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Daniel Kaplan - Portail documentaire du Ministère de l'Ecologie

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282<br />

– la dilution <strong>de</strong> l’information dans une « communication<br />

» (unilatérale) <strong>de</strong> plus en plus déferlante et<br />

pléthorique nuit à l’exercice <strong>de</strong> la citoyenneté 4 ;<br />

– les caractéristiques techniques <strong>de</strong>s TIC et leurs<br />

conditions d’utilisation in<strong>du</strong>isent <strong>de</strong>s pratiques<br />

relationnelles peu propices, voire incompatibles<br />

avec la délibération politique ;<br />

– la « globalspécialisation » [élargissement <strong>de</strong>s<br />

centres d’intérêt et <strong>de</strong>s motifs <strong>de</strong> mobilisation,<br />

mais avec <strong>de</strong>s spécialisations thématiques propres<br />

à chacun] correspond à un affaiblissement <strong>de</strong><br />

l’intégration citoyenne ;<br />

– les TIC contribuent à promouvoir <strong>de</strong>s représentations<br />

territoriales virtuelles, c’est-à-dire <strong>de</strong>s<br />

perceptions <strong>du</strong> territoire factices.<br />

Autre argument, qui n’est pas repris ici, mais<br />

que l’on trouve dans d’autres textes <strong>de</strong> Luc Vodoz<br />

(Vodoz, 1998, p. 13), c’est celui <strong>de</strong> la « fracture<br />

numérique », <strong>de</strong>s risques d’exclusion d’une partie<br />

<strong>de</strong> la population liés à plusieurs facteurs : usage <strong>de</strong><br />

l’écrit, <strong>de</strong> l’anglais, compétences techniques<br />

requises, distribution inégalitaire <strong>de</strong> l’accès à ce<br />

média…<br />

De nécessaires innovations technologiques<br />

et sociopolitiques<br />

Dans l’évaluation <strong>de</strong> la contribution d’Internet<br />

aux processus <strong>de</strong> participation, <strong>de</strong>ux précautions<br />

nous paraissent indispensables. La première est <strong>de</strong><br />

toujours penser l’usage d’Internet en lien et en<br />

complémentarité avec d’autres canaux et d’autres<br />

procé<strong>du</strong>res. La secon<strong>de</strong> est <strong>de</strong> ne pas en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

systématiquement plus à ces techniques qu’aux<br />

mo<strong>de</strong>s traditionnels, et <strong>de</strong> ne pas imputer à ces<br />

technologies <strong>de</strong>s dysfonctionnements ou <strong>de</strong>s<br />

difficultés que l’on trouve classiquement dans tout<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> concertation et <strong>de</strong> participation, sauf si<br />

leur amplification est prouvée : faible participation,<br />

monopolisation <strong>de</strong> la parole par certains groupes <strong>de</strong><br />

pression, interventions hors-sujet ou renvoyant à<br />

<strong>de</strong>s préoccupations très indivi<strong>du</strong>elles…<br />

Différents phénomènes politiques, sociaux et<br />

organisationnels font que souvent <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res <strong>de</strong><br />

démocratie participative ne sont pas sincèrement<br />

mises en œuvre ou ne marchent pas bien.<br />

Phénomènes que les nouvelles technologies ne<br />

permettent pas, en elles-même, <strong>de</strong> surmonter, sauf<br />

par contournement, par exemple, lorsqu’une<br />

association récupère, via Internet, <strong>de</strong>s informations<br />

(un rapport officiel, l’expérience d’autres villes…),<br />

qui renforcent ses capacités <strong>de</strong> proposition et <strong>de</strong><br />

négociation sur une scène locale, face à <strong>de</strong>s représentants<br />

<strong>de</strong>s pouvoirs publics jouant la fermeture.<br />

Philippe Blancher<br />

Internet et les nouvelles technologies <strong>de</strong> l’information<br />

peuvent, au moins dans un premier temps,<br />

renforcer <strong>de</strong>s blocages, susciter <strong>de</strong>s craintes chez <strong>de</strong>s<br />

représentants <strong>de</strong>s pouvoirs publics et <strong>de</strong> citoyens peu<br />

familiarisés par ces techniques. Il est donc important<br />

<strong>de</strong> réfléchir aux innovations sociopolitiques qui<br />

doivent accompagner l’innovation technologique.<br />

De ce point <strong>de</strong> vue, les réflexions et les initiatives <strong>de</strong>s<br />

associations militant pour un usage démocratique<br />

d’Internet sont particulièrement intéressantes.<br />

Appropriation <strong>de</strong>s TIC par les acteurs<br />

et transformation <strong>du</strong> système<br />

d’acteurs<br />

Transparence dans l’administration publique<br />

et exercice <strong>de</strong> la citoyenneté<br />

Les qualités prêtées à Internet sont congruentes<br />

avec celles atten<strong>du</strong>es <strong>de</strong> gouvernements et d’administrations<br />

« mo<strong>de</strong>rnes » : transparence, capacités<br />

d’interactions directes avec les citoyens…<br />

Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières décennies, le droit <strong>de</strong>s<br />

citoyens à l’information sur tout sujet les<br />

concernant et la transparence dans l’administration<br />

publique se sont affirmés comme <strong>de</strong>s principes forts<br />

<strong>de</strong> l’action publique, tra<strong>du</strong>its dans un certain<br />

nombre <strong>de</strong> textes au niveau national et international.<br />

Mentionnons, en particulier, au niveau<br />

multilatéral, la directive n° 90/313 <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong><br />

7 mai 1990 qui traite <strong>de</strong> la liberté d’accès à l’information<br />

en matière d’environnement, ou la<br />

convention sur l’accès à l’information, la participation<br />

<strong>du</strong> public au processus décisionnel et l’accès<br />

à la justice en matière d’environnement signée à<br />

Aarhus (Danemark), le 25 juin 1998.<br />

Internet peut être un moyen d’assumer ces<br />

obligations d’information et <strong>de</strong> transparence <strong>de</strong><br />

façon plus efficace, d’ailleurs la Convention<br />

d’Aarhus incite les pouvoirs publics à en faire usage<br />

et plusieurs travaux ont été menés dans ce sens 5 .<br />

Quels usages et quelle appropriation<br />

par les pouvoirs publics ?<br />

Les usages potentiels d’Internet par les pouvoirs<br />

publics sont multiples, relevant <strong>de</strong> l’administration<br />

électronique (e-administration) ou <strong>de</strong> la démocratie<br />

électronique (e-démocratie). Plusieurs programmes<br />

aux niveaux national et européen6 visent à renforcer<br />

ces <strong>de</strong>ux types d’usages. Toutefois, comme le montre<br />

Andrew Chadwick dans un article <strong>de</strong> 2001, au niveau<br />

4 Sur cet argument, voir aussi Bertrand Labasse (Labasse, 2002).<br />

5 Voir les communications faites sur ce sujet dans le cadre <strong>du</strong> 15 ème symposium international L’informatique pour la protection <strong>de</strong> l’environnement,<br />

« Sustainability in the Information Society », 10 au 12 octobre 2001 à l‘ETH <strong>de</strong> Zürich (Kleindienst et alii, 2001 ; Johansen et alii, 2001).<br />

6 Citoyens et gouvernance dans une société <strong>de</strong> la connaissance,6 ème Programme Cadre.

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