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chronique des arts et de la curiosité, année 1877 - World eBook ...

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92 LA CHRONIQUE DES ARTS<br />

dans <strong>la</strong> pratique. Effectivement, les conditions<br />

d'instal<strong>la</strong>tion étant nécessairement spéciales <strong>et</strong><br />

exactement celles que les peintres verriers obtiendraient,<br />

^'ils faisaient partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts, le jury <strong><strong>de</strong>s</strong> récompenses étant<br />

toDJours composé d'hommes également spéciaux,<br />

les intéressés reçoivent les satisfactions<br />

essentielles auxquelles ils ont droit.<br />

Pourquoi essHyer d'établir une distinction<br />

entre les peintres verriers, au prorata du <strong>de</strong>gré<br />

<strong>de</strong> talent qu'ils possè<strong>de</strong>nt, entre ceux qui<br />

sont tout-à-fait <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes <strong>et</strong> ceux qui le sont<br />

moins? C<strong>et</strong>te distinction est fort difficile à<br />

déterminer avec une véritable équité. Comment<br />

prouver qu'un peintre n est pas l'auteur<br />

unique <strong>de</strong> l'œuvre qu'il m<strong>et</strong> au jour?<br />

La recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> paternité n'est-elle pas<br />

interdite par <strong>la</strong> loi?<br />

Mais <strong>de</strong> quelle autorité<br />

On parle <strong>de</strong> syndics !<br />

seraient revêtus <strong><strong>de</strong>s</strong> juges qui s'instituent euxmêmes<br />

<strong>et</strong> dont les décisions, ne possédant pas<br />

<strong>de</strong> chances sérieuses d'être acceptées par l'universalité<br />

<strong>de</strong> leurs confrères, n'auraient aucune<br />

sanction ?<br />

Je suis un admirateur <strong><strong>de</strong>s</strong> corporations <strong>et</strong><br />

maîtrises du moyen-âge ; mais je ne croirai à<br />

leur efflcacité, à leur avenir dans le temps présent<br />

que si elle font partie d'un ensemble<br />

d'institutions que les idées actuelles ne semblent<br />

pas prêtes à rem<strong>et</strong>tre en faveur. La<br />

patente <strong>de</strong>vrait être, je le reconnais, <strong>la</strong> limite<br />

qui sépare l'industriel <strong>de</strong> l'artiste ; mais il<br />

n'en est pas ainsi dans <strong>la</strong> réalité.<br />

Je puis vous assurer, que tel peintre verrier<br />

qui paie patente, soit par ignorance <strong>de</strong> ses<br />

droits ou par négligence <strong>de</strong> les faire reconnaître,<br />

soit pour toute autre raison, peut être<br />

un artiste égal à celui qui ne <strong>la</strong> paie pas. Du<br />

reste c<strong>et</strong>te preuve est vraiment insuffisante. Il<br />

suffit <strong>de</strong> rappelf-r que les architectes paient<br />

une patente pour le démontrer.<br />

Il y. a 'plusieurs manières pour un peintre<br />

verrier artiste <strong>de</strong> comprendre son rôle <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

part qu'il doit prendre à l'exécution <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres<br />

que, en tout état <strong>de</strong> cause, il dirige réellement<br />

<strong>et</strong> dont il a l'entière responsabilité.<br />

Lui seul en est le juge. Bref, j'estime que le<br />

proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> corporation dont <strong>la</strong> Chronique m'apprend<br />

l'existence est une atteinte grave au<br />

principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté.<br />

Il n'est pas conforme aux idées <strong>de</strong> notre<br />

temps <strong>de</strong> protester contre « le droit usurpateur,<br />

frauduleux <strong>et</strong>... légal conféré par <strong>la</strong> patente<br />

» qui fait si gran<strong>de</strong> horreur aux auteurs<br />

du proj<strong>et</strong>.<br />

N'est-il pas à craindre, que, dans <strong>de</strong> semb<strong>la</strong>bles<br />

conditions, c<strong>et</strong>te corporation un peu<br />

trop aristocratique ne <strong>de</strong>vienne fatalement<br />

une coterie sans mandat <strong>et</strong> sans auloi'ité? Le<br />

meilleur système est probablement celui qui<br />

consiste à juger les hommes par les œuvres<br />

qu'ils produisent. Les diplômes ne donnent<br />

pas le talent <strong>et</strong> servent rarement à le con-<br />

stater. »<br />

Ed. Didron.<br />

CORRESPONDANCE<br />

Nous recevons d'un <strong>de</strong> nos abonnés <strong>de</strong> Lille<br />

