comptes rendus des séances et mémoires de la société de biologie ...

loi
bien que la descente des côtes est en général fatigante, qu'elle est
toujours plus fatigante que la marche horizontale, que même dans
certains cas elle est plus fatigante que la montée. Cela est facile à
comprendre; c'est un etfet de la distribution du travail. La descente
exige que le pied qui se porte en avant touche le sol à un niveau plus
bas que celui de l'autre pied. Il faut pour cela une extension géné-
rale de toutes les articulations du membre. Ainsi la flexion, si utile
pour remédier aux changements de sens du mouvement rotatoire du
corps et de l'oscillation du centre de gravité, devient impossible ;
est remplacée par une extension forcée qui donne aux chocs leur
plus grande intensité. Il y a à la vérité un accroissement de force
vive résultant de la vitesse acquise à chaque pas par le centre de
gravité dans son mouvement général de descente. Mais comme, à
chaque pas, cette vitesse est exactement détruite par Tarrêt brusque
de la jambe antérieure, on voit que rien ne compense l'effet dés-
avantageux de l'extension de cette jambe. Il est donc inexact de dire
que le corps a moins de travail à développer dans la marche descen-
dante que dans la marche horizontale; car d'un côté, les chocs dé-
truisent tout ce qu'il gagne en travail utile par l'action de la pesan-
teur, et d'autre part, ces mêmes chocs occasionnent une perte de
travail utile qui se réduit presque à rien dans la marche horizontale,
grâce aux effets combinés des mouvements de flexion des articula-
tions de la jambe. En réalité, le travail de la marche descendante est
plus grand que celui de la marche horizontale, et il est d'autant plus
grand que la descente est plus rapide.
elle
Nous avons étudié complètement la nature et l'importance du choc
dans les divers modes de progression de l'homme et des animaux;
cette étude a été faite au point de vue de l'économie du travail, et
nous avons montré que la marche régulière et lente sur un sol as-
cendant ou horizontal était le mode de progression le mieux combiné
pour éviter le choc. Voilà pourquoi la marche en terrain horizontal
développe si peu de travail musculaire et constitue en conséquence
une allure très-peu fatigante. C'est un avantage attaché à cette
allure, mais il emporte un inconvénient avec lui. En effet, les chocs
ne représentent pas des actions inutiles pour l'organisme. Un choc
donne toujours lieu à une production de chaleur. Ainsi une allure à
chocs nombreux et énergiques, telle que la marche précipitée ou la
course, détermine un échauffement rapide du corps, et c'est même là