion <strong>de</strong> réseaux d’agglomération ou <strong>de</strong><br />
services publics départementaux ou régionaux.<br />
Citons l’Ardèche, le Pays-<strong>de</strong>-Loire, le Nord-<br />
Pas-<strong>de</strong>-Calais, l’Alsace (réseau Cristal), la Bretagne,<br />
le Midi-Pyrénées.<br />
Certaines collectivités locales, qui ont déployé<br />
leur propre réseau, envisagent <strong>de</strong> commercialiser<br />
leur surcapacité <strong>de</strong> fibres noires afin <strong>de</strong> compléter<br />
l’offre privée, préoccupées par une couverture plus<br />
complète <strong>de</strong> leur territoire. Cependant, le chemin<br />
est difficile car le cadre réglementaire actuel,<br />
récemment modifié par un article <strong>de</strong> la loi sur<br />
l’aménagement <strong>du</strong>rable <strong>du</strong> territoire, les contraint à<br />
faire la démonstration d’une carence <strong>de</strong> l’offre<br />
privée et <strong>du</strong> bon niveau <strong>de</strong> service.