Migreurop - Fondation Jean-Jaurès
Migreurop - Fondation Jean-Jaurès
Migreurop - Fondation Jean-Jaurès
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Placement en rétention<br />
administrative<br />
Selon la loi polonaise (sections 101 et<br />
102) et la constitution roumaine (art. 23-3),<br />
si un étranger arrêté n’a pas de titre de séjour,<br />
il peut être placé en garde à vue dans un commissariat<br />
respectivement pendant 48 heures<br />
(prolongeables pour vérication approfondie<br />
de l’identité) et 24 heures. Pendant ce laps de<br />
temps, ils est enfermé sans le contrôle du juge.<br />
Dans ces lieux de garde à vue, que ce soit en<br />
Pologne ou en Roumanie, les étrangers ont<br />
accès à un téléphone xe ou à leur portable,<br />
mais non aux coordonnées d’un avocat, et ne<br />
peuvent donc joindre que ceux qu’il connaissent.<br />
En Pologne, l’aide juridique gratuite<br />
n’existe pas, mais un projet de loi est à l’étude<br />
pour permettre à des associations d’apporter<br />
cette aide. En Roumanie, il existe un système<br />
d’aide juridictionnelle et les associations de<br />
conseil juridique guident en général les étrangers<br />
dans les démarches nécessaires pour l’obtenir.<br />
La police polonaise adresse une requête<br />
auprès du tribunal de district pour placer<br />
l’étranger dans un centre an d’organiser son<br />
éloignement, et c’est sur demande du gouverneur<br />
de la Voïvode (région) que le juge<br />
décide du placement de l’étranger dans un<br />
centre de rétention ; il peut aussi être placé<br />
dans une prison de déportation (voir infra) si<br />
l’on craint qu’il ne respecte pas les règles de<br />
conduite dans un centre fermé. La police roumaine<br />
prend contact avec l’ORI, qui indique<br />
au procureur s’il convient qu’il prenne une<br />
décision d’éloignement et de placement en<br />
rétention – dans la pratique, les avis de l’ORI,<br />
préparés en roumain et en anglais, sont suivis<br />
par ce dernier. Un recours devant le juge d’appel<br />
est possible sous 5 jours. Dans les deux<br />
pays, il semble que le délai avant la rétention<br />
soit si court qu’il ne permet pas d’étudier de<br />
manière approfondie la situation personnelle<br />
de l’étranger.<br />
Les centres de rétention et<br />
d’expulsion<br />
Si en Pologne, l’existence des centres de<br />
rétention coïncide avec l’introduction du<br />
droit d’asile, leur apparition en Roumanie<br />
est plus tardive (1999) : la rétention s’y est<br />
structurée sous forme de centres sous l’eet<br />
combiné du versement de fonds européens et<br />
des recommandations du Comité de prévention<br />
contre la torture (CPT), qui y voyait un<br />
moyen d’améliorer les conditions matérielles<br />
d’enfermement. En Pologne, certains centres<br />
de rétention de la police ont été fermés ou<br />
transférés à la garde-frontières en 2007-2008,<br />
et en 2008-2009, quatre nouveaux centres<br />
ont été construits. Ils ont une capacité totale<br />
de 692 places, pour un total de 980 places<br />
dans tous les centres actuellement en fonctionnement.<br />
En Roumanie, il y a deux centres<br />
de rétention, à Arad (frontière ouest) et à<br />
Bucarest, pour une capacité totale de 180 places,<br />
mais en pratique ils ne sont pas pleins<br />
(257 placements en 2007, par exemple).<br />
Centres fermés et prisons de déportation<br />
en Pologne<br />
Les centres de rétention sont de deux<br />
types en Pologne : les centres fermés pour les<br />
étrangers et les prisons de déportation, dont le<br />
régime est proche du système carcéral et où la<br />
liberté de se déplacer est durement entravée et<br />
réduite à des séjours aux toilettes et une heure<br />
de promenade par jour.<br />
Dans un centre fermé, les conditions de<br />
vie sont moins strictes, mais elles sont aussi<br />
très contraignantes. Le retenu peut circuler à<br />
l’intérieur du centre, dans certains lieux autorisés<br />
: par exemple, les retenus peuvent aller et<br />
venir le long du couloir de leur cellule, se rendre<br />
dans la salle de séjour et aux toilettes qui<br />
se trouvent dans le même « couloir fermé »,<br />
et sortir de ce secteur trois fois par jour pour<br />
les repas et la promenade ou, sur autorisation,<br />
pour faire la lessive, envoyer un fax, recevoir<br />
55