24.06.2013 Views

chronique des arts et de la curiosité, année 1877 - World eBook ...

chronique des arts et de la curiosité, année 1877 - World eBook ...

chronique des arts et de la curiosité, année 1877 - World eBook ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

240 LA CHRONIQUE DES ARTS<br />

Seine, représentaDt <strong>la</strong> Ville, les tapisseries saisiesreveudiquées<br />

<strong>et</strong> ce, à peine <strong>de</strong> 20 francs <strong>de</strong><br />

dommages-intérêts pour chacun par chaijue jour<br />

<strong>de</strong> r<strong>et</strong>ard pendant uu mois, passé lequel il sera<br />

fait droit...<br />

•( Déc<strong>la</strong>re <strong>la</strong> fabrique <strong>de</strong> Saint-Gervais mal<br />

fondée dans ses conclusions contre le préf<strong>et</strong>...<br />

« Condamne hidite fabrique a rembourser à Récappé<br />

<strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 8.000 fr., avec mtérêts du<br />

8 avril 1874. »<br />

J. B.<br />

CORRESPONDANCE DE BELGIQUE<br />

(Suite <strong>et</strong> fin.)<br />

MM. Toussaint <strong>et</strong> Hagemans ont fait un ef-<br />

fort très-grand pour être à <strong>la</strong> fois joli <strong>et</strong> fort ;<br />

leurs paysages soli<strong>de</strong>ment peints dans <strong><strong>de</strong>s</strong> pâtes<br />

grasses ont <strong><strong>de</strong>s</strong> coqu<strong>et</strong>teries ; ils savent donner<br />

aux arbres, à Fair, au vent, leurs parfums. Il leur<br />

faudra se débarrasser cependant d'une tendance à<br />

faire un peu gros — <strong>et</strong> je crois, un peu vile —<br />

MM. T'Scharner <strong>et</strong> Huberti sont <strong><strong>de</strong>s</strong> poètes moins<br />

préoccupés <strong>de</strong> l'exécution que du sentiment; ils<br />

intéressent par leur can<strong>de</strong>ur; on est toujours sûr<br />

<strong>de</strong> rencontrer quelqu'un dans leurs paysages <strong>et</strong><br />

ce quelqu'un, c'est eux-mêmes. MM. Raeymaclîers<br />

G. Speeckaert, Van <strong>de</strong>r Heclit, Bin<strong>de</strong>r, Crépin,<br />

Duyk, ont <strong>la</strong> note forte ; les pianistes <strong>et</strong> les peintres<br />

ont ce<strong>la</strong> <strong>de</strong> commun, qu'ils doivent commen-<br />

cer les TUîs <strong>et</strong> les autres à ne pas frapper à côté.<br />

M. Th. Hannon est épris <strong><strong>de</strong>s</strong> colorations c<strong>la</strong>ires ;<br />

ses marines ont <strong><strong>de</strong>s</strong> gris-perle très-doux ; Pantazis<br />

<strong>et</strong> lui ren<strong>de</strong>nt à merveille le sable salineux <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

p<strong>la</strong>ges dans <strong>la</strong> lumière moite <strong><strong>de</strong>s</strong> matins ; chez<br />

tous les <strong>de</strong>ux s'étend un même ciel d'un bleu<br />

atténué par les vapeurs marines. M. Artan est plus<br />

violent; il truelle plus <strong>la</strong>rgement les pâtes; il a<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> bleus, <strong><strong>de</strong>s</strong> jaunes, <strong><strong>de</strong>s</strong> rouges, toute une<br />

gamme sonore <strong>et</strong> hardie ; ses mers sont <strong>de</strong> belles<br />

mers <strong>de</strong> peintre, <strong><strong>de</strong>s</strong>sinées dans le ton, bruyantes,<br />

fou<strong>et</strong>tées à coups <strong>de</strong> pinceau par un vrai coloriste.<br />

