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chronique des arts et de la curiosité, année 1877 - World eBook ...

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270 LA CHRONIQUE DES ARTS<br />

tion française, ce<strong>la</strong> va sans dire ; enfin, aucune<br />

pièce justificative. Notons seulement que nous<br />

nous sommes servi, pour notre traduction, du<br />

texte <strong>de</strong> Campe, en profitant, pour <strong>la</strong> ponctuation,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Durer's Brief'e, Jnhrbùcher und Reime <strong>de</strong><br />

M. Thausiag, cité par nous avec nos scrupules<br />

ordinaires, dans <strong>la</strong> note <strong>de</strong> <strong>la</strong> page 26.<br />

Reste <strong>la</strong> plus grave <strong><strong>de</strong>s</strong> accusations formulées<br />

par M. Thausing contre nous. Dans notre no<br />

menc<strong>la</strong>ture <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sins re<strong>la</strong>tifs au tableau d'autel<br />

(notre chapitre III), nous serions coupable, tantôt<br />

d'avoir simplement copié notre contradicteur, tantôt<br />

<strong>de</strong> n'avoir ajouté à ses découvertes qu'un supplément<br />

<strong>de</strong> morceaux insignifiants ou suspects.<br />

C'est ce que nous allons examiner. Avons-nous<br />

contesté au biographe <strong>de</strong> Durer le mérite d'avoir<br />

recueilli le plus graud nombre <strong>de</strong> ces pièces?<br />

Loin <strong>de</strong> là ; voici nos projires termes : « Le savant<br />

« directeur <strong>de</strong> l'Albertine, M. Thausing, mentionne<br />

« dans son bel ouvrage sur Durer quinze <strong>de</strong> ces<br />

« <strong><strong>de</strong>s</strong>sins <strong>et</strong>, en outre, le croquis à <strong>la</strong> plume <strong>de</strong><br />

« <strong>la</strong> bibliothèque Ambroisieuue <strong>de</strong> Mi<strong>la</strong>n <strong>et</strong> <strong>la</strong> tête<br />

« d'apôtre du British Muséum <strong>de</strong> Londres, qui<br />

« est, sauf <strong>de</strong> légers changements, <strong>la</strong> répétition<br />

< du <strong><strong>de</strong>s</strong>siu n» 11 (v. p. 14). »<br />

Nous avons ajouté à ces di\'-sept pièces quatre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sins : l'Apôtre en pied (collection Hulot), l'Assomption<br />

aquarellée (collection Firmin-Didot), les<br />

draperies <strong>de</strong> Dieu le Père (Albertine), <strong>et</strong> <strong>la</strong> tête<br />

d'apôtre (Cabin<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> estampes <strong>de</strong> Dres<strong>de</strong>). Notre<br />

contradicteur fait observer qu'il a cité avant nous<br />

c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière pièce. Nous reconnaissons que ce<br />

détail nous avait échappé <strong>et</strong> sur ce point seulement<br />

nous sommes dans notre tort.<br />

L'apôtre en pied, on est bien forcé <strong>de</strong> l'avouer,<br />

a bien été trouvé par nous ;<br />

mais on ne veut même<br />

pas nous <strong>la</strong>isser le p<strong>et</strong>it mérite <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te découverte<br />

dont on fait honneur à M. Hulot. Quel est<br />

le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> critique, si ce n'est <strong>de</strong> rechercher, là<br />

où ils se trouvent, les documents qui lui sont<br />

utiles? M. Thausing a-t-il fait autre chose? N'at-il<br />

pas pris les pièces qu'il éuumère dans les musées <strong>et</strong><br />

les collections particulières? Notre adversaire,<br />

d'ailleurs, ne s'appliquant qu'à diminuer l'importance<br />

<strong>de</strong> nos recherches, ne veut voir dans ce <strong><strong>de</strong>s</strong>sin<br />

qu'une simple draperie. S'il l'eût regardé avec<br />

moins <strong>de</strong> prévention, il y eût reconnu <strong>la</strong> figure en<br />

pied du personnage qui attire le plus l'attention<br />

dans tout le groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> apôtres, <strong>de</strong>bout, <strong>la</strong> tête<br />

levée vers le ciel, <strong>la</strong> main droite tenant le bâton<br />

apostolique.<br />

h' Assomption que M. Didot a mise à notre disposition<br />

irrite encore plus vivement M. Thausing.<br />

Elle est, dit-il, toute différente du tableau d'autel.<br />

Qui ne le sait? La remarque est naïve. En donnant<br />

c<strong>et</strong>te composition <strong>et</strong> <strong>la</strong> gravure <strong>de</strong> llilo,<br />

nous avons uniquement voulu fournir au lecteur<br />

les matériaux d'une comparaison intéressante.<br />

Mais, ajoute-t-on, nous <strong>de</strong>vrions prouver avant<br />

tout que ce <strong><strong>de</strong>s</strong>sin est <strong>de</strong> <strong>la</strong> main <strong>de</strong> notre maître<br />

<strong>et</strong> nous n'y réussirons point. Il est toujours assez<br />

difficile, en l'absence <strong>de</strong> documents précis, d'établir<br />

l'authenticité d'un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin controversé, <strong>et</strong> nous<br />

serions assez embarrassé <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> preuve que<br />

nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le professeur <strong>de</strong> l'Université <strong>de</strong><br />

