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La mythologie des plantes - Centrostudirpinia.It

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134 BOTANIQUE SPÉCIALE,<br />

Égyptiens, chez lesquels la fève était l'objet d'un véritable<br />

culte, ne la mangeaient pas non plus, probablement pour la<br />

même raison, c'est-à-dire de peur de manger en elle la vie<br />

d'un homme, de manger une âme. On raconte que Pytha-<br />

gore, poursuivi par ses ennemis, fut rejoint et tué, seule-<br />

ment parce que, arrivé devant un champ de fèves, il n'osa<br />

pas le traverser de peur d'écraser <strong>des</strong> êtres animés', <strong>des</strong><br />

âmes de trépassés qui étaient entrées provisoirement dans la<br />

vie végétale. <strong>La</strong> fève a gardé jusqu'à nos jours sa significa-<br />

tion, phallique à la fois et funéraire. Gy raidi au XVI® siècle<br />

écrivait : « Existimant Magi mortuorum animas fabis inesse,<br />

quibus dum parentamus, fabas ipsas comesse moris sit.<br />

Quare , ut puto , hoc etiamnunc tempore , in defunctorum<br />

celebri die, fabas passim et esitamus ipsi et aliis impendimus<br />

». De nos jours encore, à Acireale, à Palerme et ailleurs,<br />

le jour <strong>des</strong> morts, on mange <strong>des</strong> fèves et on en distribue aux<br />

pauvres. Dans la Haute <strong>It</strong>alie et en Russie, le jour <strong>des</strong><br />

Rois (6 janvier, le jour de l'Epiphanie , mot dont à Flo-<br />

rence et à Rome on a fait la befana, une sorcière censée<br />

représenter la saison de l'hiver, la nuit sombre de l'hiver qui<br />

s'en va), on mange un gâteau, dans lequel on place une fève<br />

noire et une fève blanche : la fève noire représente le roi, le<br />

mâle, la fève blanche, la reine, la femelle. Les deux per-<br />

sonnes qui trouvent la fève sont pré<strong>des</strong>tinées â s'unir, lorsque<br />

le hasard fait que la fève noire tombe en partage à un gar-<br />

çon et la fève blanche à une jeune fille^ Par ce seul exemple,<br />

' Cf. la légende de la fuite de la Vierge trahie par les pois chiches, au<br />

mot Genévrier.<br />

* M. Chéruel nous fournit d'amples renseignements sur l'usage <strong>des</strong> gâteaux<br />

aux fèves en France : « Il était d'usage, dit-il (Dictionnaire historique<br />

<strong>des</strong> Institutions, Mœurs et Usages de la France), depuis un temps<br />

immémorial, et par une tradition qui remontait jusqu'aux saturnales <strong>des</strong><br />

Romains, de servir, la veille <strong>des</strong> Rois, un gâteau dans lequel on enfermait<br />

une fève qui désignait le roi du festin. Le gâteau <strong>des</strong> Rois se tirait en<br />

famille, et c'était une occasion de resserrer les affections domestiques, qui<br />

exercent une si heureuse influence sur les mœurs. » Les cérémonies qui s'observent<br />

en cette occasion avec une fidélité traditionnelle ont été décrites<br />

par Pasquier dans ses Recherches de la France (IV, 9) : « Le gâteau<br />

coupé en autant de parts qu'il y a de conviés, on met un petit enfant sous la<br />

table, lequel le maître interroge sous le nom de Phèbe (Phœbus ou Apollon),

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