Migreurop - Fondation Jean-Jaurès
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No man’s land désertique de Tinzaouaten (photo de Sara Prestianni)<br />
Insahala ou Tamanrasset, mais aussi vers personnes dans des camions depuis leurs lieux<br />
Djanet (à la frontière avec la Libye) : pour <br />
<br />
le camp de Tamanrasset. Cette ville, en plein<br />
les rues et entrent dans les maisons ou sur les désert, est en même temps un lieu de transit<br />
lieux de travail.<br />
plus ou moins long pour les migrants venus du<br />
Sud : ceux qui ne sont pas dans le camp vivent<br />
soit en ville, soit cachés dans des grottes à<br />
L’« engrenage » du refoulement<br />
la périphérie de la ville, craignant parfois le<br />
racisme de la population locale, et surtout<br />
l’éventualité de problèmes avec la police.<br />
Ces arrestations mènent automatiquement<br />
à une garde à vue pendant laquelle les<br />
migrants sont amenés devant un tribunal, sans<br />
avocat, avec des interprètes (en anglais et en<br />
français uniquement). Le jugement conduit<br />
systématiquement à l’enfermement, soit dans<br />
une prison de droit commun où des cellules<br />
sont réservées aux migrants, soit dans de réels<br />
camps de détention pour étrangers.<br />
Les migrants interviewés à Gao, Kidal, et<br />
Tinzaouaten, qui venaient juste d’être<br />
refoulés d’Algérie, dénoncent les conditions<br />
de détention dans les camps algériens. Ils<br />
racontent avoir été obligés de vivre dans des<br />
cellules insalubres, entassés sur quelques<br />
mètres carrés, sous-alimentés (un morceau<br />
de pain et un litre de lait pour 5 personnes<br />
par jour). Les migrants racontent le véritable<br />
« engrenage » dans lequel ils sont pris, une fois<br />
arrêtés : de l’enfermement au refoulement.<br />
Ils sont transférés tous les dix ou quinze<br />
jours dans des camps qui se trouvent plus<br />
au sud. Transportés par groupes de 50 à 100<br />
De Tamanrasset, les policiers algériens<br />
rassemblent les migrants par groupes d’une<br />
centaine de personnes et organisent des<br />
convois de « camions prisons », qui traversent<br />
le sud algérien, et les « déversent » ensuite<br />
dans le no man’s land de Tinzaouaten (à la<br />
frontière Algérie-Mali). Les témoignages font<br />
<br />
plus de dix heures entassés les uns sur les<br />
autres, sans pouvoir demander un arrêt.<br />
Tinzaouaten, le guet-apens des migrants<br />
Tinzaouaten est une ville frontalière divisée<br />
en deux : une partie algérienne avec des<br />
maisons habitées et une partie malienne,<br />
désertique, avec de nombreuses maisons<br />
abandonnées. Après avoir subi la chaîne de<br />
l’enfermement et du refoulement, une fois<br />
arrivés à Tinzaouaten, les migrants sont<br />
« déchargés » dans la partie algérienne de la<br />
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