Migreurop - Fondation Jean-Jaurès
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Camp d’exilés à Patras (Grèce) après sa destruction par les autorités en juillet 2009 (photo<br />
de Sara Prestianni)<br />
Le processus d’externalisation que dénonce <strong>Migreurop</strong> commence à l’intérieur même de l’Union européenne<br />
: c’est la « dublinisation », principe qui veut qu’au nom du règlement de 2003 dit « Dublin II », les<br />
candidats à l’asile soient rabattus vers le premier pays européen dont ils ont franchi la frontière. A cause<br />
de cette législation que tous les observateurs jugent inique, absurde et parfois meurtrière, nombre de<br />
migrants ne cherchent même pas à demander l’asile là où ils parviennent, de peur d’un fatal retour en arrière.<br />
Ils deviennent ainsi des exilés. Quant à la Grèce, aux portes de l’Europe, elle n’accorde aucun statut<br />
de réfugié : ces personnes s’y trouvent donc prises dans une nasse. En juillet 2009, les autorités grecques<br />
décidèrent la fermeture du camp de Patras, un regroupement informel insalubre et surpeuplé, sans offrir<br />
quelque solution alternative à ses occupants. Tandis qu’un incendie détruisait leurs baraquements, ces<br />
derniers se sont dispersés dans la ville, dans les champs d’oliviers au bord des routes de transit empruntées<br />
par les camions, et dans les ports tournés vers l’Italie. En attendant l’hypothétique passage dans un<br />
autre pays européen, ils sont soumis aux fréquentes persécutions de la police, qui détruit leurs abris et les<br />
remet sans cesse sur la route, sans feu ni lieu. Leur situation n’est pas sans évoquer celle des exilés des<br />
jungles du Calaisis après la destruction du camp de Sangatte, au nord-ouest de la France (cf. infra).