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chronique des arts et de la curiosité, année 1877 - World eBook ...

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370 LA CHRONIQUE DES ARTS<br />

ce rapport; Chassemy, où l'on a trouvé toutes les<br />

pièces d'un char enterré avec son possesseur, est<br />

loin encore d'avoir donné tout ce qu'il peut receler ;<br />

<strong>et</strong>, grâce aux soins intelligents <strong>de</strong> M. Moreau,<br />

qui a fait suivre <strong>et</strong> mener les fouilles <strong>de</strong> nibnière<br />

à ne rien <strong>la</strong>isser échapper <strong>et</strong> à ne rien <strong>la</strong>isser à y<br />

trouver après lui, les noms <strong><strong>de</strong>s</strong> cim<strong>et</strong>ières <strong>de</strong> Sablonmères<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> Caranda ont pris p<strong>la</strong>ce dans l'érudition<br />

<strong>et</strong> sont maintenant connus <strong>de</strong> tous ceux<br />

qui s'occupent d'archéologie.<br />

Avec l'époque Gallo-Romaine, nous entrons dans<br />

le domaine <strong>de</strong> l'art. Il suffit ici d'indiquer sommairement<br />

les matières principales. Ce sont : le<br />

fameux camp <strong>de</strong> Vermand, près <strong>de</strong> Saint-Quentin;<br />

les bornes milliaires <strong><strong>de</strong>s</strong> anciennes routes romaines<br />

avec leurs inscriptions itinéraires; les antiquités<br />

trouvées à toute époque sur l'emp<strong>la</strong>cement<br />

voisin <strong>de</strong> Soissons qu'on désigne sous le<br />

nom <strong>de</strong> Château d'albâtre <strong>et</strong> auquel <strong>la</strong> ville<br />

<strong>de</strong>vrait absolument consacrer quelques <strong>année</strong>s <strong>de</strong><br />

fouilles régulières, méthodiques <strong>et</strong> complètes, pour<br />

en avoir le secr<strong>et</strong> <strong>et</strong> enrichir son musée ; les vases<br />

<strong>de</strong> bronze <strong>de</strong> Gou<strong>de</strong><strong>la</strong>ncourt-lès-Pierrepont ; les<br />

restes du théâtre antique <strong>de</strong> Soissons ; les antiquités<br />

<strong>de</strong> Nizy-le-Comte <strong>et</strong> les mosaïques <strong>de</strong> B<strong>la</strong>nzy.<br />

Ces différents suj<strong>et</strong>s sont traités par M. Fleury en<br />

homme qui connaît à <strong>la</strong> fois les monuments euxmêmes<br />

<strong>et</strong> ce qu'on en a écrit.<br />

Quelquefois même il aurait pu se départir <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

quelques opinions antérieures qu'il aurait été<br />

meilleur <strong>de</strong> ne pas répéter. Il est bon <strong>de</strong> tenir<br />

compte <strong><strong>de</strong>s</strong> autres <strong>et</strong> <strong>de</strong> s'en servir, mais après<br />

examen.<br />

Ces quelques observations passent donc par<strong><strong>de</strong>s</strong>sus<br />

<strong>la</strong> tête <strong>de</strong> M. Fleury pour aller à leurs premiers<br />

auteurs <strong>et</strong> leur servir d'errata.<br />

Jamais le nom <strong>de</strong> B<strong>la</strong>nzy, dans quelque agréable<br />

situation qu'il puisse être, n'a pu venir <strong>de</strong><br />

B<strong>la</strong>nditiœ ; philologiquement il ne peut correspondre<br />

qu'à ime forme en iacum, <strong>et</strong> l'on trouve<br />

en eff<strong>et</strong> B<strong>la</strong>nciaciun dans les plus anciens documents.<br />

L'antéfixe <strong>de</strong> terre cuite trouvée en 1849 dans le<br />

débris du mail vers le bord gauche <strong>de</strong> <strong>la</strong> rive<br />

gauche <strong>de</strong> l'Aisne <strong>et</strong> maintenant conservéo au<br />

Musée <strong>de</strong> Soissons, n'offre pas le nom viesavorum.<br />

La lecture, pour être ancienne <strong>et</strong> avoir été trèsrépétée,<br />

n'en est pas moins fautive. La cinquième<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> sixième l<strong>et</strong>tres sont conjuguées <strong>et</strong> se lisent<br />

par<strong>la</strong> an, c'est-à-dire viesanorum... <strong><strong>de</strong>s</strong> Vesani. Ce<br />

peut être, comme si souvent, un nom <strong>de</strong> potier,<br />

mais, comme les l<strong>et</strong>tres, qui sont d'une certaine<br />

taille <strong>et</strong> dans une dimension épigraphique, ne sont<br />

pas imprimées, mais formées <strong>de</strong> fil<strong>et</strong>s <strong>de</strong> terre appliqués<br />

avant <strong>la</strong> cuisson, il se pourrait aussi que ce<br />

fût le fragment d'une inscription plus longue <strong>et</strong><br />

consacrée à l'édifice dont provenait ce p<strong>et</strong>it monument.<br />

La Société archéologique <strong>de</strong> Soissons, même<br />

M. Schuermans dans ses Siglesfigulins (Bruxelles<br />

1867, in-S", n» 2658) ont lu imvoi, une marque <strong>de</strong><br />

potier trouvée àCiiissy. Il n'y a pas là <strong>la</strong> moindre<br />

trace <strong>de</strong> nom gaulois ou inconnu; en se souvenant<br />

d'une loi bien, connue à propos <strong><strong>de</strong>s</strong> marques<br />