Coloristes aussi MM. Storm <strong>de</strong> Gravesan<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />

Bellis dans un autre genre, — le genre fleuriste ;<br />

coloriste, M. Hennebicq dans son Intérifur d'église,<br />

un morceau <strong>de</strong> praticien sérieux ; coloriste M.<br />

Sembach dans ses étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> canaux.<br />

Un <strong>de</strong>rnier mot<strong>et</strong> nous le donierons à ceux par<br />

lesquels il faudrait toujours commencer un compte<br />

rendu d'art, si presqu<strong>et</strong>oujoursles peintres d'arbres,<br />

<strong>de</strong> bêtes, <strong>de</strong> fleurs, <strong>de</strong> marines, <strong>et</strong>c., ne l'emportaient<br />

sur eux par le charme <strong>et</strong> le savoir. Les peintres <strong>de</strong><br />

l'homme, en eff<strong>et</strong>, les premiers parmi les peintres,<br />

<strong>de</strong> même que les Molière, les Shakespeare, les<br />

Balzîic, les F<strong>la</strong>ubert, sont les premiers parmi les<br />

hommes <strong>de</strong> l<strong>et</strong>tres, ne peignent, <strong>la</strong> plupart du<br />

temps, leur grand modèle qu'avec indifférence <strong>et</strong><br />

négligence ; le moindre <strong>de</strong> ces bourgeois qu'ils<br />

peignent, le moindre <strong>de</strong> ces personnages qu'ils<br />

m<strong>et</strong>tent en scène, est pourtant un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensations<br />

confuses ou concrètes, qui vaut bien une émotion,<br />

une sympathie, une heure d'attention soutenue.<br />

J'en veux à M. Cluysenaer <strong>de</strong> ne m'avoir<br />

exprimé que les <strong>de</strong>hors dans le savant portrait qu'il<br />

a fait (le son père; je lui en veux d'autant plus<br />

.<br />

qu'il peignait son père <strong>et</strong> qu'il a enfermement <strong>de</strong><br />

savoir-faire. M. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haese n'est pas plus heureux<br />

dans le portrait du peintre Carolus, une tête<br />

intelligente pourtant. M. Victor Fontaine est d'un<br />

gris p<strong>la</strong>t <strong>et</strong> lourd, dans sa p<strong>et</strong>ite tête <strong>de</strong> femme.<br />

M. Herbo ne semble préoccupé que <strong>de</strong> ses pas,<br />

dans son portrait <strong>de</strong> dame. M. Lebrun est tout<br />

convention dans le sien. Je n'aime pas davantage<br />

celui <strong>de</strong> M. Lenaerts. Je n'aime pas non<br />

plus les enfants cuir <strong>de</strong> Cordoue. <strong>de</strong> M. Agnessens,<br />

malgré leur gran<strong>de</strong> tournure.<br />

M. <strong>de</strong> Winne seul, me paraît avoir touché avec<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> mains respectueuses à <strong>la</strong> forme humaine : son<br />

Portrait <strong>de</strong> femme est une chose charmante, longuement<br />

travaillée, voulue. Des <strong>de</strong>ux portraits <strong>de</strong><br />

M. Jules Ragot (peintre français), l'un est peutêtre<br />

trop rouge <strong>et</strong> l'autre trop b<strong>la</strong>fard ; mais tous<br />

<strong>de</strong>ux dénotent l'effoit pour faire bien. Le Portrait<br />

d'Arthur<br />

peintre.<br />

Stevens est <strong>de</strong> <strong>la</strong> vraie peinture <strong>de</strong><br />

Je citerai parmi les méritants, MM. Oyens,<br />

étourdissants <strong>de</strong> verve, mais toujours très gros<br />

dans <strong>la</strong> facture; Impeus, trop noir. Meunier, parfait<br />

dans quelques parties <strong>de</strong> son Pri7itemps, une<br />

enfant fièrement campée; Smits, attardé chez les<br />

Vénitiens, Philippel, talent <strong>de</strong> croquiste doublé<br />

d'un pein're à <strong>la</strong> Man<strong>et</strong>; Mellery, très-remarque<br />

dans ses <strong>de</strong>ux p<strong>et</strong>ites toiles. Aucun <strong>de</strong> ces artistes,<br />

