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Migreurop - Fondation Jean-Jaurès

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a tenté de passer la frontière trois fois, mais<br />

sans succès. Il est retourné à Moscou. De<br />

Moscou, il a réussi à passer la frontière avec<br />

la Lettonie. Il a passé la mer baltique caché<br />

dans un bateau. Quand il a débarqué en Suède,<br />

il a été directement arrêté et enfermé en<br />

rétention. Il y est resté trois mois. Après, il a<br />

été déporté en Russie. À Moscou, il n’avait pas<br />

d’argent pour vivre, donc il est retourné en<br />

Ouzbékistan. Tout de suite, il a été emprisonné.<br />

En prison, ils lui ont demandé de soutenir les<br />

extrémistes islamiques. Il a reçu les papiers à<br />

signer, mais il a refusé de les signer. Après un<br />

mois de tortures, il est sorti de prison et il a<br />

passé un mois à l’hôpital. En 2006, il est parti<br />

en Ukraine. Il a trouvé un travail à Kiev dans<br />

le nettoyage des voitures. En 2007, sa femme<br />

et ses enfants lui ont dit, encore une fois,<br />

qu’ils étaient menacés et que s’il ne rentrait<br />

pas ils risquaient d’être assassinés. [Suivent à<br />

nouveau deux allers et retours Kiev-Tachkent.]<br />

Quelques mois plus tard [en 2008], sa femme<br />

<br />

ils sont allés tous en Pologne pour demander<br />

<br />

avec la grande mère. Elle a changé de nom.<br />

[…] En Pologne, la famille ne se sent pas en<br />

sécurité. Deux fois, les gens des services<br />

secrets sont venus les chercher. La dernière<br />

fois, c’était dans un supermarché à côté du<br />

centre ouvert où ils habitent actuellement61 quittent le camp, leur misère continue parfois<br />

pendant longtemps. Au delà des programmes<br />

d’intégration, leur subsistance continue de<br />

reposer essentiellement sur le travail temporaire.<br />

.<br />

Homme, Ouzbekistan.<br />

Précarisation et stigmatisation<br />

des réfugiés (Pologne)<br />

La mauvaise situation des réfugiés et des<br />

demandeurs d’asile en Pologne résulte en partie<br />

de la responsabilité des autorités nationales<br />

et locales, par exemple quand celles-ci se<br />

prononcent ouvertement contre l’accueil des<br />

réfugiés.<br />

Pétition pour la fermeture d’un centre<br />

d’accueil<br />

Un épisode signicatif est survenu en septembre<br />

2009, quand le député Kolakowski,<br />

du parti Droit et Justice (droite), proposa<br />

au directeur de l’OAE de fermer le centre<br />

d’accueil des demandeurs d’asile de Lomza<br />

61. Entretien à Bytom, janvier 2010.<br />

(Podlachie) an d’éviter de créer des conits.<br />

À cause du sous-emploi dans cette partie est<br />

de la Pologne, les migrants sont pratiquement<br />

exclus du marché du travail régulier. Ainsi<br />

leur subsistance repose-t-elle sur le travail saisonnier<br />

dans l’agriculture ou dans la construction.<br />

Avec l’appui de certains médias, la fondation<br />

Ocalenie, association locale d’aide aux<br />

migrants, s’opposa à l’idée de fermeture. « La<br />

fermeture du camp ne peut pas être une solution<br />

si aucune autre alternative n’est trouvée : où<br />

vont partir 190 personnes ? », demandait une<br />

représentante d’Ocalenie à Lomza, qui aurait<br />

soutenu la fermeture du camp seulement à<br />

condition que tous les demandeurs d’asile<br />

soient relogés dans les villes orant plus de<br />

possibilités d’emploi. De fait, lorsque les<br />

personnes obtiennent le statut de réfugié et<br />

Accusé d’incitation au racisme, le député<br />

retira sa proposition, mais à la suite de celle-ci,<br />

800 habitants pétitionnèrent pour la<br />

fermeture du camp. « Nous ne sommes pas<br />

racistes », expliquait une des femmes venues<br />

déposer la pétition, même si, en dépit des<br />

faits, comme d’autres habitants, elle estimait<br />

qu’« il y a un risque d’augmentation du taux de<br />

criminalité » et pensait que « les tchétchènes ont<br />

plus d’aides » qu’eux 62 . En février 2010, des<br />

habitants de Lomza signièrent encore une<br />

fois aux refugiés qu’ils voulaient leur départ.<br />

Des aches et des étiquettes « Tchétchènes,<br />

on ne veut pas de vous » furent imprimées et<br />

distribuées partout dans la ville. La fondation<br />

Ocalenie et le gouverneur de la Voïvodie sont<br />

intervenus auprès de la police. Les organisa-<br />

62. «Uchodzcy przeszkadzaja. Ciagle» (« Les réfugiés<br />

dérangent. Toujours »), Gazeta Wyborcza Bialystok,<br />

31/01/2010. http://bialystok.gazeta.pl/bialystok/1,35250<br />

,7513784,Uchodzcy_przeszkadzaja__Ciagle.html<br />

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