Daniel Kaplan - Portail documentaire du Ministère de l'Ecologie
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Quels impacts <strong>de</strong>s techniques numériques dans le champ<br />
<strong>du</strong> ministère <strong>de</strong> l’Équipement, <strong>de</strong>s Transports et <strong>du</strong> Logement<br />
était encore <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 %. Selon Médiamétrie,<br />
seulement 3,7 millions <strong>de</strong> Français utilisaient chez<br />
eux ou au travail Internet, ce qui entretenait <strong>de</strong>s<br />
commentaires récurrents niant la réalité <strong>de</strong> toute<br />
révolution numérique. Dans ce contexte, il était<br />
tentant d’ironiser sur les prévisions affichées par<br />
IDC, selon lesquelles la population mondiale<br />
accédant à Internet allait passer <strong>de</strong> 142 millions <strong>de</strong><br />
personnes en 1998 à 200 millions en 1999, au double<br />
en 2002 et atteindrait 502 millions en 2003.<br />
Malgré l’autorité <strong>de</strong> ceux qui le professaient en<br />
France, nous combattions résolument en 1999 le<br />
paradigme négatif selon lequel Internet ne progresserait<br />
que lentement et le commerce électronique<br />
resterait longtemps une dangereuse vue <strong>de</strong> l’esprit.<br />
Nous misions sur le fait que le nombre croissant<br />
d’enfants et d’adolescents formés à l’exploitation <strong>du</strong><br />
réseau était porteur d’une brusque accélération <strong>de</strong> sa<br />
pratique, liée à une plus forte appropriation et à <strong>de</strong>s<br />
exigences différentes lorsque cette génération allait<br />
déferler sur le marché. Nous étions aussi persuadés<br />
que les entreprises ne pouvaient faire l’économie <strong>de</strong>s<br />
avantages que procurait la chute <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong><br />
transaction. Et que les nombreux échecs <strong>de</strong>s<br />
tentatives d’exploitation <strong>du</strong> numérique, qui alimentaient<br />
l’ironie <strong>de</strong>s sceptiques, constituaient la maladie<br />
infantile d’une mutation en cours, où l’on<br />
commence toujours par mal appliquer <strong>de</strong>s moyens<br />
nouveaux pour repro<strong>du</strong>ire le passé au lieu d’innover.<br />
Toutes les prévisions que nous défendions se sont<br />
réalisées. Depuis décembre 2002, plus d’un terrien sur<br />
dix navigue peu ou prou sur Internet, soit près <strong>de</strong> 650<br />
millions <strong>de</strong> personnes (Nielsen/NetRatings, Nua). Le<br />
réseau a cessé d’être un phénomène marginal, même<br />
si l’on admet <strong>de</strong>s estimations plus pru<strong>de</strong>ntes, 514<br />
millions « seulement », selon Médiamétrie ! La France<br />
compte plus <strong>de</strong> 14 millions d’internautes actifs (juin<br />
2004), avec un taux <strong>de</strong> pénétration encore inférieur à<br />
la moyenne européenne.<br />
Conséquence <strong>de</strong> cette expansion, les internautes<br />
américains ne sont plus majoritaires <strong>de</strong>puis<br />
1998, année où ils représentaient encore 44 % <strong>du</strong><br />
total (IDC).<br />
La féminisation <strong>de</strong>s usagers d’Internet constitue<br />
une autre tendance importante qui influence les<br />
usages. La progression <strong>de</strong>s accès à haut débit ouvre<br />
la voie à <strong>de</strong> nouvelles applications. Le haut débit<br />
progresse actuellement encore plus vite que le<br />
téléphone portable, il n’a mis que trois ans et <strong>de</strong>mi<br />
au lieu <strong>de</strong> cinq pour passer <strong>de</strong> 10 millions <strong>de</strong> lignes<br />
à 100 millions 19 au début <strong>de</strong> 2004.<br />
19 Point Topic, Ovum, World Broadband Statistics: Q3 2003.<br />
VII. Un traitement quantitatif<br />
<strong>de</strong>s variables<br />
Nous avons tenté d’appliquer une métho<strong>de</strong><br />
dérivée <strong>de</strong> l’analyse structurelle pour hiérarchiser les<br />
influences <strong>de</strong> toutes les variables que nous avons<br />
i<strong>de</strong>ntifiées, en distinguant <strong>de</strong>s variables dites clefs ou<br />
motrices. Ce sont celles qui font évoluer le système<br />
et qui méritent donc le plus d’attention. Anne <strong>de</strong><br />
Beer et Gérard Blanc, qui ont assumé cette partie <strong>de</strong><br />
l’étu<strong>de</strong>, ont été obligés, pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong><br />
faisabilité, <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> presque moitié, en opérant<br />
<strong>de</strong>s regroupements, le nombre <strong>de</strong>s 151 variables<br />
répertoriées dans notre étu<strong>de</strong>. On a distingué les<br />
variables internes qui décrivent les activités <strong>du</strong><br />
MELT et les variables externes qui définissent le<br />
contexte général et ses diverses composantes.<br />
L’analyse structurelle reste avant tout une<br />
démarche qui con<strong>du</strong>it à renouveler la réflexion sur<br />
un ensemble <strong>de</strong> sujets <strong>de</strong> la société future, à explorer<br />
les possibles et non à fixer un avenir dans <strong>de</strong>s<br />
prévisions à prendre au pied <strong>de</strong> la lettre.<br />
La liste <strong>de</strong>s dix variables qui influenceraient le<br />
plus le système, sont indiquées dans l’encadré n° 2.<br />
Les cinq domaines d’intervention <strong>du</strong> ministère,<br />
qui seront le plus influencés par l’exploitation faite<br />
<strong>de</strong>s NTIC, seraient :<br />
– la planification urbaine,<br />
– l’ingénierie <strong>de</strong> la construction,<br />
– l’innovation dans les services <strong>de</strong> transports,<br />
– la maîtrise <strong>du</strong> trafic,<br />
– ainsi que le soutien aux transports collectifs.<br />
Viennent ensuite les problèmes <strong>de</strong> l’eau et <strong>du</strong><br />
génie urbain, le développement <strong>de</strong>s activités touristiques,<br />
la conception et la gestion <strong>de</strong>s infrastructures<br />
<strong>de</strong> transport, la prévention <strong>de</strong>s risques naturels et<br />
technologiques et leur gestion, la maîtrise <strong>de</strong>s<br />
pollutions et <strong>de</strong>s nuisances (cf. encadré n° 3)<br />
Nous sommes très conscients <strong>de</strong> la fragilité <strong>de</strong><br />
ces conclusions pour <strong>de</strong>ux raisons. D’une part, en<br />
raison <strong>de</strong> l’éten<strong>du</strong>e <strong>du</strong> problème, <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong><br />
variables et <strong>de</strong>s moyens relativement mo<strong>de</strong>stes<br />
accordés à cette partie <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> à laquelle il aurait<br />
fallu y consacrer plusieurs mois. D’autre part,<br />
l’analyse structurelle reste avant tout une démarche<br />
qui con<strong>du</strong>it à renouveler la réflexion sur un<br />
ensemble <strong>de</strong> sujets <strong>de</strong> la société future, à explorer les<br />
possibles et non à fixer un avenir dans <strong>de</strong>s prévisions<br />
à prendre au pied <strong>de</strong> la lettre.<br />
Ces précautions oratoires prises, nous<br />
constatons que les résultats se retrouvent assez<br />
largement dans les conclusions que nous avons<br />
tirées par la suite.<br />
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