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Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC

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Eugène Revert, <strong>Les</strong> <strong>Antilles</strong> (1954) 105<br />

remarquable et les torrents boueux ont joué dans l'ensemble un rôle infiniment plus<br />

grand que dans nos régions. L'érosion. annuelle dépasse certainement 1 mm par an,<br />

ce qui entraîne un colmatage rapide <strong>des</strong> baies, qu'on peut déceler par l'étude <strong>des</strong><br />

vieilles cartes. Tout cela détermine le relief actuel, qui ne se montre abrupt que là<br />

où l'on a affaire à <strong>des</strong> massifs jeunes. Le point culminant de la Guadeloupe se<br />

trouve à la Soufrière (1 484 m), celui de la Martinique à la Pelée (1 450 m). Mais il<br />

vaut la peine de noter que les principaux volcans éteints aux formes encore jeunes<br />

s'organisent en véritables chaînes à la Guadeloupe plus encore qu'à la Martinique<br />

et que ces chaînes s'orientent presque perpendiculairement à la direction générale<br />

<strong>des</strong> alizés. La Guadeloupe possède en outre avec la Grande-Terre un vaste<br />

ensemble calcaire.<br />

Climat, hydrographie et végétation. – Martinique et Guadeloupe se trouvent<br />

dans la zone la plus chaude et la plus arrosée <strong>des</strong> <strong>Antilles</strong>. L'amplitude annuelle<br />

<strong>des</strong> températures est particulièrement faible, puisque le mois le plus frais atteint<br />

partout 24°C au niveau de la mer et que le plus chaud ne dépasse pas 28°C.<br />

L'orientation du relief, dont nous avons déjà montré qu'elle était presque<br />

perpendiculaire à la direction générale <strong>des</strong> alizés, entraîne <strong>des</strong> différences<br />

spectaculaires dans les quantités de pluie tombées, qui varient de moins de 1 m<br />

pour les secteurs les plus abrités sous le vent à 8 m et plus peut-être dans la zone<br />

<strong>des</strong> grands bois proches <strong>des</strong> sommets. La transition se fait en quelques kilomètres à<br />

peine. Là où il tombe moins de 1,50 m, la décomposition <strong>des</strong> dépôts meubles<br />

venus <strong>des</strong> volcans est à peine entamée et le pays reste très perméable, tandis qu'au<br />

contraire la décomposition latéritique assure au versant opposé <strong>des</strong> formes plus<br />

anciennes et une humidité apparente autrement forte. D'où les extraordinaires<br />

contrastes de végétation déjà remarqués et soulignés par tous ceux qui se sont<br />

occupés de ces îles. <strong>Les</strong> cyclones enfin sont rares, mais non exceptionnels, et ils<br />

apparaissent alors capables de terribles ravages.<br />

<strong>Les</strong> rivières ne sont pour la plupart que <strong>des</strong> torrents pérennes, dont quelquesuns<br />

seulement sont navigables pour de petites embarcations près de leur<br />

embouchure. <strong>Les</strong> crues y apparaissent aussi violentes que soudaines. Quant à la<br />

végétation, elle passe de l'extrême luxuriance à la plus grande pauvreté. La forêt<br />

<strong>des</strong> zones humi<strong>des</strong>, riche d'épiphytes de toute sortes, monte jusque vers 1 000 ou<br />

1 200 m et l'on ne trouve plus au delà qu'une sorte de prairie mouillée parsemée<br />

d'« ananas » de montagne aux éclatantes fleurs jaunes ou rouges. Dans le bas, sous<br />

le vent, en zone sèche, c'est la steppe rase ou même le quasi-désert orné seulement<br />

de cactus cierges ou d'opuntias en touffes plus ou moins denses comme à la<br />

Savane <strong>des</strong> Pétrifications, vers l'extrême Sud de la Martinique.<br />

Le peuplement. – J'ai rappelé comment j'avais été amené à exécuter quelquesunes<br />

<strong>des</strong> premières fouilles préhistoriques opérées dans ces régions. C'est ce qui<br />

m'autorise un tout petit peu à parler de leur peuplement. On y a d'abord trouvé les<br />

Arawaks, qui nous ont laissé de nombreuses et belles poteries, ainsi que <strong>des</strong> objets<br />

en pierre polie ou taillée. Ils connaissaient le manioc, et le P. Delawarde a

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