16.07.2014 Views

LES DEUX BABYLONES.pdf

L'ouvrage des Deux Babylones de M. Hislop constitue l'un des efforts les plus sérieux tentés pour la solution de la grande controverse que nous avons avec l'antéchrist Identité de l'Église romaine et du culte de Nemrod et de Sémiramis Illustré de 61 gravures Traduit de l'anglais par J.- E. Cerisier, pasteur

L'ouvrage des Deux Babylones de M. Hislop constitue l'un des efforts les plus sérieux tentés pour la solution de la grande controverse que nous avons avec l'antéchrist
Identité de l'Église romaine et du culte de Nemrod et de Sémiramis
Illustré de 61 gravures
Traduit de l'anglais par J.- E. Cerisier, pasteur

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

118<br />

Amarusia 9 , c'est-à-dire la mère qui reçoit avec faveur 10 . À Rome on l'appelait la bonne déesse, bona dea; les<br />

mystères de cette déesse étaient célébrés par des femmes, avec un secret particulier. Dans l'Inde la déesse<br />

Lakshmi, la mère de l'univers, la compagne de Vichnou est aussi représentée comme ayant le caractère le plus<br />

gracieux et le plus propice et ce caractère est désigné de la même manière que pour la déesse de Babylone.<br />

Dans les fêtes de Lakshmi, dit Coleman, on n'offre aucun sacrifice sanguinaire 11 . En Chine, les grands dieux<br />

dont dépendent les destinées finales de l'humanité sont pour les esprits du peuple comme des objets de terreur;<br />

mais la déesse Kuanyin, la déesse de miséricorde 12 , qui d'après les Chinois de Canton offre de l'analogie avec<br />

la vierge de Rome, est décrite comme regardant les coupables avec un oeil compatissant et s'interposant pour<br />

sauver même les âmes des malheureux, des tourments auxquels ils ont été condamnés dans le monde des<br />

esprits 13 . Aussi les Chinois l'entourent-ils d'une faveur particulière. Ce caractère de la déesse mère a<br />

évidemment rayonné de Chaldée dans toutes les directions.<br />

Or, nous voyons maintenant comment il se fait que Rome représente Christ, l'agneau de Dieu, doux et humble<br />

de coeur, qui ne brisait jamais le roseau froissé, qui n'éteignait point le lumignon encore fumant, qui avait<br />

pour chaque pénitent des paroles du plus doux encouragement, qui pleurait sur Jérusalem, qui priait pour ses<br />

bourreaux, comme un juge dur et inexorable, devant qui le pécheur pourrait ramper dans la poussière sans<br />

jamais être sûr que ses prières soient entendues 14 , tandis que Marie nous est présentée avec l'éclat le plus<br />

irrésistible et le plus séduisant, comme l'espoir du coupable, comme le grand refuge des pécheurs. C'est ainsi<br />

que le premier, dit-on, s'est réservé pour lui-même la justice et le jugement, tandis qu'il a remis à sa mère<br />

l'exercice de toute miséricorde 15 . Les ouvrages religieux de Rome les plus en vue sont envahis par ce même<br />

principe, exaltant la compassion et la douceur de la mère aux dépens du caractère aimant de son fils. Ainsi<br />

saint Alphonse de Liguori dit à ses lecteurs que le pécheur qui s'aventure à venir directement à Christ doit<br />

craindre son courroux; mais s'il emploie seulement la médiation de la Vierge avec son Fils, elle n'a qu'à<br />

montrer à son Fils les mamelles qui l'ont allaité 16 , et sa colère sera immédiatement apaisée. Mais où a-t-on<br />

pu trouver dans la Parole de Dieu une semblable idée? Certainement ce n'est pas dans la réponse de Jésus à<br />

cette femme qui s'écria: – "Heureux le sein qui l'a porté et les mamelles qui l'ont allaité." – Jésus répondit et<br />

lui dit: "Bienheureux plutôt sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique!" (Luc XI,<br />

27-28). Il n'y a pas à en douter, cette réponse fut inspirée par la prévoyance du Sauveur, pour réprimer dans<br />

sa formation toute idée semblable à celle qu'exprimé Liguori! Et cependant cette idée qu'on ne trouve pas dans<br />

l'Écriture, que l'Écriture répudie expressément, était largement répandue chez les nations païennes. Ainsi, nous<br />

trouvons une représentation exactement parallèle dans la mythologie Hindoue au sujet du dieu Siva et de sa<br />

femme Kali, lorsque Dieu apparut comme un petit enfant. Siva, dit le Lingua Puran, apparut comme un enfant<br />

dans un cimetière entouré d'esprits, et en le voyant, Kali sa femme le prit dans ses bras, et le caressant lui<br />

donna le sein. Il suça le liquide doux comme le nectar; mais comme il se mettait en colère, Kali, pour le<br />

distraire et l'apaiser, le serrant sur sa poitrine, se mit à danser avec ses spectres et ses démons au milieu des<br />

morts jusqu'à ce qu'il fût joyeux et ravi, tandis que Vichnou, Brahma, Indra, et tous les dieux prosternés<br />

louaient par leurs chants élogieux le dieu des dieux Kal et Parvati 17 . Kali, dans l'Inde, est la déesse de la<br />

destruction; mais le pouvoir de la déesse mère a trouvé son introduction dans le mythe même qui concerne<br />

9<br />

PAUSANIAS, liv. I, Attica, ch. 31, p. 72.<br />

10<br />

De Ama, mère, et Retza, accepter gracieusement, au participe passif, c'est Rûtza. Pausanias exprime ainsi<br />

son embarras quant au sens du nom Amarusia appliqué à Diane: "Je n'ai jamais pu trouver personne qui<br />

me donnât une explication satisfaisante de ce nom." La langue sacrée nous en montre clairement le sens.<br />

11<br />

Mythologie Hindoue, p. 61.<br />

12<br />

Syr J. F. DAVIS, vol. II, p. 67.<br />

13<br />

ibid. p. 61.<br />

14<br />

Sermon d'un prêtre italien, dans Le Christianisme évangélique, mai 1853.<br />

15<br />

JEWELL, Réformateur anglais, p. 209.<br />

16<br />

Le laïque catholique, juillet 1856.<br />

17<br />

LINGUA PURAN, dans KENNEDY, Mythologie ancienne et Hindoue, p. 333, notes.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!