Migreurop - Fondation Jean-Jaurès
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Pologne, Roumanie : être de bons éléments dans l’UE élargie<br />
En Roumanie en 2007, 4 470 décisions<br />
de retour ont été émises par l’ORI, et 431<br />
retours sous escorte (éloignement forcé) ont<br />
été réalisés 39 . Pour le premier semestre 2009,<br />
ce sont 3 111 décisions de retour et 213<br />
retours sous escorte 40 . Toutefois, l’on constate<br />
que pour certaines nationalités (Afghanistan,<br />
Zimbabwe, Sri Lanka, Irak), l’éloignement a<br />
de très faibles taux d’exécution 41 . L’éloignement<br />
est improbable, les autorités sachant<br />
les dicultés auxquelles elles vont se heurter,<br />
mais le retenu ne le sait pas avec certitude,<br />
ce qui accroit son stress pendant les 6 mois<br />
qu’il passe enfermé. Une des conséquences est<br />
que, selon leurs dires, certains retenus demandent<br />
eux-mêmes à être rapatriés dans le cadre<br />
de retours alors dits « volontaires » – ce qui<br />
pourra alimenter le point de vue ociel selon<br />
lequel ce ne sont pas de « vrais » réfugiés.<br />
III - Les renvois<br />
Les accords de réadmission<br />
La Pologne et la Roumanie sont parties<br />
à la douzaine d’accords communautaires de<br />
réadmission entrés en vigueur 42 . Séparément,<br />
la Roumanie a conclu 35 accords bilatéraux<br />
dont 7 avec des pays non européens 43 , et la<br />
Pologne respectivement 28 et 5 44 . Ces accords<br />
facilitent les démarches permettant l’éloigne-<br />
39. ORI, Rapport 2007, mars 2008.<br />
40. Site Internet de l’ORI, octobre 2009. http://ori.mai.<br />
gov.ro/api/media/userfiles/InfoStat_Octombrie_2009_<br />
text.pdf<br />
41. Par exemple, en 2007, 1 304 décisions de retour ont<br />
été prises à l’encontre de ressortissants moldaves et 196<br />
ont été eectives, soit 19% ; concernant les ressortissants<br />
irakiens, sur les 105 décisions de renvoi, 6 ont été<br />
exécutées, soit un taux d’exécution de 5%.<br />
42. Avec les pays suivants : Albanie, Bosnie-Herzégovine,<br />
Chine, Hong-Kong, Macao, Macédoine (ARYM),<br />
Moldavie, Monténégro, Russie, Serbie, Sri Lanka et<br />
Ukraine.<br />
43. Albanie, Macédoine, Croatie, Inde, Liban, Moldavie,<br />
Turquie.<br />
44. Macédoine, Croatie, Moldavie, Ukraine, Vietnam.<br />
ment d’un étranger en situation irrégulière<br />
vers son pays d’origine ou dans un État dans<br />
lequel il a séjourné légalement ou par lequel il<br />
n’a fait que transiter.<br />
Dès le milieu des années 1990, des accords<br />
de réadmission ont été signés entre la Pologne,<br />
la Slovaquie et la Hongrie d’une part, et<br />
l’Ukraine de l’autre. L’accord avec l’Ukraine<br />
(mai 1993) non seulement prévoit le renvoi<br />
en Ukraine des ressortissants ukrainiens qui<br />
se maintiennent sur le territoire polonais sans<br />
remplir les conditions d’entrée et de séjour<br />
exigées, mais inclut aussi une clause prévoyant<br />
la réadmission par l’Ukraine des ressortissants<br />
de pays tiers y ayant transité.<br />
Retours forcés en Ukraine<br />
Comme, en juin 2007, la Communauté et<br />
l’Ukraine ont signé un accord de réadmission<br />
comportant les mêmes objectifs et rendant<br />
les réadmissions plus ecaces, la Pologne et<br />
la Roumanie peuvent désormais s’appuyer sur<br />
celui-ci pour renvoyer les personnes qui traversent<br />
irrégulièrement leur frontière. Les ressortissants<br />
des pays tiers peuvent être réadmis<br />
en Ukraine, même s’ils ne possèdent pas les<br />
documents d’entrée et de séjour valables pour<br />
ce pays, c’est-à-dire même s’ils risquent d’être<br />
placés en rétention à leur arrivée puis éloignés<br />
vers un autre pays (réadmissions en cascade).<br />
En vertu de cet accord, les migrants interpellés<br />
dans les 48 heures suivant leur passage<br />
de la frontière ukrainienne peuvent être renvoyés<br />
dans ce dernier État en moins de 48 heures<br />
par le biais d’une procédure de réadmission<br />
accélérée. Certaines de ces réadmissions<br />
« express » cachent en fait des refoulements<br />
de demandeurs d’asile. Le seul échappatoire<br />
à la procédure accélérée serait le dépôt d’une<br />
demande d’asile, mais on a dit que, au vu de<br />
leur nationalité ou de leur appartenance, certains<br />
ont peu de chance de succès 45 et se font<br />
prendre en tentant de rejoindre une autre<br />
45. Les Géorgiens ou Vietnamiens en Pologne, les Kurdes<br />
et Irakiens en Roumanie, par exemple.