Daniel Kaplan - Portail documentaire du Ministère de l'Ecologie

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l’Université d’Illinois à Chicago et les responsables
de l’urbanisme de la communauté de Pilsen. Il s’agit
d’un système de cartographie en ligne dans lequel
les usagers ont la possibilité d’extraire différentes
informations, de les cartographier, de laisser des
commentaires sur les cartes et de les envoyer au
bureau des personnes jouant un rôle similaire à
celui des commissaires-enquêteurs.
De même en Illinois, le service de gestion des
ressources naturelles 6 peut fournir des cartes à
n’importe quelle personne intéressée par les
ressources en gaz et en pétrole. Les usagers peuvent
adresser leurs critiques par mail aux responsables.
Les autorités du futur aéroport du lac Erie 7 ont
décidé d’impliquer les riverains pour les problèmes
environnementaux susceptibles d’être engendrés par
ce futur aéroport. Un site Internet propose des cartes
des différents projets et permet ainsi aux citoyens de
visualiser les impacts des différents scénarios. La ville
de Clover 8 a décidé d’ouvrir son processus d’élaboration
du plan d’urbanisme aux résidents. Des outils
Internet permettent de visualiser les différentes
activités en cours de planification. Dans le
Delaware 9 , l’autorité de bassin a développé des
applications de cartographie sur Internet permettant
aux usagers de répondre à leurs questions relatives
aux activités de loisirs et de détente.
En Allemagne, la ville de Königslutter 10 , en
liaison avec l’Université d’Hanovre, a développé des
outils Internet pour les usagers. Le portail repose
sur des photos aériennes de la ville, rendant ainsi
plus aisée la compréhension des cartes pour les
personnes ayant des difficultés à se repérer dans
l’espace. En Bavière, le Landkreis Freising 11 publie
un ensemble de plans d’aménagement sur Internet
dans lequel certains degrés d’interactivité sont
possibles.
Au Danemark, la ville d’Aalborg 12 a développé
un système de cartes actives (argumaps) dans lequel
les usagers peuvent insérer leurs opinions relatives
aux projets d’aménagement de la ville. Un exemple
est donné figure n° 8, où une personne se plaint du
bruit susceptible d’être engendré par une nouvelle
route.
Bien évidemment, il est possible d’élever le
niveau de participation des citoyens sans l’usage
direct de l’informatique. La figure n° 9 donne un
exemple de personnes travaillant sur un projet
d’aménagement aux Philippines. Même si elles
travaillent directement sur une maquette de terrain,
Robert Laurini
6 Voir http://space1.itcs.uiuc.edu/website/rmms/
7 Voir http://gis.csengineers.com/erie/viewer.htm.
8 Voir http://www.lic.wisc.edu/clover_web/history_bkgrnd.htm
9 Voir http://bassriver.state.nj.us/imap_delbasin/
10 Voir http://thuja.land.uni-hannover.de/entera/mapserv.phtml
11 Voir http://fs.mapsailor.de
12 Voir http://www.detaktiveaalborgkort.dk
13 Voir http://www.co.alexander.nc.us/news/2002%20News%20Releases/GIS%20Online.htm
on peut supposer que cette dernière a été produite
par des technologies très récentes.
La figure n° 10 donne un exemple d’usagers du
comté d’Alexander en Caroline du Nord 13 en train
de consulter les cartes. Parmi les objectifs de ce
système, outre les aspects pour les résidents, le
comté pense aussi à son usage potentiel pour attirer
des emplois sur son territoire. On constate ainsi que
d’autres retombées peuvent être imaginées.
IV. Vers des expérimentations
en France
Les expériences françaises sont peu
nombreuses. La revue SIG La Lettre (De Blomac,
2004) a récemment constitué un petit dossier sur ce
sujet. Tout en fournissant quelques explications sur
la faiblesse de la situation française, elle essaie aussi
d’analyser plus profondément les motivations.
En ce qui nous concerne, il nous semble qu’il
existe deux blocages, notamment au niveau institutionnel.
Analysons-les rapidement.
1. Le cadre juridique
(cahier du commissaire-enquêteur)
Dans le cadre des enquêtes publiques, la
législation française accorde un rôle-clé aux
commissaires-enquêteurs et au cahier dans lequel
sont consignés les avis de la population. Un premier
niveau serait de transformer ces cahiers-papier en
des cahiers électroniques, qui pourraient être
réalisés sous la forme d’argumaps permettant ainsi,
grâce au positionnement des avis multimédias, de
faciliter les synthèses, d’élaborer des cartographies
des avis, etc.
Je pense que les juristes spécialisés en
urbanisme et les informaticiens devront faire preuve
d’imagination dans la conception de ces cahiers
électroniques.
Un second aspect concerne le rôle du commissaire-enquêteur.
Celui-ci ne doit pas simplement se
contenter de rédiger une synthèse des avis, mais être
le véritable garant de la qualité du processus de
concertation. En d’autres termes, ce contrôle de
qualité doit également refléter le caractère démocratique
du processus, à savoir la justesse des
informations de départ, la validation et la cohérence