— malheureusement, pas même Ch. Hermans, l' auteur<br />

du fameux tableau <strong>de</strong> l'A7ibe, une note pré-<br />

cise du moins, qui, aujourd'hui, s'égare à <strong>la</strong> toile<br />

d'une Mignon <strong>de</strong> contreban<strong>de</strong> dans <strong><strong>de</strong>s</strong> rêveries<br />

banales — , ne me semble <strong>de</strong>voir être riiomme-colonne,<br />

le vrai peintre mo<strong>de</strong>rne , l'autre Alfred<br />

Stevens dont l'art belge a si grand besoin.<br />

Je réparerai en terminant, quelques omissions.<br />

M. Alfred Verwée e.xpose un cheval pommelé d'un<br />

ardoise viol<strong>et</strong> adorablemcnt faux; M. Ter Lin<strong>de</strong>n<br />

<strong>de</strong>ux toiles d'un très-grand sentiment; M. Heymans<br />

une page simple <strong>et</strong> forte [Fermes campinaises)<br />

noble impression du soir où l'auteur a cherché le<br />

style, avec une ferveur dont on ne saurait trop le<br />

louer, œuvre <strong>de</strong> penseur <strong>et</strong> <strong>de</strong> poète, premier pas<br />

dans une voie qui ira s'é<strong>la</strong>rgissant, M. Asselbergs,<br />

un Paysage d'un scrupule rare, mais éparpillé<br />

d'eff<strong>et</strong>, iMM. Heurteloup, Stacqu<strong>et</strong>, Uytterschaut<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> aquare les c<strong>la</strong>ires, lestes, légères; M, Biot,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sins naïfs à force d'honnêt<strong>et</strong>é <strong>et</strong> stylés<br />

gran<strong>de</strong>ment; MM. <strong>de</strong> Vigne, Van <strong>de</strong>r Stappen,<br />

Namur, Herman, Dillens, Vinçotte, Fabri, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

œuvres <strong>de</strong> sculpture, bustes <strong>et</strong> portraits, généralement<br />

très-étudiées au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressemb<strong>la</strong>nce<br />

<strong>et</strong> du caractère.<br />

Camille Lemonnier.<br />

P. -S. — Au moment <strong>de</strong> clôturer l'Exposition,<br />

le Cercle a eu l'Iieureuse idée <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre aux<br />

exposants <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cer un <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux tableaux réglementaires<br />

par un tableau nouveau.<br />

M. Coosemans a envoyé un Dessous <strong>de</strong> bois profond<br />

<strong>et</strong> chaud, d ins <strong><strong>de</strong>s</strong> verts vigoureux ocellés<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong>rges p<strong>la</strong>ques <strong>de</strong> soleil; M. Philippel, une<br />

Cour <strong>de</strong> maison à Rome, <strong>la</strong>rgement esquissée,<br />

avec une sûr<strong>et</strong>é <strong>de</strong> touche <strong>et</strong> une justesse <strong>de</strong> coloration<br />

très-rem.arquables ; M. Jules Ragot, un<br />

Bouqu<strong>et</strong> <strong>de</strong> lys <strong>et</strong> <strong>de</strong> pivoines discrètement éc<strong>la</strong>tant<br />

sur un fond c<strong>la</strong>ir ; M, Charl<strong>et</strong>, un portrait<br />

bien assis <strong>et</strong> soli<strong>de</strong>ment mo<strong>de</strong>lé ;<br />

M. Pantazis, une<br />

délicate P<strong>la</strong>ge, d'une belle transparence argen-<br />

^

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!