Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC
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Eugène Revert, <strong>Les</strong> <strong>Antilles</strong> (1954) 87<br />
Le sucre en effet demeure, avec ses sous-produits, la principale <strong>des</strong> ressources<br />
agricoles. La production a été de 146 508 t en 1950, dont 23 000 ont été réservées<br />
à la consommation locale. Le surplus fut exporté directement à <strong>des</strong>tination du<br />
Canada et du Royaume Uni sur les instructions du Ministère du Ravitaillement.<br />
<strong>Les</strong> mélasses et le rhum ont fait monter la valeur totale <strong>des</strong> produits tirés de la<br />
canne à 20 millions de dollars B.W.I. en 1950 1 .<br />
Le cacao connaît une rapide remontée à l'heure actuelle, grâce aux prix élevés<br />
atteints sur le marché mondial. En outre, les nouvelles variétés mises au point<br />
localement produisent beaucoup plus tôt que les anciennes et paraissent résister<br />
jusqu'ici à de nombreuses affections. De sévères mesures prophylactiques<br />
protègent enfin l'Amérique contre les maladies venues d'Afrique. En fait, plus de<br />
250 000 plants sont mis en place chaque année depuis 1949 et la superficie<br />
« valorisée » de la sorte a largement dépassé 500 ha en deux années. Il faudrait y<br />
ajouter les nombreux arbres plus ou moins isolés qui apparaissent dispersés autour<br />
<strong>des</strong> cases.<br />
<strong>Les</strong> agrumes sont également l'objet d'une culture de plus en plus savante et de<br />
plus en plus soignée, la valeur totale <strong>des</strong> produits recueillis ayant été de 2 176 231<br />
dollars trinidadiens pour l'année 1950.<br />
Le caféier connaît de nouveau une certaine faveur car suivant la vieille<br />
technique antillaise <strong>des</strong> mélanges il e beaucoup réussit bien avec le cacaoyer. On<br />
cultive beaucoup l'Arabica, qui donne <strong>des</strong> produits de valeur, mais a le défaut<br />
d'être trop sensible aux variations d'humidité. Des précipitations abondantes font<br />
diminuer la récolte dans <strong>des</strong> proportions considérables, tandis que le Robusta<br />
résiste infiniment mieux. Viennent ensuite les cocotiers qu'on trouve un peu<br />
partout, mais qui forment également <strong>des</strong> plantations importantes alimentant une<br />
exportation de coprah, d'huiles et de margarines comestibles dont la valeur dépasse<br />
maintenant 800 000 dollars locaux. <strong>Les</strong> prix payés aux producteurs sont désormais<br />
rémunérateurs et atteignent 8 dollars et demi pour 100 livres en poids.<br />
À cela s'ajoutent évidemment les cultures vivrières. Le riz se développe de<br />
façon rapide aux confins <strong>des</strong> régions marécageuses où l'administration accorde<br />
sans gran<strong>des</strong> difficultés de petites concessions à ceux qui en font la demande. Et il<br />
n'est pas rare de voir les travailleurs s'affairer autour de leur champ à réparer les<br />
diguettes ou à replanter le riz dans la vase humide. Il en résulte une production,<br />
libre à la vente, et qui commence à fournir un appoint important sur le marché de<br />
Port of Spain.<br />
L'élevage donne de bons résultats et les expériences systématiques poursuivies<br />
avec <strong>des</strong> progéniteurs de race frisonne ou Holstein pure ont fini par montrer qu'il<br />
1<br />
Je rappelle la parité : 4,85 dollars B.W.I. = 1 livre sterling.