Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC
Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC
Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Eugène Revert, <strong>Les</strong> <strong>Antilles</strong> (1954) 79<br />
pas encore comme en voie de développement rapide, malgré les communications<br />
faciles qu'elle possède avec l'extérieur. Il y aurait place cependant pour un<br />
tourisme de haute qualité, dirigé surtout vers la Soufrière qu'encadrent les cônes<br />
gigantesques <strong>des</strong> Pitons.<br />
Saint-Vincent. – Saint-Vincent (389 km 2 et 66 000 habitants) possède<br />
cependant une Soufrière plus célèbre encore et dont la dernière grande éruption en<br />
1902 a été marquée par <strong>des</strong> nuées ardentes à peu près synchrones de celles émises<br />
par la Montagne Pelée à la Martinique (voir Chap. I 5 e para.). <strong>Les</strong> effets<br />
dévastateurs néanmoins, encore que redoutables, se sont trouvés atténués du fait<br />
que l'éruption s'est produite au fond d'un cratère qu'entourent de toutes parts de<br />
hautes et abruptes parois de plusieurs centaines de mètres. Il n'a donc pu se<br />
produire de nuées plus ou moins dirigées comme à la Martinique. Il faut ajouter<br />
que l'île tout entière est fort montagneuse, sur 30 km de long environ et 20 de<br />
large, au maximum. Il n’existe guère de terrains plats qu'au fond <strong>des</strong> vallées ou<br />
autour <strong>des</strong> plus larges baies.<br />
D'autre part, il est nécessaire de rappeler ici quelques-uns <strong>des</strong> événements<br />
principaux qui ont marqué l'histoire de Saint-Vincent. L'île était habitée par les<br />
Caraïbes à l'arrivée <strong>des</strong> Européens. Cela dura tant bien que mal jusqu'en 1795 où<br />
les Caraïbes, avec l'aide <strong>des</strong> Français, leurs alliés, brûlèrent un bon nombre<br />
d'« habitations ». Mais ils furent vaincus assez rapidement et ils durent accepter de<br />
s'expatrier. Le 11 mars 1797, 5 080 d'entre eux étaient embarqués pour l'île de<br />
Ruatan dans la baie de Honduras, où ils prospérèrent d'ailleurs. Deux autres faits à<br />
signaler. À partir de 1846, on introduisit à Saint-Vincent près de 2 500 travailleurs<br />
portugais, qui réussirent en général de manière très remarquable. <strong>Les</strong> Hindous<br />
apparurent après 1861, mais un assez grand nombre d'entre eux retournèrent,<br />
comme leur contrat leur en donnait le droit, dans leur pays d'origine.<br />
À l'heure présente, tous les efforts du gouvernement local tendent à faire sortir<br />
l'île de son apathie prolongée. Un plan de dix ans vient d'être approuvé. Il<br />
comporte 1 106 403 livres de dépenses qui doivent être fournies par le Colonial<br />
Development and Welfare Fund, les fonds locaux et <strong>des</strong> emprunts.<br />
En outre, douze « habitations », d'une superficie totale de 1 600 ha environ,<br />
viennent d'être acquises par les autorités en vue d'y installer de petits propriétaires,<br />
organisés en coopératives d'exploitation. Dans le district « au Vent », six<br />
possesseurs de domaines ont consenti récemment à en répartir une partie en petits<br />
lots <strong>des</strong>tinés à la vente.<br />
Saint-Vincent est à l'heure actuelle un gros producteur d'arrow root. <strong>Les</strong><br />
planteurs sont organisés en une puissante association fondée en 1930, qui achète<br />
tout l'arrow root obtenu sur place et assure son écoulement à <strong>des</strong> prix satisfaisants.<br />
Le coton donne <strong>des</strong> produits de bonne qualité et couvre actuellement près de<br />
1 300 ha. Il existe de même une fabrique de sucre qui suffit à peine avec ses