comptes rendus des séances et mémoires de la société de biologie ...

ne paraît sêtre occupé de ce temps de l'acte respiratoire; leur atten-
tion, absorbée par l'étude de l'introduction de l'air dans le poumon, ne
s'est pas fixée sur la sortie de l'air qui a fait son temps. D'ailleurs, ils
lui avaient fermé le passage en supposant une oblitération complète des
narines.
Pour déterminer le moment auquel se fait l'expiration, j'ai tenté d'ob-
tenir et obtenu, en effet, des tracés simultanés que je mets sous les
yeux de la Société. Un tube est placé dans une des narines, un autre
est introduit dans le poumon même par une petite incision du flanc,
laquelle est soigneusement refermée. Ces deux tubes donnent avec l'en-
registreur deux tracés simultanés et réguliers. Or l'analyse de ces tra-
cés conduit à cette conclusion :
Pendant que la gorge s'abaisse, la glotte reste fermée, et nulle modi-
fication n'apparaît dans le tracé pulmonaire. Au moment où la gorge se
relève, la glotte s'ouvre, les flancs se contractent et chassent dans la
cavité buccale une partie de l'air du poumon ,
puis la gorge, continuant
son ascension, lance dans le poumon une égale quantité d'air; la glotte
se ferme alors, et l'élévation de la gorge n'a plus d'autre résultat que
de rejeter par la narine l'air qu'elle contient encore.
Tel est un des rhythmes respiratoires de la grenouille ; mais il se
pourrait qu'elle en présentât encore d'autres, comme semble l'indiquer
l'observation extérieure directe.
Les grenouilles n'absorbent pas toujours une quantité d'air égale à
celle qu'elles rejettent ;
souvent elles font une série d'inspirations (j'em-
ploie ce mot pour la facilité du langage] plus grandes que les expira-
tions; puis vient une série inverse. L'animal se gonfle et se dégonfle
ainsi successivement. Jai pu enregistrer ces diff'érents modes en met-
tant le museau de l'animal dans un petit entonnoir de bois garni d'une
membrane de caoutchouc.
C. Tortues. — Une semblable muselière étant placée sur le museau
d'une tortue terrestre, et un réservoir d'air de grandeur suffisante
étant disposé sur le trajet du tube de caoutchouc qui communique avec
l'enregistreur, on voit, à un moment donné, apparaître sur le cylindre
un tracé singulier.
C'est une série d'S dont les deux petits crochets arriveraient au même
niveau horizontal, etquisont reliées par une ligne fort longue déterminant
ce niveau. En interprétant ce tracé, on voit que la tortue sort d'un état
de repos plus ou moins long (dix secondes, trente secondes, une minute
et même plus) par une expiration; celle-ci est immédiatement
suivie d'une inspiration beaucoup plus forte, que suit de même une ex-
piration égalant avec la première la valeur de l'inspiration.
On peut encore exprimer ces choses en disant que l'inspiration se