comptes rendus des séances et mémoires de la société de biologie ...

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au sujet porteur de cette défense, l'animal était fort jeune, ainsi que
la pièce l'indique d'ailleurs, et il aurait succombé aux désordres occa^
siennes par cette lésion. Cette défense était conservée comme objet
précieux à la cour du roi, qui la remit lui-même au négociant français.
La défense a une longueur totale de 42 centim.; elle est tordue sur
son axe en spirale, de sorte que, droite, elle eût présenté une longueur
de plus de 50 centim. La tumeur qui occupe la partie moyenne de la
défense est ovoïde, offrant dans son grand diamètre 25 centim. sur 15
à 20 centim. de pourtour dans sa partie la plus large.
Elle est inégale et bosselée, couverte sur toute sa surface de mame-
lons qui ont toutes les apparences de végétations arrondies. Elle adhère
au tissu de la défense par une portion rétrécie représentant un véri-
table pédicule.
Une coupe de la masse, intéressant à la fois la défense elle-même
dans sa longueur et répondant au point d'insertion du pédicule, a été
pratiquée à la scie. Elle montre que le tissu de la tumeur se compose
essentiellement de deux parties distinctes : l'une centrale composant
la plus grande partie de la masse, et la seconde disposée en couche
continue à la surface de la première. La couche centrale paraît régu-
lièrement ovoïde, de sorte que les mamelons extérieurs appartiennent
exclusivement à la couche externe. Le pédicule a environ 4 à 5 centi-
mètres de diamètre, et la tumeur s'est étalée de là au contact de la
surface de la défense en se dirigeant surtout vers son extrémité radi-
culaire.
L'examen intime de cette production morbide a montré que le centre
était exclusivement composé de dentine, tandis que la couche exté-
rieure était formée absolument de cément hypertrophié en mamelons.
Ces deux tissus forment, comme on sait, la défense normale, mais la
couche de cément n'y représente qu'une épaisseur de quelques milli-
mètres. Les mamelons cémentaires qui recouvrent la tumeur se sont
étendus aussi à toute la surface de la défense, au-dessous de l'inser-
tion de la tumeur et jusqu'au pourtour du canal dentaire complètement
oblitéré.
De l'examen de cette pièce rapprochée des faits recueillis antérieurement
sur la pathogénie des altérations analogues, M. Magitot se croit
autorisé à conclure qu'il s'agit ici d'un odontome développé pendant la
phase d'évolution des tissus dentaires.
Pendant la période de développement de la couronne, dans le fol-
licule, et par suite d'une aberration de nutrition, une perforation ou
une interruption a dû se produire au bord du chapeau de dentine; le
bulbe dentaire a fait hernie par l'ouverture, repoussant le germe du
cément; puis la masse de dentine s'est produite à la surface de la por-