Daniel Kaplan - Portail documentaire du Ministère de l'Ecologie

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La question politique est donc de savoir si on
laisse le marché créer des zones d’usages pauvres,
qui seront en général des territoires déjà défavorisés
ayant besoin d’un désenclavement. Une volonté
d’aménagement équitable du territoire peut trouver
des solutions pour éviter cette ségrégation. Le
problème est de rechercher les solutions les plus
adaptées dans une situation évolutive, sans
hypothéquer l’avenir. Il ne suffit pas d’adopter une
technique et de l’appliquer massivement, des échecs
l’ont montré. La solution sera sans doute à trouver
dans un couplage de différentes techniques, selon
des dosages dépendant des caractéristiques locales.
La panoplie est large, de l’ADSL par voie filaire
téléphonique au satellite, sans oublier le câble des
télé-opérateurs, les différents standards sans fil (Wi-
Fi, WiMax, Mobile-Fi, etc.) et les courants porteurs
qui sont particulièrement prometteurs, quoique mal
pris en compte en France pour des raisons de court
terme. L’expérience de Pau qui démarre au
printemps 2004, est un champ d’expérimentations
intéressant, tout comme celle de la Vendée par
exemple, qui compare différentes solutions…
❑ Quelles seront les conséquences pour le champ du
ministère ?
– Il est important d’étudier le potentiel et les limites
des combinaisons de ces techniques en dehors des
cadres d’influence d’opérateurs et de lobbies qui
sont juges et parties, en comparant les expériences
françaises et les réalisations de nombre de pays, de
la Corée ou du Japon à l’Italie, l’Espagne ou la
Suisse.
3. Continuité entre applications et systèmes
d’information
La continuité des communications suppose
qu’il y ait passage facile et insensible pour le client
entre réseaux de différents types ou/et de différents
opérateurs. Plus généralement, les effets réseaux que
nous avons signalés, potentiellement créateurs de
valeur, supposent qu’il n’y ait évidemment pas de
discontinuité entre systèmes d’information et que
des applications distinctes puissent converser
ensemble. Aussi tous les outils d’interopérabilité,
dont c’est précisemment la fonction d’assurer ces
passages faciles, vont jouer un rôle critique et
méritent une attention particulière.
Parmi ces outils, les Web Services occupent une
place de choix. Le nom de ces services Web est
particulièrement mal choisi car ce ne sont pas des
services en ligne sur des sites du Web, comme on le
croit souvent. Il s’agit de logiciels assurant la
communication selon le protocole Internet entre
des applications informatiques ou des systèmes
informatiques différents (cf. encadré n° 4). Les
services Web peuvent aider à créer une cohérence
André-Yves Portnoff
entre les systèmes d’information différents de
plusieurs entreprises, par exemple celui d’un
donneur d’ordres et ceux de ses fournisseurs. Cette
cohérence est également recherchée en interne dans
nombre de groupes héritiers de systèmes informatiques
hétéroclites et d’applications qui ne
communiquent pas entre elles.
❑ Conséquences pour le champ du ministère ?
– Ces services Web pourraient aider des administrations
à mutualiser leurs données, ce qui est
essentiel non seulement pour simplifier certaines
procédures, mais aussi pour mieux gérer des
situations complexes, évolutives, comme un
accident, la détection et l’exploitation de signaux
avant-coureurs d’une catastrophe sanitaire,
technologique, écologique… nécessitant la prise
en compte d’un large éventail de données pardessus
les barrières administratives.
Cisco exploite ces possibilités avec ses clients,
en rendant accessibles chez eux derrière leur coupefeu,
des applications qui se trouvent en réalité chez
lui. La SBE Groupe Banques Populaires, qui
fabrique et distribue des produits de crédit, a pu
déployer en deux ans ses offres sur les sites de
nombreux partenaires, grâce aux Web Services.
Ceux-ci lui ont permis, estime-t-elle, d’économiser
plus de 50% de ses coûts d’adaptation et de maintenance.
Elle a pu adapter ses offres à chaque contexte
de vente : outre ses propres portails internes et son
centre d’appel téléphonique, les portails Intranet de
grandes entreprises, les sites d’enseignes de distribution,
de fabricants de matériels ou des
fournisseurs de services, Orchestra Networks est
l’un des acteurs français très actifs à promouvoir les
Web Services.
❑ Conséquences pour le champ du ministère ?
– Différentes administrations pourraient ainsi
rassembler dans des guichets uniques numériques
personnalisables des données et des liens correspondant
à la logique de consultation du citoyen
administré et non à celle des découpages administratifs,
d’où un gain de temps, une économie pour
tous et une plus grande efficacité administrative
avec moins de déplacements physiques.
– La gestion des chantiers se trouverait également
facilitée, avec une réduction des stocks, des encours
et des immobilisations financières, comme
le prouve le fonctionnement de la société Dell.
– La gestion des moyens de l’administration serait
améliorée par les interconnexions entre systèmes
d’information et éventuellement la constitution
de sortes de criées virtuelles pour diriger les tâches
vers les organismes, départements ou équipes les
mieux placés. La détection précoce et la gestion
des crises s’en trouveraient facilitées.