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chronique des arts et de la curiosité, année 1877 - World eBook ...

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378 LA CHRONIQUE DES ARTS<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

L'Enseignement nécessaire à l'industrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> soie.<br />

— Écoles <strong>et</strong> musées, par M. Natalis Rondot. —<br />

Uu grand m-»° <strong>de</strong> 150 pages <strong>et</strong> une table. —<br />

Imprimerie <strong>de</strong> Pitrat aîné. Lyon, <strong>1877</strong>.<br />

Le remarquable rapport présenté par M. Natalis<br />

Rondot à <strong>la</strong> chambre <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Lyon, en<br />

1858, <strong>et</strong> qui, imprimé avec luxe par Louis Perdu,<br />

est <strong>de</strong>venu pour les bibliophies sinon une rar<strong>et</strong>é,<br />

du moins une <strong>curiosité</strong>, avait eu pour conséquence,<br />

ce qui est plus important, <strong>la</strong> création à<br />

Lyon d'un musée d'art <strong>et</strong> d'industrie. Le tout,<br />

livre <strong>et</strong> musée, a été créé aux frais <strong>de</strong> <strong>la</strong> chambre<br />

<strong>de</strong> commerce.<br />

Aujourd'hui l'on a reconnu que l'institution ne<br />

suffisait plus, malgré les services qu'elle rend par<br />

sa bibliothèque <strong>et</strong> par ses collections, <strong>et</strong> <strong>la</strong> nécessité<br />

d'aller au <strong>de</strong>là a motivé un second rapport <strong>de</strong><br />

M. Natalis Rondot. La chambre <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong><br />

Lyoû l'a fait encore imprimer avec un grand luxe,<br />

sous le titre qui est en tète <strong>de</strong> ces lignes. Elle y<br />

a joint celui <strong>de</strong> 1858, le Rapport que F. Duban<br />

lut à son suj<strong>et</strong> <strong>de</strong>vant l'Académie <strong><strong>de</strong>s</strong> beaux-<strong>arts</strong>,<br />

<strong>et</strong> une l<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> Prosper Mérimée à M. Rondot sur<br />

ce même rapport.<br />

Il ne s'agirait plus aujourd'hui pour <strong>la</strong> ville <strong>de</strong><br />

Lyon <strong>de</strong> montrer à ceux qui, à n'importe quel<br />

titre, participent à <strong>la</strong> fabrication <strong><strong>de</strong>s</strong> tissus <strong>de</strong> soie<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons <strong>de</strong> tout ce qui les intéresse,<br />

<strong>de</strong>puis le cocon brut jusqu'au tissu le plus compliqué,<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> leur ouvrir les cartons qui renferment<br />

les compositions <strong>de</strong> tous les <strong><strong>de</strong>s</strong>sinateurs<br />

qui se sont appliqués à <strong>la</strong> décoration dans toutes<br />

ses branches. Il faut armer ceux qui se préparent<br />

à l'industrie <strong><strong>de</strong>s</strong> soies <strong>de</strong> ton Le <strong>la</strong> science néces-<br />

saire pour entrer en lutte avec l'étranger.<br />

Maintenant que <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> adopte les tissus unis<br />

ou légèrement façonnés, le grand goût <strong>et</strong> les traditions<br />

héréditaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrique lyonnaise ne<br />

sont plus <strong>de</strong> secours. C'est sur le terrain <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mécanique <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie qu'il faut se p<strong>la</strong>cer, sans<br />

négliger cependant les enseignements d'un autre<br />

ordre qui ont <strong>la</strong> composition pour obj<strong>et</strong>, comme<br />

<strong>la</strong> combinaison <strong><strong>de</strong>s</strong> couleurs <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> fils du tissu.<br />

Ce nouveau travail, M. Natalis Rondot l'a fait<br />

précé<strong>de</strong>r d'un rapport sur ^Industrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> soie à<br />

l'Exposition <strong>de</strong> Vienne en 1873, également publié<br />

par <strong>la</strong> chambre <strong>de</strong> commerce.<br />

L'état <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrication dans l'univers <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses<br />

Ijrogrès eu Europe y est établi <strong>et</strong> montre que les<br />

nations rivales ten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> plus en plus à enlever<br />

à Lyon le monopole dont il jouissait naguère, <strong>et</strong><br />

l'on ne peut pas dire qu'elles n'aient pas mérité <strong>de</strong><br />

les accomplir, à en juger par les efforts qu'elles<br />

ont faits pour l'instruction technique <strong>de</strong> leurs in-<br />

dustriels.<br />

Nous nous sommes accoutumés à ne regar<strong>de</strong>r<br />

que du côté <strong>de</strong> l'Angl<strong>et</strong>erre ; mais nous <strong>de</strong>vons<br />

nous tourner aussi du côté <strong>de</strong> l'Allemagne <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

l'Italie. Le royaume d'Italie, en eff<strong>et</strong>, a créé <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

instituts techniques qui comptent 5,000 élèves.<br />

L'Allemagne possè<strong>de</strong> 500 écoles d'enseignement<br />

industriel comptant 100.000 élèves qui donnent<br />

5.900 étudiants aux écoles polytechniques qui<br />

correspon<strong>de</strong>nt à notre École centrale <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>arts</strong> <strong>et</strong><br />

manufactures où 550 jeunes gens seulement reçoivent<br />

l'instruction, <strong>et</strong> qui tous ne sont pas exclusivement<br />

nationaux.<br />

M. Natalis Rondot divise en quatre c<strong>la</strong>sses les<br />

écoles qui distribuent l'enseignement industriel,<br />

mais il semble qu'on peut les réduire à trois :<br />

primaire, secondaire, supérieur.<br />

L'enseignement du premier <strong>de</strong>gré est presque<br />

abandonné, car il n'est qu'un équivalent <strong>de</strong> l'apprentissage.<br />

