Daniel Kaplan - Portail documentaire du Ministère de l'Ecologie

Impacts des nouvelles technologies d’information sur les métiers de l’équipement
relevant de sa tutelle, l’Atelier s’est quelque peu
écarté des organigrammes existants, puisqu’il a
adopté une classification qui prend parfois « en
écharpe » les directions administratives, les secteurs
économiques traditionnels et les professions.
Ainsi a-t-il été estimé qu’au regard des technologies
d’information, la conception de projets, la
réalisation et la gestion d’ouvrages présentent des
similitudes qui l’emportent sur les différences de
nature des objets à construire : routes, bâtiments,
ouvrages d’art ou « systèmes » (de transport, de
navigation, etc.). La ville et sa complexité, en
revanche, ont paru constituer un monde à part. Les
transports (et leur imbrication de plus en plus
poussée avec la logistique) posent des problèmes
complexes que l’Atelier a préféré laisser se décanter
sans intervenir prématurément dans leur classification
en catégories. Cette option pourra être révisée
par la suite.
Les activités dont le caractère horizontal est
déjà affirmé (normes, réglementation, gestion de la
qualité, diffusion des données publiques, etc.), sont
restées comme elles le sont actuellement, c’est-à-dire
horizontales.
On a ainsi abouti à distinguer 37 lignes
représentant les différents champs d’activités entrant
(en totalité ou en partie) dans la compétence des
services du ministère de l’Équipement et/ou exercées
par les entreprises et services placés sous leur
« tutelle ». Ces lignes sont elles-mêmes regroupées en
quinze grands domaines d’activités homogènes.
Une nomenclature des technologies
d’information
Décliner les technologies de l’information
d’une manière qui soit pertinente pour appréhender
leurs applications aux champs de l’Équipement, a
abouti parallèlement à une classification également
spécifique qui risque parfois de dérouter les
chercheurs spécialisés en informatique, mais qui est
pertinente pour les applications considérées.
21 catégories de technologies de l’information
ont été réparties en 6 groupes :
– organisation et méthodes,
– structuration des données,
– simulation,
– intelligence artificielle, modèles de représentation,
systèmes experts,
– « control process », chantiers, production
– services de télécommunication.
Les experts ont été invités à quantifier
et à confronter leurs jugements
Il a été demandé aux experts de quantifier leurs
avis en choisissant, pour chaque technologie, une
note comprise entre 0 et 4 :
– « 0 » signifie que la technologie d’information
considérée ne concerne pas le champ d’activité
d’équipement ;
– « 1 » signifie que la technologie d’information
considérée concerne le champ d’activité d’équipement,
mais seulement autant que l’ensemble, ou
la moyenne des activités économiques, techniques
ou culturelles, et pas davantage ;
– « 2 » signifie que la technologie d’information
considérée concerne le champ d’activité d’équipement
« de manière très importante » ;
– « 3 » signifie que la technologie d’information
considérée joue un rôle « stratégique » sur ce champ
d’activité.
Alors que le sens des notes 0, 1 et 2 ne soulève
guère d’interrogations, la signification de la note 3
est plus complexe. Dans certains cas, elle signifie que
l’activité concernée ne peut (ou ne pourra) plus être
exercée comme elle l’était auparavant, le recours à la
technologie d’information en cause étant devenu
indispensable et sa maîtrise désormais déterminante.
Parfois, elle signifie que le contrôle
monopolistique d’une application de cette technologie
offrirait à ses détenteurs une position
dominante sur le marché. Parfois, elle peut signifier
que les laboratoires disposent déjà de solutionsmiracles
et qu’une course industrielle est sur le point
de s’engager. Pour illustrer ce que peuvent être des
cas qualifiés de « stratégiques », on citera :
– les systèmes de réservation et de billetterie, tels que
« Socrate », qui a jeté la SNCF dans des difficultés
financières et a gravement dégradé son image dans
le public,
– les systèmes de réservation des correspondances
aériennes (« Sabre », « Système one », etc.) qui
étaient la propriété de compagnies américaines et
leur assuraient automatiquement un meilleur
remplissage de leurs appareils au détriment de
leurs concurrents,
– les systèmes d’exploitation d’ordinateur détenus
par Microsoft, qui équipent 85 % des ordinateurs
personnels de par le monde et assurent à cet
éditeur de logiciels un poids quasi discrétionnaire
sur les fabricants.
En somme, la note 3 signale qu’il se passe quelque
chose de crucial, dont le diagnostic reste à poser.
Après débat, les notes ont été uniformisées. Les
résultats obtenus n’ont aucune prétention à l’objectivité.
Il s’agit d’avis d’experts. D’avis collectifs et
consensuels.
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