Migreurop - Fondation Jean-Jaurès
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La situation des migrants<br />
dans le CETI (centre<br />
ouvert)<br />
Le CETI 5 a été créé en 2000 et, à la différence<br />
du centre de rétention (CIE 6 , centre<br />
fermé dépendant du ministère de l’Intérieur)<br />
en Espagne continentale, c’est un centre<br />
ouvert qui dépend du ministère du Travail et<br />
de l’immigration. Il héberge des migrants et<br />
réfugiés qui arrivent à Ceuta.<br />
Quand un migrant « sans papiers » arrive<br />
de manière irrégulière à Ceuta, il doit se présenter<br />
au commissariat de police et demander<br />
l’accès au CETI. La Police lui demande<br />
alors de fournir son identité et prend ses<br />
empreintes digitales. A partir de ce moment,<br />
il est enregistré comme migrant « irrégulier »<br />
en Espagne. S’il veut demander l’asile politique,<br />
il dispose d’un délai d’un mois ; s’il ne<br />
le fait pas, la police entame une procédure<br />
administrative qui se conclut par une décision<br />
d’expulsion pour une période de cinq<br />
ans. Il lui est possible de présenter un recours,<br />
mais actuellement les recours sont systématiquement<br />
rejetés. L’attente commence alors<br />
jusqu’à l’expulsion, ce qui peut durer plusieurs<br />
années.<br />
Les groupes spécialement vulnérables<br />
Le 8 mars 2010, le CETI hébergeait 366<br />
personnes, dont 93 femmes de différents<br />
pays d’Afrique et d’Asie. 60% d’entre elles<br />
avaient déjà séjourné deux ans à Ceuta. Trois<br />
groupes sont particulièrement vulnérables :<br />
les Indiens, les femmes et les mineurs non<br />
accompagnés.<br />
Les Indiens<br />
Les Indiens qui arrivent à Ceuta ont payé<br />
entre 12 000 € et 15 000 € pour leur périple<br />
à travers l’Afrique. En avril 2008, face au risque<br />
d’être arrêtés et expulsés par la police, 72<br />
5. Centro de estancia temporal de inmigrantes.<br />
6. Centro de internamiento de extranjeros.<br />
Indiens ont fui le CETI pour se réfugier dans<br />
les bois du mont El Renegado. En 2010, 54<br />
Indiens résistent encore, vivant de la charité<br />
(voir plus bas).<br />
Les femmes<br />
Les femmes et les enfants sont parmi les<br />
migrants les plus vulnérables. En 2009, les<br />
93 femmes qui se trouvaient au centre provenaient<br />
en majorité de pays anglophones<br />
comme le Nigeria, le Soudan, la Somalie,<br />
mais aussi du Cameroun, du Congo (RDC)<br />
ou de Côte d’Ivoire.<br />
Jusqu’en 2008, les femmes ayant des<br />
enfants se voyaient délivrer des permis de<br />
séjour pour « circonstances exceptionnelles<br />
», avant de quitter Ceuta pour rejoindre<br />
la péninsule. Mais ensuite, seul un nombre<br />
réduit de familles et de femmes avec enfants<br />
ont été autorisées à passer du côté de la péninsule,<br />
mais sans permis de séjour. Depuis septembre<br />
2009, les nigérianes enceintes sont<br />
transférées dans des centres de rétention de la<br />
péninsule pour y être identiées et expulsées.<br />
La plupart des familles retenues au CETI le<br />
sont depuis deux ans. Jusqu’à maintenant, les<br />
familles avec enfants ne sont pas expulsées.<br />
Les mineurs<br />
Il y a deux types de mineurs : ceux qui<br />
sont accompagnés par des adultes et les<br />
mineurs non accompagnés, qui arrivent à<br />
Ceuta en provenance du Maroc avec l’objectif<br />
de se cacher dans des camions pour arriver<br />
en Espagne. Les mineurs accompagnés vivent<br />
dans le CETI, quoique ce dernier ne dispose<br />
pas d’infrastructures adéquates : le taux d’occupation<br />
peut atteindre huit personnes par<br />
chambre. Le Défenseur du peuple (ombudsman)<br />
a dénoncé cette situation mais aucune<br />
mesure n’a été prise.<br />
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