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La mythologie des plantes - Centrostudirpinia.It

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CHICORÉE. 87<br />

tous les pays. Elle vient de ce que la graine de cette plante<br />

a la forme d'un fer à cheval. L'herbe passe aussi auprès du<br />

peuple pour faire sauter les serrures, etc. »<br />

Chèvrefeuille. — D'après une communication de M. Sé-<br />

billot, dans la Bretagne française, on plante (et surtout on<br />

plantait) <strong>des</strong> Tuais ou verts, devant la porte <strong>des</strong> jeunes<br />

filles ; si on n'en met pas, c'est que personne n'aime la<br />

jeune fille, ou que sa vertu est soupçonnée. Le bouquet a<br />

<strong>des</strong> fleurs emblématiques : le chèvrefeuille (en patois gallot<br />

cherfeu) veut dire chère fille; le thym, putain, etc. Le<br />

mai doit être en épine blanche, sans fleur ni bouton ; s'il<br />

y avait <strong>des</strong> fleurs épanouies, cela voudrait dire que la fille<br />

n'est plus vierge.<br />

Chicorée {Cichorium sativum) est la chicorée <strong>des</strong> po-<br />

tagers ;<br />

mais celle qui joue un grand rôle légendaire est la<br />

chicorée sauvage, cichorium, intybus. Le peuple allemand<br />

l'appelle ivegeioarte, c'est-à-dire gardienne <strong>des</strong> chem^ins;<br />

wegeleuchte ou lumière du chetnin ; sonnenioeyide, son-<br />

nenwirbel ou solstice, sonnenkraut ou herbe du soleil, et<br />

enfin verfluchte Jungfer, ou jeune fille maudite. Le peuple<br />

allemand raconte aussi qu'autrefois les chicorées étaient <strong>des</strong><br />

hommes maudits ; les chicorées bleues, si nombreuses, <strong>des</strong><br />

hommes vertueux ; les chicorées blanches, beaucoup plus<br />

rares, <strong>des</strong> hommes méchants. Mais la véritable légende est<br />

autre, et c'est le feu professeur Mannhardt qui nous l'ap-<br />

prend in extenso^.<br />

Un vieux chant populaire de la Silésie autrichienne ra-<br />

conte l'histoire d'une jeune fille qui, pendant sept ans, pleura<br />

son bien-aimé tombé à la guerre. Lorsqu'on voulait la conso-<br />

ler et la décider à se choisir un autre époux, elle répondait :<br />

Eh wenn ich lass das Weinen stehn,<br />

Will ich lieber auf die Wegscheid gehn,<br />

Will dort 'ne Feldblum werden,<br />

c'est-à-dire : «Je cesserai de pleurer lorsque je deviendrai une<br />

fleur <strong>des</strong> champs sur les chemins. » En Bavière, la même<br />

» Klytia, Berlin, 1875.

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