Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC
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Eugène Revert, <strong>Les</strong> <strong>Antilles</strong> (1954) 117<br />
la dernière période de grande prospérité ayant coïncidé avec la prohibition aux<br />
États-Unis. À l'heure actuelle, les ressources sont minces. Elles viennent pour une<br />
part <strong>des</strong> marais salants, mais aussi de la pêche et de l'élevage. On fabrique un peu<br />
de poterie. Au total, ce n'est pas reluisant.<br />
Par ailleurs, on a souvent souligné la grande originalité de ces îles, qui – trait<br />
unique dans les Petites <strong>Antilles</strong>, Saba exceptée – ont une population entièrement<br />
blanche et où les femmes, aux yeux bleus, continuent à porter la quichenette<br />
traditionnelle de leur pays d'origine.<br />
<strong>Les</strong> paquebots qui vont de France aux <strong>Antilles</strong> reconnaissent d'abord la<br />
Désirade (fig. 10). Elle se présente sous la forme d'une arête de 280 m de haut, au<br />
sommet de laquelle s'étend un plateau qui s'abaisse en pente régulière vers le Sud-<br />
Est. La Désirade jouit d'un climat sec et sain. On y a essayé à diverses reprises le<br />
coton, qui réussit bien. Mais toute colonisation importante se trouve en grande<br />
partie freinée du fait qu'existe dans l'île la léproserie <strong>des</strong> <strong>Antilles</strong>, à laquelle on<br />
expédie d'ailleurs de moins en moins de monde.<br />
La Petite Terre, qui se tient à fleur d'eau (4 km 2 ), n'est guère habitée en temps<br />
normal que par les gardiens du phare qui y sont installés.<br />
<strong>Les</strong> Saintes comportent huit îlots volcaniques aux flancs découpés, où se<br />
creusent <strong>des</strong> baies profon<strong>des</strong> et d'un bleu profond sous le ciel antillais. Elles n'ont<br />
que 14 km 2 au total et 2 000 habitants permanents, mais elles sont devenues un lieu<br />
d'excursions et de villégiature très fréquenté au moment de l'hivernage.<br />
Marie-Galante est à beaucoup près la plus active et la plus importante <strong>des</strong> îles<br />
qui dépendent de la Guadeloupe. Elle couvre 149 km 2 , avec une population que<br />
<strong>des</strong> sondages sérieux, sur lesquels je ne veux pas insister ici, ont permis de<br />
ramener aux alentours de 15 000 habitants. Elle apparaît presque entièrement<br />
constituée de calcaires d'origine corallienne et présente jusqu'à son point<br />
culminant, aux alentours de 205 m, <strong>des</strong> formes karstiques remarquables. Une seule<br />
rivière vraiment pérenne, la rivière de Saint-Louis, débouche <strong>des</strong> « gorges » sur la<br />
plaine consacrée aux cannes qu'elle contribue à irriguer. En dehors de la canne, on<br />
trouve quelques champs de maïs, surtout <strong>des</strong> « vivres » et de l'élevage. <strong>Les</strong> Eaux et<br />
Forêts ont entrepris la reforestation d'une centaine d'hectares.<br />
Le commerce. – <strong>Les</strong> statistiques économiques ne traduisent qu'imparfaitement<br />
les difficultés de l'heure présente. Depuis quelques années cependant, il est<br />
remarquable que, tant à la Martinique qu'à la Guadeloupe, les importations<br />
dépassent les exportations de manière évidente, ce qui ne se produisait pas avantguerre.<br />
En ce qui concerne la Martinique, les chiffres ont été les suivants depuis<br />
1946 (en milliers de francs) :