L'enseignement du second <strong>de</strong>gré est plus suivi,<br />

mais les résultais qu'il donne sont contestables,<br />

parce qu'étant organisé aux frais <strong>et</strong> au profit <strong>de</strong><br />

certaines industries, il ne possè<strong>de</strong> ni un budg<strong>et</strong><br />

assez important pour développer l'instruction, ni<br />

un personnel assez nombreux pour qu'il y ait<br />

ému<strong>la</strong>tion entre les élèves.<br />

L'enseignement supérieur, qui sert <strong>de</strong> transition<br />

entre le collège <strong>et</strong> l'atelier, est peu développé<br />

en France. Les villes <strong>de</strong> Lille, <strong>de</strong> Rouen <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

Bor<strong>de</strong>aux seules le donnent ; aussi a-t-on fait<br />

c<strong>et</strong>te remarque que si, en France, les commis <strong>et</strong><br />

les contre-maîtres ont une éducation industrielle<br />

supérieure à celle <strong>de</strong> leurs patrons, qui n'ont reçu<br />

que l'enseignement universitaire , le contraire<br />

existe en Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> en Allemagne. Il n'y a<br />

d'exception, à Lyon comme partout, que dans le<br />

cas où l'agent industriel <strong>de</strong>vient lui-même chef <strong>de</strong><br />

maison.<br />

Afin <strong>de</strong> remédier à c<strong>et</strong> état <strong>de</strong> choses uns section<br />

<strong>de</strong> tissage a été adjointe à l'école supérieure<br />

<strong>de</strong> commerce qui existe à Lyon ; section que nous<br />

avons visitée l'an <strong>de</strong>rnier <strong>et</strong> dont nous avons<br />

sommairement indiqué les travaux dans <strong>la</strong> Gaz<strong>et</strong>te<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-<strong>arts</strong> en y rendant compte <strong>de</strong> l'Exposition<br />

rétrospective <strong>de</strong> Lyon.<br />

Mais l'enseignement qu'on y donne ne suffit pas<br />

à tous les besoins, puisque ni <strong>la</strong> chimie, <strong>et</strong> par<br />

conséquent <strong>la</strong> teinture, ni <strong>la</strong> mécanique, <strong>et</strong> par<br />

conséquent <strong>la</strong> construction <strong><strong>de</strong>s</strong> métiers, ni <strong>la</strong> sériciculture<br />

n'y sont enseignées.<br />

Il faudrait donc le développer.<br />

M. Natalis Rondot conseillerait un enseignement<br />

à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés, comprenant trois <strong>année</strong>s<br />

d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> : l'école <strong>de</strong> fabrique, à <strong>la</strong> fois théorique<br />

<strong>et</strong> pratique ; l'école supérieure <strong>de</strong> science, d'art <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> technique.<br />

Mais il fait observer que <strong>la</strong> technique industrielle<br />

progresse avec <strong>la</strong> science, tandis que ceux<br />

qui sont entrés dans l'industrie au sortir <strong>de</strong> l'é-<br />

cole, en possédant toutes les connaissance alors<br />

acquises, risquent <strong>de</strong> rester en arrière <strong><strong>de</strong>s</strong> progrès<br />

accomplis si quelque institution ne vient pas leur<br />

perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> se m<strong>et</strong>tre au niveau. La création d'un<br />

conservatoire muni <strong>de</strong> collections lui semble <strong>de</strong>voir<br />

satisfciire à ce <strong><strong>de</strong>s</strong>i<strong>de</strong>ratum. Pendant quelques<br />

mois <strong>de</strong> l'<strong>année</strong>, <strong><strong>de</strong>s</strong> conférences y seraient faites<br />

par les hommes les plus éminents, dans les différentes<br />

branches <strong><strong>de</strong>s</strong> connaissances humainse se<br />

rapportant à l'industrie. Ce ne serait point un ensemble<br />

d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> coordonnées; mais chacun y exposerait<br />

les découvertes nouvelles <strong>et</strong> le résultat<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> recherches entreprises dans chaque direction.<br />

Ainsi M. Natalis Rondot cite cinq leçons auxquelles<br />

il a assisté en Angl<strong>et</strong>erre, que M. le professeur<br />

Ed. Forbes avait consacrées à l'étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> formes<br />

animales chez les mollusques.<br />

Rien ne semble plus loin <strong>de</strong> l'industrie <strong><strong>de</strong>s</strong> tissus<br />

qu'un pareil suj<strong>et</strong>. Cependant «M. Ed. Forbes,<br />

par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>vant un auditoire <strong>de</strong> manufacturiers<br />

ang<strong>la</strong>is, s'est attaché à m<strong>et</strong>tre en lumière les arrangements<br />

<strong>et</strong> les répétitions symétriques si élégants<br />

qui sont le caractère <strong>de</strong> nombreuses espèces

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