Les Antilles - Les Classiques des sciences sociales - UQAC
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Eugène Revert, <strong>Les</strong> <strong>Antilles</strong> (1954) 83<br />
La principale production est celle de la canne à sucre, qui couvre à elle seule,<br />
avec 19 200 ha, plus de la moitié du pays utilisable. Aussi afin d'assurer en toutes<br />
circonstances le ravitaillement de l'île pour une période assez longue, a-t-il été<br />
ordonné en 1950 à tous les propriétaires d'« habitations » de consacrer au moins 21<br />
p. 100 de leur surface à <strong>des</strong> plantes vivrières. <strong>Les</strong> petits propriétaires eux-mêmes<br />
sont tenus de planter <strong>des</strong> gros légumes sur un cinquième au moins de leurs<br />
domaines.<br />
Le sucre et ses sous-produits forment évidemment les éléments essentiels d'un<br />
commerce extérieur qui se fait surtout avec la Grande-Bretagne et les colonies<br />
britanniques. La production s'est élevée, pour l'année 1949-1950, à 158 000 t,<br />
auxquelles il faudrait ajouter les mélasses et le rhum. Il y a un peu de coton, sur<br />
300 ha environ, et le Service compétent s'efforce de développer l'élevage laitier<br />
dans ce pays surpeuplé. <strong>Les</strong> pêcheries pourraient incontestablement connaître un<br />
assez grand essor. Ce ne sont encore que de toutes petites entreprises qui<br />
n'occupent au total qu'environ 2 000 personnes.<br />
L'industrie est d'abord représentée par les usines à sucre, au nombre de douze,<br />
et les distilleries de rhum, au nombre seulement de quatre. Mais on rencontre<br />
encore différents établissements qui s'efforcent de fabriquer sur place <strong>des</strong> produits<br />
utiles ou d'un débouché assuré : cigarettes, savons, margarine, biscuits, bay rhum,<br />
huiles comestibles, limona<strong>des</strong>, etc.... On a même installé une raffinerie de pétrole.<br />
L'artisanat paysan se maintient dans <strong>des</strong> conditions assez favorables. Beaucoup de<br />
cultivateurs pratiquent la pêche à l'occasion. Ils s'occupent aussi de fabriquer et<br />
décorer <strong>des</strong> poteries dans le « district écossais ».<br />
<strong>Les</strong> derniers recensements donnent une idée assez exacte de l'activité de l'île.<br />
<strong>Les</strong> « habitations sucrières » occupent 12 000 hommes et 10 000 femmes, les<br />
usines et distilleries 2 000 et 200. On en trouve, par contre, 2 500 du sexe mâle,<br />
contre 11 500 de l'autre, dans les services domestiques, 5 000, contre 7 000, dans<br />
le commerce de détail. La construction, comme il est naturel, renverse les<br />
proportions : 7 000, contre 300. Il en est de même dans l'industrie <strong>des</strong> transports et<br />
communications, avec 3 000 d'un côté et 100 de l'autre. Il y a enfin 2 000<br />
personnes occupées dans les manufactures. On se trouve ainsi en face d'un pays<br />
déjà largement évolué.<br />
Dans l'ensemble, la balance <strong>des</strong> échanges apparaît fortement déficitaire. <strong>Les</strong><br />
importations se sont élevées en 1949 à 7 072 628 livres, contre 4 688 536 aux<br />
exportations. Mais autant que toute autre dans les <strong>Antilles</strong> la Barbade a le droit de<br />
faire entrer en ligne de compte ses exportations invisibles. Elle peut compter, bon<br />
an mal an, sur 6 000 étrangers qui y séjournent un temps assez long en moyenne.<br />
Cela est d'autant plus remarquable qu'il n'y a pas dans le pays une seule ville<br />
importante. La capitale, Bridgetown, qui est en même temps le port principal, n'a<br />
que 13 000 habitants. Speighstown, qui suit, n'en a déjà plus que 2 500, La<br />
population rurale l'emporte de manière absolue. Mais il y a <strong>des</strong> hôtels un peu