Vienne, si par bonheur il ne venait lui même à<br />

notre secours. Dans son histoire <strong>de</strong> Durer, page<br />

2b'(, il cite un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin au trait, à <strong>la</strong> plume, achevé<br />

avec le pinceau, VAssomptmi <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vierge, 1503,<br />

au British Muséum. Or, ce morceau est précisé-<br />

ment une mauvaise copie <strong>de</strong> l'Assomption <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

collection Didot ; <strong>la</strong> facture en est grossière, les<br />

tons lourds <strong>et</strong> communs ; <strong>la</strong> date 1.S03 a été ajoutée<br />

aprè* coup. Que M. Thausing, s'il conserve<br />

encore quelques doutes à ce propos, en appelle<br />

au jugement <strong>de</strong> tous les connaisseurs éc<strong>la</strong>irés <strong>et</strong><br />

du directeur même du British Muséum. Ainsi,<br />

p<strong>la</strong>cé en face <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong><strong>de</strong>s</strong>sins, dont l'un réunit<br />

toutes les qualités d'un travail original, tandis que<br />

l'autre n'est qu'une copie banale, qui ne saurait<br />

tromper les yeux les moins exercés, M. Thausing<br />

conteste l'authenticité du <strong><strong>de</strong>s</strong>sin qui a servi <strong>de</strong><br />

modèle <strong>et</strong> prend <strong>la</strong> copie pour l'original. Une pa-<br />

reille erreur se passe <strong>de</strong> commentaires. II est vrai<br />

que le directeur <strong>de</strong> l'Albertine ne connaît pas <strong>de</strong><br />

visu les <strong>de</strong>ux œuvres en question.<br />

Notre adversaire conteste encore une <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>de</strong> draperie que nous avons reproduite dans notre<br />

publication (celle qui occupe <strong>la</strong> partie supérieure<br />

<strong>de</strong> notre 22^ p<strong>la</strong>nche). Selon lui, elle n'a point été<br />

faite pour Dieu le Père du tableau <strong>de</strong> Heller; elle<br />

n'a servi à Durer qu'en 1518 pour <strong>la</strong> Vierge couronnée<br />

par <strong>de</strong>ux anges [Q. 39). Ici M. Thausing va<br />

se réfuter lui-même : « Ces <strong>de</strong>ux étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> dra-<br />

« perie, dit-il, se trouvent dans l'Albertine sur un<br />

a seul carton ; toutes <strong>de</strong>ux sont <strong><strong>de</strong>s</strong> draperies <strong>de</strong><br />

« genoux pour une figure assise, légèrement tour-<br />

« née à gauche, toutes <strong>de</strong>ux sont <strong>de</strong> <strong>la</strong> même exé-<br />

« cution <strong>et</strong> évi<strong>de</strong>mment presque contemporai-<br />

« ne (1). » Plus loin, s'empruntunt un passage <strong>de</strong><br />

son infaillible histoire <strong>de</strong> Durer (page 385, ligne<br />

28), il ajoute :<br />

« Les madones sur cuivre <strong>de</strong> ces <strong>année</strong>s ne sont<br />

pas plus agréables que les madones peintes ; <strong>la</strong><br />

plus gracieuse d'entre elles, Marie couronnéepar<br />

: <strong>de</strong>ux anges <strong>de</strong> 1518 (B. 39), est encore faite d'a-<br />

près d'anciennes étu<strong><strong>de</strong>s</strong>, au moins en est-il ainsi<br />

du beau <strong><strong>de</strong>s</strong>sin au pinceau pour <strong>la</strong> draperie <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

genoux, à l'Albertine, qui i-emonte à l'<strong>année</strong><br />

1508 ; elle est exécutée sur fond vert avec le<br />

même soin que les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> contemporaines pour<br />

le tableau <strong>de</strong> Y Assomptio?i. »<br />

M. Thausing recounaît donc que <strong>la</strong> draperie en<br />

question est <strong>de</strong> 1508, qu'elle est <strong>de</strong> <strong>la</strong> même exécution,<br />

sur le même papier, faite avec le même<br />

soin, disposée <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière que <strong>la</strong> draperie<br />

no 4. Si ce<strong>la</strong> est, peut-on adm<strong>et</strong>tre que Durer ait<br />

fait en 1508 une étu<strong>de</strong> qu'il ne <strong>de</strong>vait m<strong>et</strong>tre à<br />

profit que dix ans plus tard ? Ne faut-il ras croire<br />

que les <strong>de</strong>ux étu<strong><strong>de</strong>s</strong> (contemporaines, ne l'oublions<br />

pas) ont été faites pour le même tableau? Qu'on<br />

regar<strong>de</strong> avec quelque attention ces <strong>de</strong>ux drape-<br />

ries : les plis en sont les mêmes, avec c<strong>et</strong>te réserve<br />

que ceux qui dans l'une couvrent le genou<br />

droit, se posent dans l'autre sur le genou gauche.<br />

Plus d'une fois Durer a exécuté <strong>de</strong>ux <strong><strong>de</strong>s</strong>sins pour<br />

une seule figure: c'est ainsi que nous avons <strong>de</strong>ux<br />

éditions très-peu différentes <strong>de</strong> l'apôtre n" 8,<br />

l'une à l'Albertine que M. Thausing a naturellement<br />

connue, l'autre au Bristish Muséum, qu'il<br />

cite sans en savoir <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>tination exacte.<br />

Le savant professeur montre encore moins <strong>de</strong><br />

logique dans ses critiques sur le portrait en pied<br />

<strong>de</strong> Diirer <strong>de</strong> <strong>la</strong> collection Hulot. En 1871 il le re-<br />

gardait comme absolument autbentique (V. Zeits-<br />

(1 ) Voir dans <strong>la</strong> Zeilschrift fur bil<strong>de</strong>iule KuriM, t. XII.<br />

p. 285 : Charles Ephrussi, élu<strong>de</strong> sur le triptyque d'Albert<br />

Diirer, par M. Thausing.

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