Migreurop - Fondation Jean-Jaurès
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Migrants squattant dans des wagons abandonnés (photo de Regina Mantanika)<br />
Les autorités locales pratiquent un refoulement<br />
en mode mineur en chassant les<br />
migrants de la zone urbaine des villes portuaires.<br />
Dans les propos du préfet de police<br />
d’Igoumenitsa revient cette antienne :<br />
« Notre rôle est d’empêcher l’arrivée de<br />
migrants illégaux à Igoumenitsa, surtout<br />
dans la zone portuaire. Nous essayons de les<br />
décourager et de les dissuader. » Les personnes<br />
rencontrées à Igoumenitsa parlent souvent<br />
d’un lieu à une centaine de kilomètres<br />
de la ville, à la frontière albanaise, un camp<br />
où il n’y a rien, au milieu du désert (il s’agit<br />
d’une prison fantôme que seuls les migrants<br />
semblent connaître). La police y éloigne les<br />
personnes arrêtées à Igoumenitsa. La plupart<br />
d’entre eux, sans argent, reviennent à pied.<br />
« Quelquefois, la police nous emmène dans<br />
les montagnes près de l’Albanie et nous laisse<br />
là au milieu de nulle part. Ceux qui ont un<br />
peu d’argent attendent les cars. Mais presque<br />
personne n’a d’argent et nous faisons environ<br />
110 km pour retourner à Igoumenitsa » 12 .<br />
12. Marocain, Igoumenitsa, janvier 2010.<br />
Les transferts en masse de Patras et Igoumenitsa<br />
vers la Turquie ont culminé à l’été<br />
2009, et sont maintenant remplacés par des<br />
transferts continuels d’un centre de détention<br />
à un autre, empêchant de suivre la trace<br />
des migrants et rendant leur expulsion plus<br />
facile, ou par des renvois dans le cadre de<br />
l’accord de réadmission Grèce-Turquie, qui<br />
a été réactivé par un nouvel accord bilatérale<br />
du 24 mai 2010.<br />
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