comptes rendus des séances et mémoires de la société de biologie ...

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brusquement et par secousses les vitesses de translation du centre
de gravité, exige des efforts énergiques pour maintenir à chaque
pas le mouvement de ce point; d'autre part, la rotation du corps
étant modifiée avec non moins de violence que le mouvement du
centre de gravité, les quantités d'énergie musculaire qu'elle laisse
après elle à chacun de ses changements de sens deviennent relative-
ment beaucoup plus faibles que dans la marche à allure lente.
La marche régulière est l'effet d'un balancement avantageux entre
la vitesse acquise, la force d'extension et l'action rotatoire. La diffé-
rence entre la marche, le saut et la course, résulte des variations du
rapport qui relie entre elles ces données diverses.
Dans le saut, il n'y a pas de vitesse acquise ni d'action rotatoire;
c'est la force d'extension qui, à elle seule, détermine le déplacement
du corps. Elle pousse le centre de gravité en avant et en haut, et lui
fait ainsi décrire une trajectoire parabolique. Cette force, pour pro-
duire un tel effet, doit être beaucoup plus considérable que dans la
marche; de plus, elle doit avoir une direction beaucoup plus inclinée
sur la verticale. En effet, si l'on cherche par le calcul de quelle vi-
tesse un projectile doit être animé pour que son mouvement parabo-
hque le transporte sur le sol à une distance donnée du point de dé-
part, on trouve que cette vitesse est la plus petite possible pour un
angle de départ égal à 45°. Ainsi, pour que le saut ait la pl,us grande
portée possible avec une force d'extension donnée, il faut que la
ligne qui va du centre de gravité de l'animal au point d'appui ait une
direction inclinée de 45« sur l'horizon. Il convient même qu'elle soit
encore plus rapprochée de l'horizon, si l'on tient compte du choc
d'arrivée. C'est ce qui explique pourquoi l'homme, avant de sauter,
se plie et se ramasse sur lui-même en fléchissant toutes ses articula-
tions, pourquoi les animaux qui sont hauts sur leurs quatre pattes,
comme le cheval, sautent mal et diflicilement, pourquoi des disposi-
tions inverses s'observent sur les quadrupèdes sauteurs, tels que les
chats et, en général, les animaux sauteurs qui n'ont pas une confor-
mation spéciale du train postérieur. On remarque toujours que ces
animaux ont des pattes assez courtes, pas trop courtes cependant,
car alors la direction de la force d'extension, se rapprochant trop de
l'horizontale, deviendrait désavantageuse.
Quant à la course, son mécanisme se rapproche beaucoup de celui
de la marche; il n'en diffère que par la vitesse acquise, qui est plus
MÉM. 1868, l