Daniel Kaplan - Portail documentaire du Ministère de l'Ecologie

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protégés (VPN), sont donc essentielles. Le
commerce électronique ne peut se passer d’elles et la
notion de tiers de confiance est centrale. Mais audelà
des techniques, les États doivent veiller à ce
qu’aucun opérateur n’abuse de sa position au
détriment des citoyens, des organisations et du
fonctionnement même de l’administration.
Ces abus peuvent être le fait de quatre
catégories d’acteurs :
– les producteurs de logiciels dont les codes de base
restent « propriétaires », donc confidentiels, par
opposition aux logiciels libres, en open source,
comme Linux ;
– les opérateurs de téléphone et de réseaux
numériques, capables de surveiller les transactions
et les déplacements des personnes ;
– les organismes financiers et tous gestionnaires de
cartes qui peuvent obtenir les mêmes renseignements
;
– les gestionnaires de systèmes d’authentification en
ligne.
❑ Conséquences pour le champ du ministère ?
– Un opérateur de réseaux numérique pourrait tenter
de commettre des indiscrétions, voire de perturber
le fonctionnement des services publics qui ont donc
à vérifier leurs protections et aussi les influences
économiques ou politiques éventuelles des actionnaires
d’opérateurs notamment étrangers.
• Microsoft ressort de toutes les catégories d’acteurs
évoqués plus haut, sauf une puisqu’il n’est pas
banquier. On sait que plusieurs administrations
occidentales, la française en particulier, évitent
d’utiliser des logiciels de Microsoft pour des
applications sensibles et le Japon a pris l’initiative
de proposer à la Chine et à la Corée du Sud, le 3
septembre 2003, le développement en commun
d’un système d’exploitation remplaçant Windows.
Le chinois Red Flag Software Co et le japonais
Miracle Linux Corp (filiale d’Oracle) viennent
d’annoncer la sortie prochaine d’Asianux avec la
prétention de remplacer en trois ans Windows
dans les applications administratives chinoises et
japonaises.
Microsoft a créé Passport, système d’identification
qui porte bien son nom et a suscité de
violentes réactions de ses concurrents regroupés
dans l’« Alliance pour la liberté » (Sun, IBM...).
L’Alliance préconise un système collectif sans
banque de données centralisée, contrôlée par un seul
acteur. L’objectif : fournir la même facilité que
Passport au cybernaute tout en protégeant son
intimité par un système distribué, non propriétaire,
où chaque site garde son identifiant propre et
échange seulement un code. Chaque site « fédéré »
garde donc son fichier client. Microsoft a fait marche
22 http://sic.epfl.ch/SA/publications/FI02/fi-sp-2/sp-2-page3ag.html
André-Yves Portnoff
arrière sur Passport et prépare pour 2006 un système
s’exploitation connu sous le nom code « Longhorn »
pour succéder à Windows XP. Il est soupçonné de
contenir des dispositifs pouvant porter atteinte à la
vie privée ou à l’autonomie des utilisateurs.
❑ Conséquences pour le champ du ministère ?
– Derrière ces préparatifs, se profile le concept d’une
privatisation de cartes d’identités numériques qui
seraient en même temps des cartes bancaires et des
dossiers de renseignements personnels éventuellement
très intimes, allant de la santé aux
mensurations. Comment éviter la commercialisation
de données privées ? Qui est légitime pour
jouer le rôle de tiers de confiance ? C’est une
question clef qui appelle un débat politique et la
définition d’une stratégie au niveau national et
européen. La seule riposte efficace passe
probablement par une promotion active des
logiciels libres.
7. Traçabilité et localisation
Les techniques de localisation se développent
avec la miniaturisation et la réduction des coûts des
systèmes du type GPS (ou Galileo). Ils peuvent être
exploités dans tous les mobiles, voire même par les
piétons22 . Par ailleurs, la traçabilité des objets est
facilitée par la diffusion des codes à barre et pourrait
être renforcée par des étiquettes électroniques
émettant un signal radio. La RFID (Radio Frequency
IDentification) utilise la communication par radio
fréquence. Un marqueur RFID contient un code de
produit électronique (EPC) unique stocké dans une
micro-puce, qui peut être identifié par un lecteur sans
contact à plusieurs mètres de distance, par exemple au
passage d’un péage. L’enjeu des promoteurs, l’Auto-
ID Center du MIT (Massachussets Institute of
Technology) notamment, est de placer sur les objets
des étiquettes pour réduire tous les problèmes
d’inventaires, d’approvisionnement, de suivi en temps
réel, de pertes lors des livraisons. Les efforts actuels
visent à commercialiser des lecteurs à moins de 20 $ et
des étiquettes à 5 centimes. Des acteurs aussi
importants que Gillette, Wal-Mart, Michelin (pour
informer l’ordinateur de bord sur l’état des pneumatiques),
se sont lancés depuis 2002-2003 dans des
essais qui sont suivis de près par toute la distribution.
❑ Conséquences pour le champ du ministère ?
– Localisation et traçabilité ont des enjeux considérables
en matière de sécurité des biens et des
personnes comme pour la réduction des coûts liés
aux délais, à la gestion des stocks et des flottes.
Toute amélioration de la logistique renforce la
compétitivité de l’ensemble de l’économie.
– Localisation et traçabilité sont nécessaires pour
que le ferroviaire puisse reprendre des parts de
marché en fret aux transporteurs routiers.