<strong>de</strong> potiers, dont les cach<strong>et</strong>s à imprimer n'étaient<br />

pas toujours renversés parle graveur, l'inscription<br />

est rétrogra<strong>de</strong> <strong>et</strong> se doit lire à l'envers, ce qui<br />

donne le nom très-simple <strong>et</strong> très-<strong>la</strong>tin <strong>de</strong> lOVINI,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrique <strong>de</strong> Jovin.<br />

Il aurait aussi mieux valu ne pas répéter l'inter-<br />

prétation trop courante qui voyait <strong><strong>de</strong>s</strong> fragments<br />

<strong>de</strong> flûtes dans les os percés <strong>de</strong> trous qu'on trouve<br />

si fréquemment dans les tombeaux. Les découvertes<br />

récentes <strong>de</strong> Pompeî ontapporté surce point<br />

une lumière indiscutable ; ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> charnières<br />

extérieures qui servaient à relier le couvercle à <strong>la</strong><br />

boîte <strong><strong>de</strong>s</strong> coffr<strong>et</strong>s ; le bois s'est consumé <strong>et</strong> l'on ne<br />

trouve plus que les charnières en os, <strong>et</strong> ce sont là<br />

les soi-disant fragments <strong>de</strong> flûtes, qui eussent été<br />

un instrument <strong>de</strong> musique bien cultivé dans l'an-<br />

tiquité.<br />

Enfin, l'inscrifjtion qui se trouve sous le fond<br />

carré dune p<strong>et</strong>ite bouieille <strong>de</strong> verre découverte à<br />

Saint-Clément, canton d'Aubenton, n'est pas si<br />

réfractaire qu'on a bien voulu le dire. On y lit en<br />

eff<strong>et</strong> CEVHODIA <strong>et</strong> dans un carré intérieur les <strong>de</strong>ux<br />

l<strong>et</strong>tres cr. La l<strong>et</strong>tre h montre que le nom <strong>la</strong>tin est<br />

<strong>de</strong> forme originaire grecque, <strong>et</strong> le nom <strong>de</strong> femme<br />

Evhodia est très-connu; il y a dans lesépîtres <strong>de</strong><br />

saint Paul aux habitants <strong>de</strong> Philippe uae Macédonienne<br />

<strong>de</strong> ce nom <strong>et</strong> l'Anthologie <strong>la</strong>tine <strong>de</strong> Burmann<br />

a donné , d'après l'inscription d'un columbarium<br />

romain <strong>de</strong> 1 voie <strong>la</strong>tine, l'cpitaphe d'une Lvhodia<br />

où figure son père Evhodus.<br />

Comme il n'y a pas lieu <strong>de</strong> lire Caia Evhodia<br />

qui ne se rapporterait pas à un sens, c'est<br />

du côté masculin qu'il faut comprendre l'inscrip-<br />

tion. Il ne serait pas ici à sa p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> citer les<br />

Evodos grecs, les Evodus, Evhodus <strong>et</strong> Evhodius<br />

<strong>la</strong>tins connus par les inscriptions ou les marques<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> potiers, mais il faut certainement lire gau<br />

EVHODiANi. Quant au ca, ce ne doit pas être l'abréviation<br />

ordinaire <strong>de</strong> civis romani, mais celle <strong>de</strong><br />

CRispi ou plutôt <strong>de</strong> CHRESTi; on connaît un<br />

Evhodus Crestus, potier (Schuermans, no2128).Le<br />

sens est donc :<br />

« <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrique <strong>de</strong> Caius Evhodianus<br />

Cr... », <strong>et</strong> il est remarquable que Montfaucon ait<br />

déjà donné, dans son Antiquité expliquée, V,<br />

p<strong>la</strong>nche 98 (Schuermans, n» 2127), <strong>la</strong> même<br />

inscription d'après une autre bouteille du même<br />

fabricant.<br />

Ce ne sont, comme on voit, que <strong><strong>de</strong>s</strong> minuties<br />

d'errata, <strong>et</strong>, je le répète, elles passent par-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>la</strong><br />

tête <strong>de</strong> M. Fleury. Je serais d'ailleurs trop long<br />

si j'insistais sur l'exactitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> l'abondance <strong>de</strong> ses<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>criptions <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses jugements. La suite sera<br />

peut-être encore plus intéressante ; il arrive aux<br />

monuments d'art véritable, aux statues, aux sarcophages,<br />

aux mosaïques. Comme son texte <strong>et</strong> ses<br />

p<strong>la</strong>nches seront à <strong>la</strong> hauteur du premier volume,<br />

on peut dès à présent, en désirant voir le plus tôt<br />

possible l'apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> suite, affirmer que l'ensemble<br />

du livre est <strong>et</strong> restera <strong><strong>de</strong>s</strong> plus précieux<br />

<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> plus compl<strong>et</strong>s sur le suj<strong>et</strong> qu'il traite <strong>et</strong><br />

pour le pays auquel il est consacré.<br />

A <strong>de</strong> M.<br />

Le Portrait <strong>de</strong> Darwin, par M. Rajon. — Notre<br />

col<strong>la</strong>borateur, M. Rajon, dont nos lecteurs ont<br />

été à même d'apprécier le talent, vient <strong>de</strong> terminer<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> publier, à Londres, par l'entremise du<br />

Portfolio, une magnifique <strong>et</strong> très-gran<strong>de</strong> eauforte,<br />

d'après le beau Portrait <strong>de</strong> Darwin par<br />

W. W. Ouless <strong>de</strong> <strong>la</strong> Royal Aca<strong>de</strong>my.<br />

La tête, presque <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur nature, <strong>de</strong> Tilluslre<br />

physiologiste, vivante, respirante, sillonnée<br />

par les ri<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée, est d'une expression<br />

singulière. Mo<strong>de</strong>lée par une lumière tombante,|elle<br />

fait songer aux vieux rabbins <strong><strong>de</strong>s</strong> visions rembra-

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