Migreurop - Fondation Jean-Jaurès
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Exilés au port de Calais (photo de Sara Prestianni)<br />
A. est un jeune afghan de 27 ans qui a vécu<br />
dans la « jungle » de Calais : « J’ai eu un<br />
accident après avoir tenté de me rendre<br />
en Angleterre à l’intérieur d’un camion.<br />
Découvert par la police, je suis tombé en<br />
descendant du camion et me suis brisé les<br />
deux poignets. J’ai été soigné en urgence, et<br />
relâché. Des militants m’ont ensuite hébergé<br />
pendant ma convalescence. C’est alors que<br />
j’ai décidé de demander l’asile. Cela fait<br />
maintenant un an et demi que ma demande est<br />
en cours. « Dublinisé », je me retrouve donc<br />
actuellement coincé en France, demandeur<br />
d’asile mais sans hébergement ni allocation<br />
pour me permettre de survivre pendant ce<br />
temps où l’accès au travail m’est interdit.<br />
Malgré différentes démarches,… j’attends,<br />
coincé ! » Recueilli le 26 janvier 2010.<br />
Si, depuis mai 2009, il est possible de<br />
déposer sa demande d’asile à la préfecture de<br />
Calais (avant il fallait aller à Arras, 98 km), le<br />
dispositif d’accompagnement est très insusant.<br />
Une « permanence de recueil de demande<br />
d’asile » existe, avec l’arrivée à Calais de<br />
l’association France terre d’asile (FTDA)<br />
et du HCR. Mais FTDA n’avait, en janvier<br />
2010, qu’un salarié sur place, et la permanente<br />
du HCR avouait ne pas maîtriser les<br />
procédures et la législation relatives à l’asile.<br />
De surcroît le dépôt d’une demande à Calais<br />
ne permet d’espérer aucun dispositif de prise<br />
en charge ou d’hébergement, sauf à s’éloigner<br />
de la ville.<br />
Le leurre de l’aide au retour<br />
Les associations se sont inquiétées que,<br />
dans le cadre du démantèlement de la jungle,<br />
l’aide au retour soit proposée comme une<br />
alternative. « Le gouvernement propose une aide<br />
au retour volontaire vers des pays en guerre et des<br />
dictatures. Combien accepteront de retourner<br />
en Afghanistan, Irak, Iran, Somalie, Soudan,<br />
Erythrée…, sachant qu’en outre, les retours,<br />
volontaires ou forcés, dans certains de ces pays<br />
s’avèrent impossibles ? 18 ». Ainsi, après les arres-<br />
18. Ibid.<br />
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