Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC
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Eugène Revert, <strong>Les</strong> <strong>Antilles</strong> (1954) 91<br />
Tobago n'est guère, à la vérité, qu'une dépendance de Trinidad, où les bois sont<br />
nombreux, mais où il apparaît également possible de pratiquer l'élevage sur une<br />
assez vaste échelle. Mais c'est dans la grande île, très évidemment, que se posent<br />
les problèmes essentiels et qu'ils doivent recevoir leur solution.<br />
VI. – CONCLUSION SUR L'ENSEMBLE<br />
DES POSSESSIONS BRITANNIQUES<br />
Retour à la table <strong>des</strong> matières<br />
Il convient cependant, après cette longue étude consacrée aux diverses<br />
possessions britanniques dans le monde caraïbe, de dégager quelques notions<br />
d'ensemble.<br />
M. Madden a rappelé fort spirituellement dans une communication récente 1<br />
que les couleurs, la richesse et la gaieté <strong>des</strong> îles caraïbes ne sont qu'un <strong>des</strong> aspects<br />
de la vérité et comme une sorte de décoration surimposée au coffret de Pandore.<br />
La nature, ajoute-t-il, ne vend que très cher sa prodigalité tropicale au prix de la<br />
disette, de la maladie et de l'ouragan. Et l'homme au cours d'une longue période de<br />
conquête et d'esclavage a par-<strong>des</strong>sus le marché surimposé d'immenses problèmes<br />
auxquels jusqu'ici on cherche vainement une solution qui puisse satisfaire tout le<br />
monde.<br />
Il est utile de souligner ici l'empirisme politique de la Grande-Bretagne. On<br />
peut indiquer au passage que les Bermu<strong>des</strong> et les Bahamas ont conservé leurs<br />
constitutions coloniales d'origine, ce qui leur assure une très large autonomie. Elles<br />
y tiennent par-<strong>des</strong>sus tout et savent les défendre avec beaucoup de sang-froid et<br />
d'adresse. Elles ont en particulier refusé les largesses du Colonial Development<br />
and Welfare Fund de peur que la charité impériale ne vînt mettre en péril cette<br />
indépendance à laquelle elles demeurent si passionnément attachées. Il faut ajouter<br />
que dans cette lutte, « elles se sont trouvées bien placées par leur obscurité même<br />
et par le caractère particulier de leur économie qui repose sur une industrie<br />
touristique de plus en plus florissante. Elles sont également demeurées en dehors<br />
<strong>des</strong> accords internationaux par lesquels la Grande-Bretagne a été contrainte de<br />
réglementer différentes formes de la production coloniale 2 .<br />
Partout ailleurs, au lendemain de 1940, l'objet de la politique britannique fut<br />
vraiment de « promouvoir une avance progressive vers l'autonomie coloniale » et<br />
l'on peut dire en vérité que les In<strong>des</strong> Occidentales devinrent alors un laboratoire<br />
pour <strong>des</strong> expériences nouvelles et importantes. Si l'on essaie d'avoir une vue<br />
d'ensemble, on s'aperçoit qu'au total l'effort anglais a été fort considérable. <strong>Les</strong><br />
1<br />
2<br />
MADDEN, communication au symposium de Bordeaux, juin 1952, p. 1 et 2 (encore inédite).<br />
EVANS, communication au symposium de Bordeaux, juin-juillet 1962 (en cours de<br />
publication).