Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC
Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC
Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Eugène Revert, <strong>Les</strong> <strong>Antilles</strong> (1954) 43<br />
escale sur le champ d'aviation de Ciudad Trujillo où l'on aperçoit sur le côté de<br />
l'aérodrome qui leur est réservé les très nombreux appareils de l'aviation militaire<br />
locale qui s'envolent, tournent, puis se posent de minute en minute. Leur<br />
alignement est vraiment impressionnant et fait contraste avec le vide de<br />
l'aérodrome de Port-au-Prince.<br />
La capitale de l'île s'appelle Ciudad Trujillo, parce qu'elle a été rebâtie par le<br />
président et généralissime du même nom après le cyclone de 1930. Mais elle est<br />
plus connue, historiquement parlant, sous son ancienne dénomination de Santo<br />
Domingo de Guzman. La ville fut fondée par Bartholomé Colomb, frère du<br />
découvreur de l'Amérique, le 4 août 1496. On y trouve d'imposants monuments du<br />
passé, au premier rang <strong>des</strong>quels il faut citer la première cathédrale construite en<br />
Amérique, dans le style de la Renaissance espagnole et qui date de 1512. <strong>Les</strong><br />
restes de Christophe Colomb y reposent aujourd'hui dans un monument de marbre<br />
imposant. On peut citer encore l'Alcazar, siège de la première vice-royauté<br />
installée en Amérique, et de nombreuses ruines. La ville possède un port artificiel<br />
remarquablement équipé et à quelque distance un excellent aéroport. La population<br />
de Ciudad Trujillo est estimée à 181 533 personnes.<br />
C'est d'ailleurs la seule grosse agglomération de la République. Santiago de los<br />
Caballeros ne compte déjà plus que 56 192 habitants et San Pedro de Macoris<br />
19 994. La quatrième place revient à San Felipe de Puerto Plata, sur la côte Nord,<br />
qui dispose d'un port naturel splendide où peuvent accoster les plus gros navires. Il<br />
n'y a plus ensuite que de petites agglomérations. Bien que la densité actuelle<br />
demeure nettement inférieure à 50 habitants au kilomètre carré, la population<br />
apparaît en voie de croissance rapide, puisqu'elle est passée de 1 017 000<br />
personnes en 1925 à 2 121 053 d'après le recensement du 6 août 1950. Elle croît<br />
très vite par l'excédent naturel <strong>des</strong> naissances sur les décès, les taux respectifs<br />
ayant été pour 1949 de 38,9 d'une part, et de 9,4 de l'autre. Cela explique en partie<br />
la politique de la République Dominicaine qui n'accepte d'immigration que<br />
blanche et qui est certaine d'arriver dans un temps relativement court à une<br />
occupation convenable de son territoire.<br />
<strong>Les</strong> ressources actuelles sont avant tout du ressort de l'agriculture. <strong>Les</strong> forêts<br />
couvrent de vastes superficies et l'on y trouve en quantités importantes du<br />
mahogany, du gaïac, du cèdre, du pin et d'autres bois de construction comme<br />
d'ébénisterie. Mais en fait l'exploitation n'a guère pu se développer qu'autour <strong>des</strong><br />
côtes, si bien que les gran<strong>des</strong> futaies de l'intérieur sont demeurées largement<br />
intactes. Depuis 1934, le Service forestier accomplit sous la direction du Service<br />
de l'Agriculture un excellent travail qui commence à porter ses fruits. Mais il ne<br />
s'agit encore que d'une ressource dont l'avenir seul pourra définir l'importance.<br />
Le pays, à l'heure présente, vit avant tout de l'agriculture aussi bien de<br />
subsistance que d'exportation : nous avons déjà souligné les vastes perspectives qui<br />
s'ouvrent à celle-ci. Il n'y a pas encore un quart du sol régulièrement exploité. D'où