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Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC

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Eugène Revert, <strong>Les</strong> <strong>Antilles</strong> (1954) 44<br />

les avantages légalement offerts à tous ceux qui se lancent dans le défrichement et<br />

la mise en valeur de nouveaux terrains. Qu'il s'agisse de culture proprement dite ou<br />

d'élevage, une exemption de vingt ans leur est accordée pour tous les impôts. Il est<br />

juste de reconnaître que cette politique commence à porter ses fruits et que les<br />

surfaces défrichées augmentent chaque jour. On peut marquer d'abord que la<br />

République Dominicaine est arrivée dans une large mesure à s'assurer une<br />

indépendance effective en ce qui concerne les produits alimentaires. Elle récolte<br />

maintenant tout le riz qui lui est nécessaire, pour les trois quarts du riz de<br />

montagne ; un quart seulement est obtenu dans les plaines inondées : il s'agit là<br />

d'un travail, en effet, pour lequel les Noirs et les créoles ne manifestent aucun<br />

enthousiasme. On peut d'autant plus souligner que les exportations atteignent<br />

maintenant près de 1 000 t par an pour une valeur de 185 000 dollars. Même<br />

remarque en ce qui concerne le maïs, localisé dans le secteur depuis l'époque<br />

précolombienne et dont on expédie chaque année plus de 20 000 t vers l'extérieur,<br />

pour une valeur d'environ 1 100 000 dollars. <strong>Les</strong> exportations de viande se sont<br />

élevées en 1949 à 4 316 759 kg pour une valeur de 1 873 470 dollars. Je tiens à<br />

souligner ces chiffres, car il s'agit de produits déjà consommés dans le pays et pour<br />

lesquels un appréciable surplus alimente l'exportation. L'économie de subsistance,<br />

à la campagne tout au moins, comporte la culture <strong>des</strong> « gros légumes » du type<br />

racines ou tubercules comme l'igname, les « choux » caraïbes et autres et les<br />

patates douces. Il reste de ces dernières un surplus d'environ 650 à 700 t pour<br />

l'exportation à <strong>des</strong>tination <strong>des</strong> États-Unis, dont les habitants, dans de nombreuses<br />

régions, sont plus friands de ces tubercules que <strong>des</strong> pommes de terre<br />

traditionnelles. Viennent enfin les fruits. Mais beaucoup, dans les conditions<br />

actuelles, supportent mal les transports ou sont arrêtés par la réglementation<br />

draconienne de l'Amérique du Nord. <strong>Les</strong> grands produits d'exportation demeurent<br />

avant tout le sucre, le café, le cacao et le tabac en feuilles.<br />

En 1949 les exportations ont atteint 436 806 t pour le sucre brut, avec une<br />

valeur de 38 354 634 dollars, et 5 029 t pour le sucre raffiné estimé à 621 970<br />

dollars. On avait expédié la même année 14 390 865 kg de café vert et<br />

2 377 743 kg de café grillé, estimés respectivement à 9 211 047 et 1 624 568<br />

dollars. La part du cacao s'élevait à 2 032 t et 7 497 740 dollars, celle du tabac en<br />

feuilles à 20 936 t et 5 725 237 dollars. Il faudrait ajouter à ces deux dernières<br />

rubriques 3 374 t de chocolat, estimées 1 780 000 dollars, et 5 383 000 cigarettes<br />

valant 12 630 dollars. L'exportation <strong>des</strong> bananes se monte à 1 599 571 régimes et<br />

1 058 499 dollars. On peut signaler aussi les oranges et même les tomates, qui en<br />

sont encore à leurs débuts sur le marché d'exportation. En 1950, les chiffres<br />

actuellement connus donnent un total de 83 514 773 dollars pour les exportations,<br />

dont 40 712 945 pour le sucre et ses dérivés, 17 311 047 pour le cacao et le<br />

chocolat, 12 341 209 pour le café et 4 728 843 pour le tabac, qui apparaît seul en<br />

régression.<br />

Tandis que le tabac et les bananes sont partout répandus, le cacao et le café<br />

connaissent au contraire une localisation beaucoup plus stricte. Le premier vient

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