<strong>la</strong> l<strong>et</strong>tre suivante que nous insérons avec empressement<br />

:<br />

« Nos musées viennent encore (.réchapper à l'incendie.<br />

C'est au moins <strong>la</strong> dixième fois. Ne jouons<br />

pas avec le feu. Il est temps <strong>de</strong> prendre <strong><strong>de</strong>s</strong> mesures,<br />

<strong>et</strong> nous espérons que l'administration municipale<br />

saisira le Conseil <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te question<br />

importante.<br />

Un violent feu <strong>de</strong> cheminée s'étant déc<strong>la</strong>ré à<br />

l'étage inférieur, les <strong>de</strong>ux colonnes <strong>de</strong> fonte qui<br />

sont le prolongement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te cheminée, étaient<br />

déjà rougies lorsque les pompiers du poste voisin<br />

sont accourus.<br />

La situation du musée <strong>de</strong> peinture <strong>de</strong> Lille est<br />

d'autant plus a<strong>la</strong>rmante que le sauv<strong>et</strong>age <strong><strong>de</strong>s</strong> tableaux<br />

serait hnpos.vble. Il n'a <strong>de</strong> débouchés qu'à<br />

ses extrémités : d'un côté, un tout p<strong>et</strong>it escalier<br />

insuffisant (<strong>de</strong>ux personnes pouvant y monter <strong>de</strong><br />

front les cou<strong><strong>de</strong>s</strong> serrés) ; <strong>de</strong> l'autre, un escalier<br />

plus vaste, mais qui, en cas <strong>de</strong> péril, serait obstrué<br />

par le déb<strong>la</strong>yement <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliothèque <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> archives<br />

municipales qui n'ont que c<strong>et</strong>te issue.<br />

Le musée <strong>de</strong> peinture se ti'ouve au troisième<br />

étage; <strong>la</strong> bibhothèque, contenant 40.000 volumes<br />

<strong>et</strong> extrêmement précieuse, se trouve au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous, <strong>et</strong><br />

directement au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliothèque,, les<br />

bureaux <strong>de</strong> foctroi <strong>et</strong> leur dépôt i-enfermant<br />

toutes espèces <strong>de</strong> matières inf<strong>la</strong>mmables, y com-<br />

jiris l'alcool.<br />

C'esi une question nationale. »<br />

X...<br />

Le monument d'Antoine "Wiertz.<br />

Il est peu d'étrangers arrivant à Bruxelles qui<br />

n'aillent voir le musée Wiertz : ce musée est enseigné<br />

par les Gui<strong><strong>de</strong>s</strong> à côté <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> peintures<br />

aucieus <strong>et</strong> mo<strong>de</strong>rnes, <strong>et</strong> généralement il est<br />

uu suj<strong>et</strong> d'étouuemeut pour le visiteur. Ou y voit<br />

d'immenses toiles recouvertes d'une peinture vio-<br />

le ate^<strong>et</strong> les unes représentent les drames <strong>de</strong> <strong>la</strong> légen<strong>de</strong><br />

catholique, <strong><strong>de</strong>s</strong> chutes -<strong>de</strong> damnés, d'effroyables<br />

boucheries, les autres <strong><strong>de</strong>s</strong>suj<strong>et</strong>sfamihers,<br />

presque toujours terribles, dont <strong>la</strong> bizarrerie<br />

agace le cerveau, comme uue vision malsaine.<br />

Ménagés dans les coins <strong>de</strong> <strong>la</strong> salle, <strong><strong>de</strong>s</strong> trompe-<br />

Fœil montrent, à travers leurs lucarnes ron<strong><strong>de</strong>s</strong>,<br />

un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> choses ténébreuses <strong>et</strong> sinistres, mères<br />

coupant leurs enfants eu morceaux, léthargiques<br />

se réveil<strong>la</strong>nt dans leurs cercueils, grenouilles<br />

informes se transformant en femmes par <strong><strong>de</strong>s</strong> ca-<br />

prices d'optique, vrai capharnaum <strong>de</strong> l'horrible <strong>et</strong><br />

du grotesque.<br />

Ailleurs, un cadre d'un bois jaunâtre <strong>et</strong> rugueux,<br />

semb<strong>la</strong>ble au troaçou d'une bière pourrie, renferme<br />

l'exécution d'un condamné à mort : <strong>la</strong> tête<br />

vient dérouler dans lepanier <strong>et</strong> les caroti<strong><strong>de</strong>s</strong> éta-<br />

lent leurs tranchées pourpres; l'échafaud est plein

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