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chronique des arts et de la curiosité, année 1877 - World eBook ...

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,\ Du discours prononcé par M. Cliampfleury<br />

au convoi d'Henry Monnier, nous détachons<br />

ce qui a trait au souvenir du <strong><strong>de</strong>s</strong>sinateur,<br />

à pi opos d'un portrait <strong>de</strong> Ji''"= Lafarge<br />

<strong>et</strong> d'une exposition proj<strong>et</strong>ée <strong><strong>de</strong>s</strong> peintures,<br />

aquarelles <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sins <strong>de</strong> Fauteur <strong><strong>de</strong>s</strong> Scènes<br />

popul(ii/-e:i :<br />

« Henry Monnier, dit ^I. Cliauiplleury, me contait<br />

que, passant à Montpellier, il l'ut pris du dé-<br />

sir <strong>de</strong> voir dans sa prison une femme qui avait<br />

excité <strong>la</strong> sensibilité d'une bonne moitié <strong>de</strong> <strong>la</strong> na-<br />

Lioa, quoitpi'elle eût eaqjoisonné son mari à p<strong>et</strong>i-<br />

tes doses. — Prenez gar<strong>de</strong>, dit le directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

prison à l'artiste qui vou<strong>la</strong>it faire le portrait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

prisonnière, tout mou persouuel <strong>et</strong> tous les gens<br />

du pays sont sous le cliarme ; au <strong>de</strong>hors, le soir,<br />

les jeunes gens donnent <strong><strong>de</strong>s</strong> séréna<strong><strong>de</strong>s</strong> à li con-<br />

damuée ;<br />

au <strong>de</strong>dans, les sœurs <strong>de</strong> charité l'accablent<br />

<strong>de</strong> prévenances. Vous seriez enguir<strong>la</strong>ndé<br />

comme les autres, monsieur.<br />

« Henry Monnier promit au directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> piison<br />

<strong>de</strong> lui connnuidquer ses réelles impressions<br />

au sortir <strong>de</strong>. sa visite à <strong>la</strong> charmeuse. Ses impressions<br />

se réduisaient en un portrait froid, vrai,<br />

exact, iuilexible, <strong>de</strong> rem[)oisonueuse. Le peintre<br />

ne s'était pas <strong>la</strong>issé « enguir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>r » par <strong>la</strong> eomédienue.<br />

« On- verra prochainement, je l'espère, ce portrait<br />

<strong>et</strong> bien d'autres <strong><strong>de</strong>s</strong> plus intéressants dans<br />

une exposition que ne doivent pas manquer <strong>de</strong><br />

faire les amis <strong>de</strong> l'artiste. Ce jour là l'opiniou sur<br />

l'ensemble <strong>de</strong> l'œuvre d'Henry Monnier se modiherà,<br />

grâce à ses <strong><strong>de</strong>s</strong>sins.<br />

« Ce ([u'il <strong>la</strong>isse <strong>de</strong> portraits inédits <strong>de</strong> notables<br />

<strong>de</strong> tout ordre, avec <strong><strong>de</strong>s</strong> qualités que M. Ingres<br />

eût admirées, est considérable. Toujorrs l'homiue<br />

travail<strong>la</strong>it, toujours il prenait <strong><strong>de</strong>s</strong> notes, toujours<br />

il étudi-dt les honunes avec uu crayon sur, un<br />

crayon <strong>de</strong> maître. •<br />

M. Cliamptleury, qui fut Tanii d'Henry Monnier<br />

<strong>et</strong> qui le vit beaucoup dans ces <strong>de</strong>rnières<br />

<strong>année</strong>s, ne s'en tiendra pas à ce discours. Le<br />

conteur admirait vivement les triples facultés<br />

du peintre, du comédien, <strong>de</strong> Fauteur dramatique<br />

<strong>et</strong> il m<strong>et</strong> en ordre une importante biogt^apliie<br />

préparée <strong>de</strong>puis longtenq^s sur Henry<br />

Monui r.<br />

,\ A <strong>la</strong> vente <strong>de</strong> l'atelier <strong>de</strong> M. Dilipliard,<br />

le Musée <strong>de</strong> Rouen a l'ait l'acquisition du tableau<br />

: Le Printemps un Cmerière , pour <strong>la</strong><br />

somme <strong>de</strong> 800 francs. Le Musée [)ussédait déjà<br />

<strong>la</strong> Mc<strong>la</strong>ncolie. du même cirtiste.<br />

NÉGROLO GÏE<br />

Henry Monnier est mort à Paris, dans <strong>la</strong><br />

nuit du 2 au '3 janvier. I' était âgé <strong>de</strong> soixantedix-huit<br />

ans. La Gaz<strong>et</strong>te put^liera un travail<br />

<strong>de</strong> M. Champflenry sur ce satiriste original,<br />

qui se servit, avec un égal bonheur, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

idume <strong>et</strong> du crayon. Ib'ury Momuer a produit<br />

ET DE LA CURIOSITE H<br />

un certain nombre d'œuvres sérieuses <strong>et</strong> peu<br />

connues du public, <strong>de</strong> j)ortraitâ surtoui, (jui<br />

méritent <strong>de</strong> User l'attention.<br />

M. Alfred Sensier, ancien chef <strong>de</strong> l)ureau au<br />

ministère <strong>de</strong> l'intérieur, vient <strong>de</strong> mourir à<br />

