Daniel Kaplan - Portail documentaire du Ministère de l'Ecologie

Quels impacts des techniques numériques dans le champ
du ministère de l’Équipement, des Transports et du Logement
seconde dans un rayon de 20 km et sa version
802.16e pourrait concurrencer le téléphone portable
de 3 ème génération. Ainsi se crée une logique de
réseaux, de la distance, qui relie deux de nos poches
ou le clavier à notre imprimante, à celle qui sépare
notre téléphone portable de tout point du monde.
La baisse continue des coûts de communication
numérique accentuera cette logique de réseau en
incitant à interconnecter tous les objets entre eux et
avec nos terminaux fixes ou mobiles. L’informatique
en 2000, c’était quelques centaines de millions
d’ordinateurs, en majorité isolés quand il s’agissait
d’équipements domestiques. Dans le paysage de
2010, plusieurs milliards d’objets informatisés
échangent des données par Internet.
Ces évolutions introduisent une possibilité
nouvelle, la continuité des moyens de communication,
et réveillent une vieille aspiration de
l’homme, l’ubiquité. Il ne s’agit évidemment pas de
l’ubiquité de présence physique mais d’une ubiquité
d’intervention : où que l’on soit, être capable de
communiquer avec qui l’on veut, d’exploiter des
ressources situées aussi bien chez soi qu’à son
bureau, pouvoir agir à différents endroits autres que
celui où l’on se trouve. Les relations spatiotemporelles
s’en trouvent modifiées.
Cette ubiquité d’intervention suppose que soit
réalisée une continuité entre nos différents moyens et
modes de communication, fixes et mobiles. Ce n’est
pas encore vraiment le cas. Il est frappant de
constater que les opérateurs de télécommunication
ont tous segmenté leurs métiers dans une logique de
rationalisation managériale et surtout de valorisation
boursière : des filiales différentes gèrent les
offres de téléphonie fixe, de téléphonie mobile et
d’accès à Internet, voire d’accès aux zones desservies
à haut débit sans fil par Wi-Fi. Les offres combinées,
permettant d’exploiter à chaque endroit le type de
réseau disponible le mieux adapté, ne sont apparues
que récemment et de façon timide 20 . Pourtant c’est la
voie que devront emprunter les opérateurs pour se
placer dans la logique du consommateur, condition
essentielle au succès de toute innovation, c’est-à-dire
de son appropriation par la société. Les tarifications
devront également évoluer. Les obstacles réglementaires
éventuels devront être levés.
❑ Quelles seront les conséquences pour le champ du
ministère ?
– La domotique, si elle se développe, sera une télédomotique,
commandée à distance, d’où une
interférence accrue entre lieux de vie différents.
– Cette interférence sera accrue par l’ubiquité
d’action, ce qui modifiera la localisation dans le
temps d’une journée et dans l’espace de nos
actions, accroissant les interférences et les imbrications
des sphères de vie familiales, professionnelles,
ludiques, sociales…
– Des lieux de communication, transaction,
échanges divers vont structurer les espaces urbains
et péri-urbains, donnant des vocations nouvelles
d’agora à des gares, des stations services, des
centres commerciaux mais aussi des véhicules de
transport public, des autoroutes. Des relations
nouvelles vont s’établir entre personnes en
situation de mobilité – train, voiture – et des lieux
privés, marchands ou administratifs fixes.
– Des téléactivités fixes ou mobiles se développeront
dans les sphères marchandes et non marchandes,
influençant les horaires de déplacement.
Cette continuité de communication pourrait
être exploitée pour :
– favoriser les déplacements multi-modaux réduisant
les portions de trajets réalisés en voiture
particulière ;
– accroître l’attractivité des transports en commun,
lieux de vie, de télétravail ou de télétransactions,
donc de temps revalorisé, avec une sécurité civile
améliorée par les relations sans fil entre personnels
de train dans les voitures et avec les services non
roulants ;
– désynchroniser des activités et donc des déplacements.
L’administration devra apprendre à apporter à
ce citoyen mobile des réponses avec autant de
réactivité que les télé-services marchands, à toute
heure et en tout lieu.
2. Connexion permanente et hauts débits
Plusieurs solutions sont en compétition pour
fournir des connexions à haut débit. Celles-ci sont
essentielles :
– pour les entreprises et administrations et elles
conditionnent donc l’attractivité des territoires
pour les acteurs économiques et les employeurs ;
– pour les particuliers, car la richesse et la
commodité des services apportés par Internet sont
directement liées au haut débit et au fait que celuici
permet une connexion permanente dans des
conditions a priori économiques, ce qui
bouleverse les usages ;
– pour la collectivité car le télétravail est
conditionné par les possibilités de connexion à
haut débit.
Sur ce dernier point, il est typique qu’une
entreprise suisse de taille moyenne vienne dans une
étude préalable lier, à la disponibilité de l’ADSL, sa
décision de préparer une généralisation dans les
prochains mois du télétravail. La forme adoptée est
essentiellement une présence alternée 3 jours-
2 jours entre bureau et domicile.
20 À ce sujet, il faut suivre l’initiative Bluephone de BT, téléphone unique exploitant selon le lieu les lignes fixes et mobiles et accédant au courrier
électronique, commercialisé sans doute avec Vodaphone en 2004, entraînant la création d’une Fixed-to-Mobile Convergence Alliance.
337