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comptes rendus des séances et mémoires de la société de biologie ...

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<strong><strong>de</strong>s</strong> anguilles n'en est que peu influencée. Mais les anguilles vivent<br />

toujours beaucoup plus longtemps que les abl<strong>et</strong>tes.<br />

Faut-il attribuer <strong>de</strong> l'importance à quelques détails <strong>de</strong> structure qui<br />

perm<strong>et</strong>traient à l'anguille d'étaler à l'air ses <strong>la</strong>melles branchiales plus<br />

que ne le peut faire une abl<strong>et</strong>te? Si une semb<strong>la</strong>ble disposition existe,<br />

elle pourrait avair quelque influence; mais il est facile <strong>de</strong> voir que <strong>la</strong><br />

raison principale du phénomène n'est point là.<br />

Sectionnons, en eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> tête à une abl<strong>et</strong>te <strong>et</strong> à une anguille, <strong>et</strong> m<strong>et</strong>-<br />

tons à sec les <strong>de</strong>ux tronçons à côté l'un <strong>de</strong> l'autre ; nous allons voir<br />

que les propriétés élémentaires se conserveront beaucoup plus long-<br />

temps dans le tronçon <strong>de</strong> l'anguille que dans celui <strong>de</strong> l'abl<strong>et</strong>te.<br />

Exemple : Le 3 mars, à <strong>la</strong> température <strong>de</strong> 14*, une abl<strong>et</strong>te <strong>et</strong> une<br />

p<strong>et</strong>ite anguille (10^') sont ainsi décapitées. Pendant 25 minutes on peut,<br />

en excitant le tronçon <strong>de</strong> l'abl<strong>et</strong>te, obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> mouvements réflexes ;<br />

<strong>de</strong>ux heures après <strong>la</strong> décapitation, <strong>la</strong> contractilité muscu<strong>la</strong>ire a disparu.<br />

Or, dans le tronçon d'anguille, les mouvements réflexes ont duré<br />

1 heure 25 minutes, <strong>et</strong> <strong>la</strong> contractilité muscu<strong>la</strong>ire 4 heures 15 minutes.<br />

La survie <strong><strong>de</strong>s</strong> anguilles s'explique donc principalement par <strong>la</strong> gran<strong>de</strong><br />

persistance <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés <strong>de</strong> leurs éléments anatomiques, alors que<br />

tout renouvellement d'air oxygéné est supprimé.<br />

On aurait pu croire que, chez l'anguille sortie <strong>de</strong> l'eau, <strong>la</strong> peau pres-<br />

que nue pourrait servir à un échange <strong>de</strong> gaz capable d'expliquer <strong>la</strong><br />

longue conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, tandis que les écailles dont sont revêtus<br />

les autres poissons s'opposeraient à c<strong>et</strong>te respiration cutanée. Mais<br />

l'expérience ne justifie pas c<strong>et</strong>te hypothèse.<br />

Exemple : Un goujon pesant 11^' <strong>et</strong> une anguille pesant 10^% sont<br />

p<strong>la</strong>cés chacun dans une p<strong>et</strong>ite cloche <strong>de</strong> même capacité renversée sur<br />

le mercure; <strong>la</strong> température est <strong>de</strong> 14°; les <strong>de</strong>ux poissons, modérément<br />

essuyés, sont couchés sur une p<strong>la</strong>que <strong>de</strong> bois qui les sépare du métal.<br />

Ils restent là 3 heures; au bout <strong>de</strong> ce temps l'anguille est parfaitement<br />

vivante, le goujon vit encore, mais meurt peu <strong>de</strong> temps après sa réim-<br />

mersion dans l'eau. Or, malgré ces conditions, qui constituent un<br />

à forliori, on trouve que l'anguille a consommé seulement 6", 8 d'oxy-<br />

gène, tandis que le goujon en a consommé 13", 2. Dans une autre ex-<br />

périence, les chiffres ont été 8 <strong>et</strong> 14,5.<br />

Il faudra probablement chercher dans une consommation d'oxygène<br />

moins gran<strong>de</strong> faite par le muscle d'anguille, dans un temps donné, <strong>la</strong><br />

véritable raison <strong>de</strong> l'inégalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> survie totale <strong>de</strong> l'animal ou <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

persistance <strong>de</strong> sa contractilité, par exemple. Déjà <strong><strong>de</strong>s</strong> expériences com-<br />

paratives, faites sur <strong>la</strong> chair d'anguille <strong>et</strong> celle d'abl<strong>et</strong>te, déposent dans<br />

ce sens; mais leurs résultats ne méritent pas encore d'être publiés. Il<br />

me suffit aujourd'hui d'avoir montré que dans c<strong>et</strong>te question physiolo-

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