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Migreurop - Fondation Jean-Jaurès

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Pologne, Roumanie : être<br />

de bons éléments dans<br />

l’UE élargie<br />

Pendant plus de 50 ans, la Pologne et la<br />

Roumanie se sont inscrites dans un système<br />

où les migrations, très contrôlées, n’étaient<br />

envisageables qu’entre pays du bloc socialiste,<br />

tandis que des opposants au régime empruntaient<br />

des routes irrégulières pour demander<br />

l’asile « à l’Ouest ». L’année 1989 marque<br />

l’ouverture des frontières et le début d’une<br />

émigration plus forte, mais par la suite, les<br />

mouvements migratoires vers ces deux pays<br />

vont également prendre de l’importance, et<br />

leur position s’est complexiée, notamment<br />

avec leur entrée dans l’Union européenne<br />

(UE). La Pologne, pays membre depuis 2004,<br />

est entrée dans l’espace Schengen à la n de<br />

2007, et la Roumanie, pays membre depuis<br />

2007, doit y entrer en 2011.<br />

Méthode. Ce rapport est le résultat de<br />

deux enquêtes en Roumanie et en Pologne,<br />

respectivement de Violaine Jaussaud et Paulina<br />

Nikiel, dans le cadre des activités de Echanges<br />

et Partenariats. La première, réalisée à<br />

Bucarest surtout, comprend le recueil de<br />

témoignages de migrants, la visite de centres<br />

pour demandeurs d’asile (Radauti et Stolnicul)<br />

et de rétention (Otopeni), des rencontres<br />

et des entretiens avec divers acteurs de la<br />

migration et de l’asile. La seconde comprend<br />

des entretiens avec des migrants et des<br />

juristes dans diverses villes et dans des camps<br />

ouverts (Leonow, Lomza, Bytom et Debak) ou<br />

de rétention (Lesznowola et Przemysl), et<br />

auprès du milieu associatif et des autorités.<br />

Elle est complétée par des observations à la<br />

frontière ukrainienne (Medyka).<br />

I - Aux frontières<br />

<br />

de la migration<br />

Points de passage et de blocage sur la route<br />

migratoire vers l’Europe de l’Ouest, les frontières<br />

de la Pologne et de la Roumanie sont<br />

au cœur des enjeux sécuritaires de l’UE. La<br />

période de préadhésion a constitué une phase<br />

capitale dans la structuration de leur surveillance<br />

: par exemple, la Roumanie a reçu<br />

62 millions d’euros entre 1998 et 2003 au<br />

titre du Programme européen d’aide communautaire<br />

aux pays d’Europe centrale et orientale<br />

(Phare) 1 . Ces fonds ont été notamment<br />

utilisés pour former du personnel et acheter<br />

du matériel perfectionné de surveillance. Le<br />

processus d’adhésion s’est accompagné de<br />

réformes législatives d’ampleur destinées à<br />

transposer l’acquis communautaire en matière<br />

de migration. Les contrôles aux frontières à<br />

l’entrée se sont développés et l’obligation de<br />

visa a été instaurée pour les arrivants de pays<br />

proches (Ukraine, Moldavie, Russie, Biélorussie),<br />

respectivement depuis 2003 et 2007.<br />

1. Diminuer le transit et<br />

mériter Schengen<br />

Pour les migrants venus d’Ukraine, de Biélorussie<br />

ou de Moldavie, la Pologne comme la<br />

Roumanie ne sont bien souvent que des pays<br />

1. Cf le site internet de la police roumaine aux frontières,<br />

www.politiadefrontiera.ro<br />

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