Fàge <strong>de</strong> soixante <strong>et</strong> un ans. Ce<strong>la</strong>it un amateur<br />

distingué <strong>et</strong> un ar<strong>de</strong>nt collectioimeur. Il<br />

était l'ami <strong>de</strong> Th. Rousseau, dont il a raconté<br />

<strong>la</strong> vie, <strong>et</strong> <strong>de</strong> François Mill<strong>et</strong>, sur lequel il écri-<br />

vait uiu^ imli'ce quand <strong>la</strong> mort est venue le<br />

surprendre.<br />

Un <strong><strong>de</strong>s</strong> maîtres <strong>de</strong> <strong>la</strong> lithographie , M.<br />

Alexandre Coll<strong>et</strong>te, vient <strong>de</strong> mourir à Paris,<br />

à Fàge <strong>de</strong> soixante-<strong>de</strong>ux ans.<br />

M. Coll<strong>et</strong>te s'était exclusivement consacré à<br />

<strong>la</strong> peinture dans les <strong>de</strong>rnières aimées <strong>de</strong> sa<br />

vie. Ses tableaux, entre autres un portrait<br />

<strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite lille, avaient été remarqués aux expositions.<br />

M. CoUctle él.ul né à Arras.<br />

CORRESPONDANCE D'ANGLETERRE<br />

Le nouvel au a été dignement inauguré par <strong>la</strong><br />

RoyalAcn<strong>de</strong>my, qui, sinvaut son usage <strong><strong>de</strong>s</strong> hint<br />

<strong>de</strong>rnières <strong>année</strong>s, a fait chez <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers une<br />

abondante récolte <strong>de</strong> chefs-d'œuvre <strong><strong>de</strong>s</strong> anciens<br />

peintres tant ang<strong>la</strong>is (pi'étrangers. Si l'Exiiositiou<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong> hiver est moins bril<strong>la</strong>nte que quelques-unes<br />

qui Font précédée, c'est qu'il faut se rendre<br />

compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> concurrence dans le même champ<br />

que le South Kensmgton Mmeiun offre à <strong>la</strong><br />

Royal Aca<strong>de</strong>my. D'ailleurs, les autorités <strong>de</strong> l'.k-«<strong>de</strong>my<br />

n'ont rien à se reprodier. car parmi les<br />

trois cents tableaux réunis dans leurs salles, il y<br />

en a au moins une cinquantaine qui, sans contredit,<br />

sont d'exceUeuts spécimens <strong><strong>de</strong>s</strong> maîtres. A un<br />

point <strong>de</strong> vue général, c'est d'abord Van Dyck <strong>et</strong><br />

ensuite Raehurn qui font les honneurs <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

exposition. Du premier il n'y a pas moins <strong>de</strong> onze<br />

tableaux, <strong>et</strong> presque tous bous, <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'Ecossais<br />

douze. De l'un <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'autre, twus, sauf un, sont<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> portraits, <strong>et</strong> d est à <strong>la</strong> fois utile <strong>et</strong> intéressant<br />

d'étudier les procédés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux maîtres nés à <strong>de</strong>ux<br />

siècles <strong>de</strong> distance <strong>et</strong> sous <strong><strong>de</strong>s</strong> influences entièrement<br />

ddférentes.<br />

De tous les tableaux <strong>de</strong> Van Dyck ici exposés, il<br />

u'y en a pas un qui surpasse dans sa pose majestueuse<br />

le Portrait du duc <strong>de</strong> Rickmoiid, le partisan<br />

dévoué <strong>de</strong> son parent Charles l^r. Ce portrait, qui<br />

a été gravé plusieurs fois, représente le duc <strong>de</strong>bout,<br />

<strong>la</strong> main appuyée sur <strong>la</strong> tête d'unJévrier. Il<br />

est habillé en noir, lé pourpoint <strong>et</strong> le manteau<br />

étant également <strong>de</strong> soie, avec les rctl<strong>et</strong>s que l'artiste<br />

savait rendre avec une si rare finesse. Jamais<br />

Van Dyck ua mieux réussi, sans toutefois se faire<br />

courtisan, à saisir c<strong>et</strong>te expression <strong>de</strong> foi «hevale-

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